Une grosse polémique est née sur les réseaux sociaux samedi et dimanche à propos d'une déclaration qu'aurait donnée Kamel Jendoubi, président de l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) et signifiant qu'il y avait un million de morts dans la liste des personnes inscrites pour le prochain scrutin du 23 octobre 2011. Plusieurs de nos lecteurs nous ont reproché d'avoir tu cette affaire dans l'article de couverture de la conférence de presse de M. Jendoubi. Notre journaliste, Dorra Meziou, qui a couvert la conférence a estimé, et à raison, que le sujet ne valait pas la peine. Et voici pourquoi. Cette polémique a été déclenchée par un site internet de la place qui a mal compris les propos de Kamel Jendoubi et qui les a donc déformées. Comme le montre clairement la vidéo de la conférence, envoyée par un de nos lecteurs (que nous remercions), Kamel Jendoubi a indiqué qu'il y avait 8,4 millions de cartes d'identité en circulation, selon les données fournies par le ministère de l'Intérieur. En se basant sur les données démographiques, on apprend que la Tunisie compte 10,5 millions d'habitants dont 30% ont moins de 18 ans. En clair, le nombre de Tunisiens autorisés à voter est de 7 millions, a indiqué M. Jendoubi. Le but était donc de tirer ces 7 millions d'électeurs parmi les 8,4 millions de titulaires de cartes d'identité. Il y a donc un grand nombre de cartes d'identité appartenant à des personnes décédées et ces cartes d'identité existent encore. Vu qu'il n'y a pas eu d'actualisation des données et de confrontation avec les fichiers d'état civil, l'ISIE est en train de faire le travail de sélection nécessaire « et notre grand pari est de tirer la liste électorale réelle de la liste globale des cartes d'identité », indique Kamel Jendoubi. Cette histoire de million de morts inscrits dans les listes des électeurs est clairement une tempête dans un verre d'eau utilisée, par certains, pour mettre en doute l'intégrité de l'ISIE et faire du buzz. Dommage, la Tunisie n'a vraiment pas besoin de cela. Passage vidéo où Kamel Jendoubi évoque cette histoire lors de la conférence de presse