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Pourquoi Marzouki se déculotte-t-il autant devant le Qatar ?
Publié dans Business News le 12 - 04 - 2013

Dos au mur, popularité au plus bas, caisses vides, son parti est totalement disloqué et les élections qui approchent. Moncef Marzouki va devoir être très ingénieux pour sortir de la mouise dans laquelle il est. Faire les yeux doux au Qatar a un double avantage. L'émirat peut lui garantir le financement nécessaire à sa campagne et l'aider à convaincre son partenaire Ennahdha de continuer à miser sur lui.
C'est une scène inoubliable. Une des plus humiliantes que puisse essuyer un homme. Que dire, alors, lorsque cet homme est président d'un pays recevant des leçons de savoir-vivre d'un homologue. Et que dire lorsqu'on sait que ce pays réceptionnaire de leçons est trois fois millénaire et que le pays donneur de leçons est âgé d'à peine 30 ans ? La scène date du mois de janvier 2012, le donneur de leçons n'est autre que l'Emir du Qatar et celui qui en reçoit est le président de la Tunisie. La leçon en question consiste à savoir comment saluer et comment se mettre debout (cliquer ici pour voir la vidéo).
Humiliante, la scène ? Pas pour Moncef Marzouki qui ne semblait nullement gêné. Un an après, il ne s'est toujours pas ressaisi et continue à essuyer, et faire essuyer à son peuple, des scènes encore plus humiliantes de la part du Qatar.
Les dernières en date ont lieu à Doha, capitale de ce minuscule Etat. En marge de sa participation au Sommet arabe, Moncef Marzouki donne une interview à la chaîne Al Jazeera. Le détail qui tue est que c'est le président qui se déplace dans les studios de la chaîne, en ignorance totale du b.a.-ba protocolaire et du respect qu'impose son statut de président de la République.
Même mépris du protocole lorsqu'il rend visite à Sheikha Mooza, deuxième épouse de l'émir, qui n'a, officiellement, aucun statut à part être la « femme de ».
Ces incidents auraient pu s'inscrire dans le registre des impairs dont le président de la République en fait une collection difficile à égaler. Seulement, il se trouve que ce type d'incidents se multiplie un peu trop quand il s'agit du Qatar. Il y a un peu trop de coïncidences et un peu trop de rumeurs qui tournent autour des relations liant Marzouki à l'émirat et ses satellites.
Particulièrement Al Jazeera avec qui le président entretient des relations vraiment particulières.
Deux tribunes d'opinion ont été publiées, ces derniers mois, dans le site internet d'Al Jazeera, depuis qu'il est à la magistrature suprême. Pourquoi ce privilège accordé à un média étranger, alors que certains médias de son pays sont privés même d'entrée au palais de Carthage en raison de leur ligne éditoriale jugée hostile à la présidence ?
D'après un de ses conseillers, Marzouki touchait 250 dollars par article publié, lorsqu'il n'était pas encore président. Qu'en est-il après ? Officiellement, il ne touche rien.
Mais, selon Salam Zahran, directeur de Media Focal Center, sise au Liban, le président tunisien percevrait un salaire mensuel de 50 mille euros. Propos rapidement démentis par la présidence. M. Zahran confirme cependant ses propos, mais il ne présente aucune preuve pour les étayer.
Lors de cette fameuse interview donnée à la chaîne qatarie, Moncef Marzouki a épinglé ses adversaires politiques allant même jusqu'à évoquer les échafauds. En regardant de près cette interview, on remarquera que c'est le journaliste qui a tendu la perche au président en dénigrant, le premier, l'opposition tunisienne. En temps normal, et si les règles protocolaires basiques étaient respectées, le président zappe tout de suite le sujet et remet le journaliste à sa place. Il n'a pas à dénigrer ses compatriotes. Sauf que le président a saisi la balle au bond et s'est montré complice du journaliste de la chaîne qatarie. Comme s'ils avaient convenu, d'avance, de cette attaque ciblée.
De retour à Tunis, Moncef Marzouki n'a présenté aucune excuse, alors qu'il s'est empressé de le faire lorsqu'il a dénigré, par le passé, les salafistes. Au contraire, il a tourné en dérision les députés ayant présenté une motion de censure, en réaction à ses propos de Doha, qualifiant leur geste de clownesque.
Hier, jeudi 11 avril, il revient à la charge en promettant des procès à tous ceux qui dénigrent le Qatar.
La France ou les Etats-Unis sont pourtant dénigrés tous les jours, dans le paysage politique et médiatique tunisien, sans pour autant que le président ne réagisse. Pourquoi le président ne réagit-il donc que pour le Qatar spécialement ?
Pour obtenir une réponse, il faudrait mettre Moncef Marzouki dans sa vraie dimension. Il n'est président de la République que grâce à un calcul politique cynique de son partenaire islamiste Ennahdha. Il n'a jamais été populaire et a réussi de justesse son examen électoral dans sa région (Nabeul 2) grâce à un code électoral alambiqué. Avec 17.000 voix seulement (sur 4 millions d'électeurs et 8 millions d'électeurs potentiels), Marzouki s'est trouvé à la magistrature suprême. Son parti s'est totalement disloqué pour se diviser en quatre petits partis, et il a été totalement délaissé par les principales figures de son entourage (Om Zied, Abderraouf Ayadi, Mohamed Abbou, Tahar Hmila, Samir Ben Amor...).
Côté sondages, Moncef Marzouki ne pèse qu'à peine 1%. Quand bien même, on mettrait en doute ces sondages, quand bien même on croirait à la dénégation du président qui les qualifie de téléguidés, la marge d'erreur demeure de 2% à 3% au pire des cas. Aucun institut sérieux n'a donné à Marzouki des pourcentages de popularité importants. Et on doute fort que la présidence n'ait pas commandé ses propres sondages. Si le président était gratifié d'un quelconque chiffre pompeux, elle se serait empressée de le rendre public.
Face à ce constat, et à des élections qui s'approchent, Moncef Marzouki se doit de trouver une solution urgente pour se maintenir au palais de Carthage.
Sa stratégie consiste à faire les yeux doux à son partenaire Ennahdha. Oubliés les escarmouches de 2012, Moncef Marzouki n'a désormais que des éloges à formuler pour le parti islamiste.
Le mot d'ordre a été donné par le président lui-même, lors du conseil national du CPR, le 30 mars dernier. Ennahdha est le partenaire stratégique.
Reste le problème du financement du CPR qui subit l'effritement et le départ de ses bailleurs de fonds principaux déçus par la politique du président.
Pour le président, le Qatar peut être un excellent rempart pour alimenter les caisses du parti et l'aider à affronter les dépenses faramineuses de la campagne électorale. Moncef Marzouki sait qu'il est surveillé de près et ne peut compter sur le budget de la présidence pour s'assurer une campagne aux moindres frais.
Faire appel à la générosité des institutions qataries est, aujourd'hui, l'unique solution viable pour alimenter les caisses.
On ne devrait donc pas être étonné de voir des entreprises qataries, installées en Tunisie, « sponsoriser » la campagne électorale du CPR. On ne devrait pas, non plus, être étonnés par la participation d'associations tuniso-qataries à cette même campagne. Ça tombe bien, une des plus « riches » est présidée par le propre frère de Imed Daïmi. Il est le secrétaire général du CPR, l'ancien directeur du cabinet présidentiel et son véritable homme de confiance depuis plusieurs années.


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