• Le sondage de l'organisation « I Watch » a coûté la bagatelle de 150 000 dollars, projet financé par la MEPI (Middle East partnership initiative) • Selon les chiffres avancés par ce sondage réalisé par SMS, et touchant pas moins de 15000 Tunisiens, la confiance des Tunisiens en le Premier ministre provisoire a diminué. Idem pour le président de la République provisoire et le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC). • Ennahdha a perdu en termes de popularité passant de 56% en janvier à 52% en février. •Le Tunisien n'est pas trop concerné par la politique étrangère tunisienne. Que pensent les Tunisiens de ceux qui nous gouvernent, de l'action du gouvernement, des partis qui sont au devant de la scène politique et de la politique étrangère tunisienne ? Certains disent que le gouvernement multiplie les faux pas, et les dérapages verbaux. D'autres préféraient ne pas se prononcer avant les 100 premiers jours de son exercice. Mais avant d'y arriver un sondage d'opinion réalisé par l'organisation « I Watch » nous donne déjà un bilan de la situation. Un avant goût du ‘' Où en-sommes-nous par rapport au processus de la transition démocratique'' et du ‘'Où on va''. On aime un peu, beaucoup et pas du tout ? La réponse est dans ce raccourci. Fiabilité des chiffres en question Partant du fait qu'on peut tout faire dire aux chiffres, il était évident pour nous de se demander si quiconque peut aujourd'hui s'improviser spécialiste de la question. Il était question aussi de savoir qui finance les sondages et donc qui veut exercer son pourvoir sur les statistiques pour au final manipuler l'opinion publique. La réponse nous a été donnée par les membres de « I Watch » (j'observe) des jeunes diplômés venant d'horizons différents décidés d'observer l'échiquier politique, à leur manière. « Nous sommes à notre deuxième sondage, chose que nous avons entamée depuis le mois de décembre dernier. Nous sommes une organisation indépendante qui travaille en tandem avec le National democratic institute (NDI) et avec une société américaine chevronnée en matière de sondage via SMS, la ‘'Mobile Accord''. Nous ne cachons rien : tout est clair, notre méthode de travail repose sur le SMS. Nous nous sommes servis d'une base de données de l'opérateur téléphonique Tunisiana puisqu'il dispose de 7 millions de clients. Cela nous a coûté depuis le mois de décembre quelque 150 000 dollars, projet financé par la MEPI.», nous explique Mustapha Ben Zine l'un des organisateurs de ce sondage. Dans la même foulée, la première assistance de la NDI Asma Ben Yahia ajoute « Les sondages à visée politique sont une nouveauté en Tunisie. Il faut encourager l'initiative de cette organisation car auparavant on ne réalisait des sondages que pour avoir des données marketing. C'est une nouveauté pour nous de scruter l'échiquier politique que je découvre avec vous via ce sondage. » La transition démocratique aux yeux des Tunisiens Pour ce qui est du sondage qui passe en revue les changements qui s'opèrent dans la perception des Tunisiens du processus de la transition démocratique, on apprend qu'il a ciblé 17 745 tunisiens dont 15000 ont répondu aux dix questions objet du sondage « Les numéros de séries des personnes ayant répondu aux sondages ainsi que leurs réponses sont disponibles à qui veut vérifier la fiabilité du sondage. On ne peut pas avoir les noms des personnes car c'est confidentiel. » avance Mouheb Garni le président de « I Watch » qui rend public les résultats du sondage du mois de février qu'il a comparés à ceux du mois de janvier. On y apprend à titre indicatif que le parti majoritaire de la Troïka a perdu du terrain sur l'échiquier politique puisque 56% de l'échantillon a choisi Ennahdha en janvier, chiffre revu à la baisse pour atteindre les 52%. Idem pour la notoriété de Jébali , le premier ministre provisoire puisque 47% des Tunisiens pensent qu'il a perdu de sa popularité . Chiffre, qui en janvier, était de 48%. Ben Jaafar et Marzouki les présidents provisoires respectivement de l'ANC et de la République sont logés à la même enseigne, même si Moncef Marzouki a perdu 7 points depuis le mois de janvier (de 69% il est passé à 62%). Ben Jaafar lui est passé de 49% en janvier à 46% en février. D'autres questions liées à la rédaction de la Constitution ou de la durée de l'exercice de l'ANC ou encore sur l'impact de la politique étrangère tunisienne sur les esprits des uns et des autres laissent entendre que les Tunisiens, du moins pour le moment, n'y sont pas vraiment intéressés. Ils sont plutôt obnubilés par des questions d'ordre économique et sécuritaire plutôt que des querelles entre politiciens voulant s'arracher une place de choix sur l'échiquier politique… Je vous ai compris Et puis et en guise de conclusion, c'est Mustapha Ben Zine l'un des organisateurs du sondage qui avance, en comparant les résultats des mois de janvier et de février que « Le Tunisien commence déjà à prendre position par rapport à des questions concernant le processus de la transition démocratique. Le mois de janvier il donnait des réponses neutres à des questions liées à l'économie, la sécurité, etc. En février il a tranché en répondant par oui ou par non. Et c'est très important de le savoir. » dit-il. Cela laisse entendre, que le Tunisien qui en janvier comprenait si peu de choses de ce qui se tisse en matière de politique commence à appréhender les enjeux de celli-ci. L'intervenant invoque le fait que les Tunisiens ayant coché « je ne sais pas » a diminué. Et c'est au gouvernement cette fois de comprendre cela au risque de rater le coche. Cette fois, c'est pour de bon.