Les sit-in sont devenus un phénomène à la mode, voire absolument incontrôlable dans notre Tunisie postrévolutionnaire. Aujourd'hui, 16 janvier 2012, un nombre important de citoyens a bloqué la route de Soliman au niveau de Borj Cedria. Ces sit-inneurs protestent contre les autorités qui n'ont pas donné suite à leurs demandes d'emploi. Au Sud, des citoyens d'El Jorf (gouvernorat de Médenine) ont observé ce jour même un sit-in paralysant l'activité des bacs à destination du port de Djerba. Cette fois, les sit-inneurs demandent la reprise des navettes nocturnes arrêtés pour des raisons de sécurité. A Jendouba, le sit-in dure depuis 4 jours. La route entre la Tunisie et l'Algérie est coupée et personne ne peut passer, même pas une ambulance transportant une femme cancéreuse dans un état critique, ni des transporteurs algériens de marchandises, qui seront, nécessairement, obligés de payer des pénalités pour ce retard de livraison de plusieurs jours. Impossible de passer à Tabarka ou à Ain Draham, ni de prendre l'autoroute menant vers Tunis puisque les habitants de la localité de Oued Yahia y bloquent la route dans les deux sens Pris au piège, tout le monde était obligé de revenir sur ses pas, quelle que soit sa destination. Les sit-inneurs, quant à eux, ne voulaient rien négocier en l'absence des autorités, et les unités d'intervention ne prendront pas la peine de quitter leurs postes et de se déplacer pour essayer de trouver une solution à ce problème assez urgent. Les sit-inneurs, qui se considèrent marginalisés, ont été obligés, selon certains d'entre eux qui ont accepté de s'adresser à notre envoyée spéciale, de barrer cette route afin d'attirer l'attention des autorités tunisiennes qui ne leur accordent aucune importance. Leurs demandes se résument, comme pour la majorité des autres sit-in organisés de part et d'autres du pays, à revendiquer un emploi.