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Libye-Tunisie : l'attache délicate dans une main de Fatma !
Publié dans Business News le 19 - 05 - 2014

Le vendredi 17 mai 2014, en Libye les évènements de violence ont emprunté un virage grandement périlleux : des affrontements à Benghazi dans l'est de la Libye, opposant des milices islamistes et un groupe paramilitaire, ont fait pas moins de 24 personnes tuées et environ 150 blessés. Des hélicoptères et des avions de combat ont été utilisés lors de ces belligérances. L'heure est grave, mais ce ne serait un euphémisme. Aujourd'hui, la Libye, notre voisin mais de surcroît, notre plus grand partenaire économique, a toutes les allures d'une entrée en guerre civile. La Tunisie en trinquera-t-elle ?
Mouamar Kadhafi est tombé en octobre 2011, depuis, c'est l'anarchie qui engorge la Libye. Ce sont des milices armées qui colonisent le sol libyen en y imposant leur propre loi, une loi baptisée par le sang. Les autorités de transition installées à la suite de l'assassinat de Kadhafi par les insurgés, se font battre de manière graduelle et se retrouvent quasi-religieusement au pied du mur : le contrôle leur échappe eu égard à un non repli bien prononcé des milices armées. Ces dernières composées de rebelles, sur fond à dominance islamiste, brident un Etat en mal de reconstruire ses institutions.
Lundi 19 mai 2014, le parlement libyen à Tripoli a été attaqué par un groupe armé réclamant à la plus haute autorité du pays d'être suspendue. C'est à ce même moment, que le chef d'une force paramilitaire, Khalifa Hafter déclare s'engager dans une offensive contre les groupes islamistes à Benghazi, rapporte BFMTV. A juste titre, Nouri Abousahmein, président du Congrès général national (parlement) n'a pas exclu l'éventualité que l'ancien général Haftar soit le commanditaire de l'attaque contre le parlement. Néanmoins, le gouvernement a ultérieurement édité un communiqué dans lequel, il a affirmé qu'il n'existe, en aucun cas, une liaison entre les deux évènements de Benghazi et Tripoli.
La crise en Libye, à aspect sécuritaire à fortiori, a eu des répercussions fort affligeantes sur l'économie mondiale, à ordre général et sur celle tunisienne, à ordre particulier. En effet, le déclenchement de ladite crise s'est manifesté à un moment crucial, celui où les relations bilatérales entre les deux pays voisins étaient au plus haut. Nombreux projets devaient, en effet, voir le jour, mais qui sont restés en suspend. Il s'agit, notamment, de la zone franche entre les régions frontalières de Ben Guerdane (en Tunisie) et de Ras-Jedir (en Libye), et des plans de construction d'un nouveau canal de transmission du gaz entre la Libye et Gabès.
Pis encore, les relations commerciales entre la Tunisie et la Libye ont baissé de manière notable des suites des troubles sécuritaires survenus ces derniers jours, en l'occurrence, chez nos voisins les Libyens. La brèche d'ordre sécuritaire a, de plus, grandement ouvert la porte à la contrebande et au commerce parallèle. Un véritable fléau qui gangrène le tissu économique national et laisse les hommes d'affaires tunisiens, tempête sous crâne, accuser une dévaluation considérable de leurs transactions commerciales. Karim Baklouti Bakretallah, homme d'affaires tunisien, nous a confié que la crise en Libye a fortement impacté de manière négative le fonctionnement des projets que son entreprise entretient sur le sol libyen. « S'agissant des projets d'infrastructure, ils sont dans l'ensemble suspendus depuis plusieurs mois. Quant au secteur pétrolier, les champs sis en Libye ont été spoliés par les milices armées et devenus, de ce fait, hors contrôle des autorités libyennes » souligne Karim Baklouti Barkettalh, avant d'ajouter que les collaborateurs de son entreprise se trouvent, actuellement à tripoli, une zone à moindre danger tout en veillant à prendre les mesures de précaution nécessaires pour leur sécurité. « Nous n'avons pas l'intention, pour l'heure, de rapatrier nos collaborateurs, mais nous restons à l'affut de l'actualité de manière à prévenir tout danger potentiel » rassure-t-il.
Les troubles accablant la Libye présentement, ont renforcé davantage les risques dans le monde des affaires afférents à l'aspect financier. En effet, un chef d'entreprise exportant ses marchandises vers la Libye nous confie qu'une réelle crainte a cours depuis un moment concernant un client libyen. Ce dernier, installé en plein centre de Tripoli, peine à honorer ses remises de commentaires (virements effectués en contre partie de marchandises acquises) tout en accusant un retard considérable. « Nous sommes réellement inquiets de la situation de crise en Libye qui impose à notre client de ne pas nous régler. De ce fait, il est convenu de lui exporter une nouvelle quantité de marchandises mais nous avons préféré mettre en suspend cette opération au regard de la situation critique », regrette le chef d'entreprise d'une manufacture industrielle. La Libye est l'unique véritable source d'oxygène de la Tunisie sur le plan économique. Le fait qu'il y ait une crise sécuritaire de haute importance ne présage rien de bon pour la croissance nationale, mais encore, devrait donner à nos gouvernants de quoi se faire de la bille.
L'ancien colonel à l'Armée nationale, Mokhtar Ben Nasr a alerté, aujourd'hui, dans une déclaration à la presse, des retentissements majeurs qui pourraient découler de la crise libyenne. Il s'agirait selon l'ancien militaire d'un afflux considérable de réfugiés libyens qui fuiraient ce semblant de guerre civile, de l'intrusion de groupes terroristes armés sur le sol tunisien, et notamment, de l'enclenchement d'affrontements entre Tunisiens et Libyens résidents en Tunisie et représentant diverses sensibilités.
Mais revenons sur un événement de grande envergure, et à la fois inédit, qui s'est produit, il y a de cela plus d'un mois, tout en rapport avec la crise libyenne. Il s'agit du kidnapping de deux diplomates tunisiens par un groupe de milices armées. Mohamed Ben Cheikh et Laâroussi Gantassi sont retenus en otage depuis des semaines sans qu'il y ait, d'ailleurs, des efforts notables pour leur libération de la part des autorités tunisiennes. Les ravisseurs revendiquent la libération de prisonniers libyens dans un établissement pénitencier en Tunisie, accusés d'actes terroristes. L'Algérie, de son côté, n'a pas hésité à fermer son ambassade ainsi que son consulat général à Tripoli pour menaces réelles et imminentes sur ses diplomates. Quant à notre diplomatie, RAS, l'ambassade tunisienne à Tripoli n'a pas fermé ses portes.
Les alertes infos affluent de part et d'autres concernant l'évolution des événements de violence perpétrés en Libye. La chose est tout bonnement politique : deux clans qui se disputent le pouvoir en Libye d'après Kadhafi : entre ce que l'on pourrait nommer « les ex-Kadhafistes » et les islamistes. Un baston qui se joue à armes lourdes et déchaînent la passion des assoiffés de pouvoir aux dépends de dame Démocratie. Quel devenir pourrait être la coopération tuniso-libyenne au sortir de cette « guerre civile » qui s'annonce des plus rudes sur fonds de motivations bien abstruses ?


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