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Ennahdha : échec dans la rue et perte de l'initiative
Publié dans Business News le 20 - 02 - 2013

Accusé de connivence lors de l'assassinat de Chokri Belaïd, hué par des dizaines de milliers de citoyens venus assister à des funérailles grandioses jamais vues en Tunisie, en difficulté dans les sondages surtout depuis l'avènement de Nidaa Tounes, les islamistes d'Ennahdha ne cessent de multiplier les manifestations de rue afin de reprendre l'initiative sur une scène politique minée par les échecs du gouvernement de la Troïka et les bourdes des ligues de protection de la révolution. Une telle tactique a-t-elle payer?
Avant de répondre à une telle question, il est utile de souligner les objectifs tracés par Ennahdha, en appelant à de telles manifestations de rue. Il s'agit, selon les observateurs, d'un double objectif. D'une part, une démonstration de force pour montrer à ses militants que les capacités de mobilisation du mouvement sont intactes. D'autre part, une manœuvre de diversion et la reprise de l'initiative perdue depuis le décès du martyr Chokri Belaïd.
Sur le premier niveau, aussi bien la manifestation du 9 février que celle du 16 février, n'a pas transmis un message de forte mobilisation chez les sympathisants du parti islamiste qui n'est pas parvenu à rassembler les foules des grands jours.
Si la faible affluence de la manifestation du samedi 9 février, a été expliquée par un mot d'ordre tardif, la problématique est plus profonde lors de la manifestation du 16 février, quand Ennahdha a œuvré avec toute sa force de mobilisation.
Le nombre a certes évolué mais, ce fut en deçà des espérances. Le nombre des manifestants, qui n'a pas dépassé les 3000 personnes, le 9 avril, est passé à 12.000, très loin de la marée humaine escomptée. Pourtant, les islamistes n'ont pas lésiné sur les moyens.
En effet, Ennahdha a dû puiser dans le fond de ses ressources, à coups de mobilisation dans les régions, pour ne ramener que près de douze mille manifestants sur l'Avenue Habib Bourguiba et l'envahir à coups de banderoles vantant les succès d'Ennahdha.
Il a fallu plein de bus, ayant stationné à Bab Alioua, Bab Saâdoun, l'Avenue Mohamed V, etc. pour ramener des milliers de sympathisants islamistes de leurs régions vers Tunis. Lesquels sympathisants ont été déçus par la faiblesse de cette démonstration de force. ‘Moi, j'ai fait plus de 500 kilomètres pour venir de Médenine à Tunis. Où sont les militants de Tunis pour venir soutenir notre manifestation ?', s'est indigné Walid, un instituteur de 42 ans.
Les slogans scandés ont oscillé entre l'attachement aux valeurs de la révolution et, surtout, l'appel à la chute du parti Nidaa Tounes de Béji Caïed Essebsi, ennemi juré des islamistes d'Ennahdha et qui ne cesse de monter dans les sondages.
‘Je suis venu du Kef pour soutenir la légalité de l'Assemblée nationale constituante que la contre-révolution essaie de mettre à genoux', dit à la limite du cri Manoubi, un menuisier de 35 ans. Il a précisé que ‘Béji Caïed Essebsi a appelé à la dissolution de l'Assemblée, ce qui va à l'encontre de la volonté du peuple qui a fait son choix le 23 octobre 2011'.
Pour sa part, Monia, une jeune non-voilée, est venue de Tébourba, une bourgade à 32 kilomètres de Tunis. ‘L'opposition n'a pas laissé Ennahdha travailler et elle lui demande des résultats', dit-elle pour justifier les échecs de la Troïka au pouvoir.
Au niveau de la mobilisation, ce ne fut donc pas la réussite malgré le coup de pouce du ministère de l'Intérieur, dont les statistiques se sont envolées de 15.000 à 60.000 personnes en moins de deux heures, comme si l'esplanade de l'avenue Bourguiba pouvait accueillir autant de personnes. Mais, là, c'est une autre problématique qui nécessite, entre autres raisons, de remettre ce ministère à des compétences indépendantes.
Du côté de la manœuvre de diversion suite au décès du martyr Chokri Belaïd, ainsi que de la reprise de l'initiative, ce ne fut pas non plus la réussite. Les manifestations se multiplient ces derniers jours pour réclamer la vérité sur cet assassinat politique, jamais observé en Tunisie indépendante et rappelant étrangement celui de Farhat Hached.
Même le feuilleton de l'initiative de Jebali annonçant un éventuel gouvernement de technocrates, avant d'annoncer sa démission, ces deux épisodes ont été vite classés comme un énième scénario monté par Ennahdha pour ‘maquiller' la mise à l'écart de cette hirondelle en faveur des faucons du mouvement islamiste.
Toutes ces manœuvres n'ont permis ni d'homogénéiser la situation politique, ni, encore moins, de sortir de l'impasse politique car Ennahdha ne veut pas reconnaître l'échec de sa gouvernance durant les 14 mois de Hamadi Jebali. Pourtant, rien n'a bougé aussi bien dans la situation politique que sociale en Tunisie. Pire encore, c'est la violence qui s'installe.
La Tunisie a besoin d'un nouveau souffle pour reprendre espoir de réaliser un jour les vrais objectifs de la révolution. Or, Ennahdha pense plutôt aux échéances électorales qu'elle ne veut rater à n'importe quel prix, y compris celui de la stabilité du pays.


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