Le président Moncef Marzouki a accordé une interview à la revue marocaine Tel Quel et dans laquelle il a, encore une fois, dénigré les institutions tunisiennes. Interrogé à propos de son impopularité et du piètre score qu'il obtient dans les sondages, Moncef Marzouki a répondu : « Dans ce pays, les sondages sont commandés et achetés et ils ne valent rien. En 2011, mon parti, le Congrès pour la république, était placé 7e dans les sondages et nous sommes arrivés 2e. Ces sondages font partie de la guerre psychologique et de la manipulation médiatique. Il y aura de grosses surprises le jour où le peuple votera. » Moncef Marzouki n'a, bien entendu, aucune preuve de ce qu'il avance, autrement ses inféodés les auront publiées et la présidence aurait intenté un procès immédiat pour propagation de fausses informations. Il aurait même pu intenter un procès pour déclaration de guerre (psychologique) au président de la République. Deux points à noter. L'attitude présidentielle est fortement condamnable, d'autant plus que ce n'est pas une première. Les instituts tunisiens de sondage emploient des centaines de personnes, exportent leurs produits et comptent, parmi leurs clients, des enseignes internationales des plus renommées. Le fait que le président de la République jette le doute sur des entreprises tunisiennes, dans une revue étrangère ayant une belle notoriété, est tout simplement dangereux pour l'ensemble du tissu économique. D'autant plus que les entreprises marocaines sont les plus grandes concurrentes aux nôtres. Deuxième point, le président de la République avoue dans sa propre réponse son incapacité à prouver le contraire de ce que disent les sondages d'instituts tunisiens. Soit il n'a fait appel à aucun institut, pour confirmer ou démentir les chiffres, ce qui est une faute. Soit il a fait appel à des instituts étrangers, crédibles à ses yeux, et dont les résultats sont identiques ou proches des résultats d'instituts tunisiens. Dans ce cas là, ce qu'il a dit à Tel Quel n'est pas vrai. S'il est indéniable que les instituts de sondage tunisiens sont loin du professionnalisme atteint par leurs homologues des grandes démocraties, il est inconcevable de les accuser publiquement de falsifier les chiffres au profit d'une entité politique déterminée et d'une hypothétique guerre psychologique. On rappelle que l'ancien conseiller à la communication de la présidence, Mohamed Henid, a déjà jeté le doute sur les instituts tunisiens de sondage en déclarant que Moncef Marzouki bénéficie d'une grande popularité et ce lors d'une interview diffusée sur Shems FM. Quand l'animateur Hamza Belloumi a insisté pour connaitre le sondage sur lequel se base le conseiller pour affirmer cela, Mohamed Henid a répondu : « On fait nos sondages dans les cafés populaires et on le sait ! »