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Tunisie - Attentat de Kasserine : Quand un nouveau rituel funèbre s'installe
Publié dans Business News le 28 - 05 - 2014

Les informations accumulées sur l'attentat contre la maison du ministre de l'intérieur, la nuit dernière, du 27 mai 2014, à Kasserine renseignent sur ses auteurs. Il s'agit d'un groupe composé d'une dizaine de terroristes en tenue de combat, utilisant un pick-up, des pistolets mitrailleurs de type kalachnikov et des pétards de fête servant de subterfuge. L'assaut donné contre la maison du ministre de l'intérieur a duré entre trente et quarante cinq minutes ce qui a causé la mort de quatre agents de police, âgés tous de pas plus de vingt et un ans.
Comme attendu, certains touchés par la douleur et l'atrocité sanguinaire de l'opération, d'autres par ignorance ou par un scepticisme pathologique, ont débité leurs critiques contre les forces de l'ordre, l'armée et les structures sécuritaires en général. Ces critiques ne sont pourtant pas fondées, puisqu'au contraire, l'attentat de Kasserine hier a montré l'efficacité des forces de l'ordre et l'échec de l'opération menée par les terroristes. En effet, l'attaque terroriste visait à atteindre la famille du ministre de l'intérieur. Se trouvaient à l'intérieur du domicile de Lotfi Ben Jeddou, aux moments des faits, son épouse, ses deux enfants, ses parents et ses deux frères. Aucun d'eux n'a été touché. Au détriment de leurs vies, les quatre martyrs et leurs camarades se sont opposés héroïquement aux assaillants et les ont obligés à rebrousser chemin. Dire après que l'échec est du côté des forces de l'ordre, c'est jouer le jeu des terroristes qui capitalisent, à leur compte, le moindre sentiment d'échec et la moindre faille dans le moral de la population.
D'ailleurs, cet assaut contre la maison du ministre de l'intérieur est en lui-même un aveu de panique et de désarroi de la part des terroristes qui, après les succès répétés des services sécuritaires dans la lutte anti terroriste, sentent l'étau se resserrer autour d'eux. Il est clair, en effet, que, depuis quelques temps, les terroristes sont sur la défensive et l'initiative est, désormais, entre les mains des forces de l'ordre. Les opérations terroristes tentées sporadiquement, ici et là, ne visent qu'à rehausser le moral des membres des cellules dormantes. Elles visent aussi à harceler l'armée et les services de sécurité nationale pour essayer d'ouvrir une faille au niveau des frontières avec la Libye. Ce, afin de permettre à des hordes de terroristes en expectative de retourner sur le sol tunisien dans l'espoir d'atténuer le déséquilibre des forces en leur défaveur qui s'installe sur le terrain au mont Châambi et ailleurs.
Sur le terrain donc, l'attentat de Kasserine hier a été un échec cuisant pour les terroristes et un franc succès pour les forces de sécurité. Seulement, la lutte contre le terrorisme étant une lutte globale, toutes les composantes de la société se doivent d'y participer.
Des communiqués et des déclarations ont fusé de toutes parts, afin de dénoncer, à l'unisson, cet acte lâche et criminel. Malheureusement, ces réactions manquent de conviction, d'engagement, d'âme, comme si les personnalités politiques, les partis, les organisations et les composantes de la société civile voulaient s'acquitter d'un devoir formel de dénonciation du terrorisme sans plus. Il existe comme un rituel funèbre qui s'installe et qui se renouvelle à l'occasion de chaque attentat. Les partis publient des communiqués de circonstance, le président provisoire de la république joue le rôle de croque-mort de service et décrète un deuil national, les plus activistes arrivent même à appeler par le bout des lèvres à une manifestation ou un rassemblement.
Le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfer, et le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, ont affirmé, aujourd'hui, que cet attentat constitue une réponse aux opérations antiterroristes menées par les forces de l'ordre récemment, notamment à Médenine. Un acte « lâche qui ne peut que renforcer la volonté et la détermination du peuple, des responsables politiques et sécuritaires tunisiens, à lutter contre le phénomène du terrorisme », a dit Ben Jaâfar. « Nous sommes entrés dans cette guerre en sachant ce qu'il nous attendait. Ils vont nous faire du mal mais ne vont pas gagner ! Nous allons gagner… ce pays tiendra bon !», a souligné Jomâa.
Et pourtant, tous semblent s'accommoder de la couleur du sang et s'habituer aux nouvelles des attentats terroristes et à la mort.
Il y a même eu des réactions honteuses comme celles du parti du président, le CPR qui a cherché à créer l'amalgame, ou de ses dirigeants comme le député Samir Ben Amor qui a donné une version farfelue comme à son habitude de l'attentat. En effet, sur les réseaux sociaux, aussi bien Samir Ben Amor que les partisans du CPR, ont mis en doute la version de l'existence d'un attentat terroriste affirmant que « les terroristes ont un flair politique sans pareil. Ils choisissent toujours des cibles et un timing qui rend service à des agendas politiques et partisans bien déterminés », selon la page même du député.
Ennahdha dont plusieurs dirigeants sont impliqués politiquement dans la recrudescence de la violence, l'extrémisme religieux et le terrorisme, a tenté de se mettre en veilleuse, excepté l'un de ses dirigeants qui s'est rendu sur les lieux. Walid Bennani, celui-là même qui a été confondu par des communications téléphoniques avec des terroristes du mont Châambi, a été malmené ce matin, et failli être lynché par la population en colère de Kasserine, sa ville natale pourtant.
Suite à cet attentat, Lotfi Ben Jeddou, principal visé par cette attaque, s'est déplacé sur les lieux, très tôt dans la matinée d'aujourd'hui. Très ému, il a précisé qu'il ne s'agit pas d'une première tentative car il a déjà été menacé de mort auparavant. "Il ne faut pas baisser les bras et se laisser accabler par la terreur de la menace terroriste. Nous réussirons à éradiquer ce corps étranger du pays", a-t-il dit. Et pourtant, tout porte à croire que ce triste attentat ne sera pas le dernier…
Sofiene Ben Hamida


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