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Futur chef du gouvernement : Qui aura le dernier mot ?
Publié dans Business News le 03 - 11 - 2013

La sortie de crise politique actuelle reste largement tributaire de la formation d'un gouvernement apolitique, de compétences, conduit par une personnalité à la fois indépendante et qualifiée. Simplement, le choix de cette perle rare suscite des débats houleux au sein du dialogue national. Un énième blocage entre une opposition récalcitrante et un parti au pouvoir qui campe, encore, sur ses positions. Ahmed Mestiri, candidat d'Ennahdha, déchaîne les passions. Les jeux sont loin d'être faits pour l'instant et le blocage persiste, encore…

« Ennahdha veut sortir de la porte pour revenir par la fenêtre » affirme le leader du Front Populaire, Hamma Hammami, en faisant allusion à l'attachement du parti au pouvoir à son candidat à la présidence du gouvernement, Ahmed Mestiri. Hier, samedi 2 novembre, le nom du futur Premier ministre devait être annoncé à l'issue de 3 jours de tractations entre les parties prenantes au dialogue national. Coup de théâtre, on annonce, d'abord, un retard dans la tenue de la commission de négociations, ensuite, un report. Houcine Abassi, secrétaire général de l'UGTT, évoque 36 heures de report, après une douzaine d'heures de négociations.
Face à une absence de consensus, devenue quasi-habituelle, entre pouvoir et opposition sur le nom du futur chef du gouvernement, la centrale syndicale, membre du quartette, annonce la création d'une commission de négociations. Réunis, Mustapha Ben Jaâfar, Rached Ghannouchi, Béji Caïd Essebsi, Hamma Hammmi, Ahmed Néjib Chebbi, Kamel Morjane et Ahmed Brahim, devaient parvenir à un résultat. Mais aucun consensus n'est de mise. Les parties prenantes n'ont pas perdu trop de temps pour éliminer les candidats préliminaires, jugés pas assez indépendants ou « trop progressistes », tels que Mustapha Kamel ou Jalloul Ayed. En revanche, pour élire le candidat « suprême », les armes sont aiguisées. Ennahdha campe sur sa position et choisit Ahmed Mestiri alors que la majorité de l'opposition pencherait pour Mohamed Ennaceur.
Mais le mode même de la sélection du candidat final a suscité bien des remous. Alors que la centrale syndicale, principal médiateur de la crise, privilégie le consensus, Rached Ghannouchi, leader d'Ennahdha, parle même de soumettre ce choix au vote de l'Assemblée nationale constituante. Un vote à la majorité parlementaire, en totale contradiction avec l'esprit même du dialogue national.
Mais pourquoi autant d'acharnement pour garder Mestiri ?
Aucune réserve de taille n'a été exprimée sur Ahmed Mestiri, du côté de l'opposition. Ennahdha affirme n'avoir rien à redire sur le candidat de ses adversaires politiques, Mohamed Ennaceur, mais reste cependant attachée à M. Mestiri. Personne ne conteste les compétences et le militantisme de l'ancien ministre de Bourguiba, mais ses détracteurs pointent du doigt un défaut de taille : son âge. L'opposition estime, en effet que la lourdeur de la tâche, imposée par la situation critique que connait le pays actuellement, ne pourrait être assumée par un homme âgé de 88 ans. « Nous avons besoin d'un homme qui puisse travailler 14 heures d'affilée par jour », précise Hamma Hammami.
« Ennahdha n'acceptera qu'Ahmed Mestiri pour le poste de chef du gouvernement », a affirmé Fethi Ayadi, président du conseil de la Choura d'Ennahdha. « Nous choisirons la personne qui saura mener à bien la transition démocratique, protéger le processus révolutionnaire et empêcher l'accès à tout retour du RCD », a-t-il affirmé. Intègre, lucide et aux compétences indéniables « c'est une véritable fierté nationale que nous avons là », martèle le dirigeant à Ennahdha.

Retiré de la vie politique depuis 1981, suite aux fameuses élections truquées de cette année, il cesse toute activité politique avant de faire un come-back très remarqué en 2011, peu après la révolution du 14 janvier. A quelques mois des élections du 23 octobre 2011, il n'a pas hésité à livrer son évaluation de la situation politique post-révolutionnaire en pointant du doigt « l'argent RCDiste », « les forces de la contre-révolution » mais aussi en taclant son rival depuis toujours, Béji Caïd Essebsi, alors Premier ministre de transition à l'époque, et dont il a qualifié la politique de « virant vers l'autoritarisme ». Il a affirmé que « sa démarche est de nature à compromettre l'avènement de l'Etat de droit et du régime démocratique à court et à long terme ». Les deux hommes, bien qu'issus de la même école et étant deux disciples de Bourguiba, sont d'éternels rivaux. Cela est bien connu dans la sphère politique.

Autre particularité comptée à « l'actif » d'Ahmed Mestiri, sa proximité avec Mustapha Ben Jaâfar. En effet, Ennahdha le présente comme étant le candidat d'Ettakatol qu'il soutient et cautionne alors que le parti islamiste lui-même y est très fortement attaché.
Mais le plus important à savoir est que si l'âge de M. Mestiri dérange tant l'opposition, Ennahdha a cru savoir balayer ces réticences d'un argument pour le moins « intelligent ». Béji Caïd Essebsi a seulement un an de moins qu'Ahmed Mestiri. En effet, alors que de l'opposition s'est dressée contre les nombreuses voix dénonçant le retour du leader de Nidaa Tounès à la vie politique et sa candidature à la présidence « malgré son âge assez avancé », le parti au pouvoir exploite aujourd'hui cet argument à son avantage. « Pourquoi pas Mestiri ? ».
Mais, outre l'âge, il faut tenir compte, surtout, de l'état de santé et des capacités physiques et mentales de la personne en question…
Force est de reconnaître que le parti de Rached Ghannouchi est aujourd'hui à la recherche d'un candidat « malléable » afin de faciliter le travail en coulisses et Ahmed Mestiri semble être le candidat idéal pour le poste de chef du gouvernement « honorifique » laissant à Ennahdha une marge de manœuvre respectable pour tirer les ficelles. D'ailleurs, Rached Ghannouchi lui-même n'a pas hésité à dire que « ce poste serait une manière d'honorer Ahmed Mestiri ».
A l'heure actuelle, en raison du blocage des tractations, il est même question de tout effacer et de recommencer, quitte à faire entrer en jeu de nouveaux acteurs...

« C'est aux jeunes qui ont fait la révolution de prendre les choses en main », avait déclaré Ahmed Mestiri, peu après les événements du 14 janvier, dans une lettre écrite qui avait, à l'époque fait l'effet d'une bombe. « Je ne suis candidat à rien du tout », avait-il affirmé. Et pourtant, deux ans après, c'est un mandat de chef du gouvernement qu'il briguera, aux côtés d'un autre vétéran de la scène politique tunisienne et ancien ministre sous Bourguiba…


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