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Environnement- Autopsie d'un pays asphyxié par la saleté
Publié dans Business News le 16 - 07 - 2014

Entre le Tunisien et la propreté est ce qui s'appelle une histoire d'amour chimérique. Sillonnez les rues de la capitale Tunis, porte du pays en d'autres mots, et tout s'explique d'un simple clin d'œil. Ebahi que l'on serait de toute la hideur du paysage : des ordures entassées dans tous les coins et recoins des rues, des quartiers, et des cités. Des ordures ménagères mais encore des déchets de construction de bâtiments. Toute la Tunisie est devenue une poubelle à ciel ouvert. Même les quartiers les plus chics et luxueux n'y ont pas échappé. Cinq gouvernements se sont succédé depuis l'avènement du 14 janvier, et d'aucuns n'était dans la capacité de faire le véritable ménage de printemps. L'esthétique, l'environnement et le tourisme souffrent tous en attendant une issue de secours. A contempler l'échec cuisant des ministres technocrates, l'espoir des compromis se réduit à peau de chagrin. Autopsie d'un pays asphyxié par la saleté !
Il est une réflexion que de nombreux Tunisiens ressassent tels un mantra : « la révolution c'est dans les esprits qu'elle doit se faire ». Cela est pour ainsi signifier qu'il ne suffit pas d'avoir arpenté les rues du pays, crié son tollé contre un système oppressif et tyrannique, chassé, par ricochet, l'homme de tous les maux, pour prétendre à l'existence d'une révolution. L'affaire est, dans les abysses, bien plus sérieuse. Et si les fruits de la soi-disant révolution se font encore désirer, trois ans plus tard, c'est ostensiblement en raison d'une déviation du sens intégral que prend le mot « révolution ». De fait, le changement aux allures foncier qui prenait forme après le 14 janvier 2011, s'est avéré quasiment artificiel. Pis. Désormais il n'y a plus d'Etat de droits et les lois sont bafouées. La question de l'environnement et de la propreté du pays en est la plus franche illustration.
Du temps de Ben Ali, le Tunisien était gouverné par la peur. Il s'interdisait certains actes « non citoyens » par crainte d'être réprimandé ou encore sanctionné. Dans la Tunisie de l'après 14 janvier, la peur n'a plus place. Et au Tunisien de se permettre des aberrations les plus absurdes. Au fil des trois ans, ce sont des rues et des quartiers envahis par les ordures que l'on voit, sous les regards impuissants et désolés des gouvernants successifs. On a fait endosser la responsabilité de ce foutoire à la Troïka : ils sont incompétents, des incapables et ce sont eux qui ont agi de manière à empirer la situation ! Que disait le Tunisien. Et voici venu, après une série de crises et de contractions politiques, le gouvernement tant attendu, foyer de tous les espoirs ardents : le gouvernement de technocrates. Société civile, organisations nationales, partis politiques, tous ont placé de grandes espérances à voir le problème des ordures entassées résolu. Mauvaise pioche ! Il fallait d'un côté mettre en place des campagnes de sensibilisation efficaces à l'adresse des citoyens dans le but de les mettre à contribution par de simples gestes du quotidien et éviter ainsi l'entassement des ordures. Et de l'autre, accéder aux demandes et revendications des agents des municipalités en vue de leur fournir de meilleures conditions de travail et cesser l'hémorragie des grèves observées à tout va.
Les répercussions grandement fâcheuses de l'entassement des ordures se sont faites ressentir sur deux principaux volets : le sanitaire et le touristique. Le premier volet est du ressort du ministère de la Santé et force est de constater que les dégâts sont en apparence sous contrôle. En revanche, le deuxième volet ne s'en sort pas pour autant indemne. Les altérations du secteur touristique prenant racine des problèmes de l'environnement n'ont de cesse de s'affirmer.
Aujourd'hui, le ministère du Tourisme a publié des photos illustrant une journée co-organisée avec l'agence de voyages TTS et le tour opérateur Thomas Cook, leader mondial dans son domaine, pour le nettoyage de la ville de Sousse par des touristes. Des images qui ont fait scandale. Et pour cause : ce sont des étrangers venus passer leurs vacances en Tunisie profiter du soleil et de la mer, qui se retrouvent à nettoyer la saleté des Tunisiens. A l'heure où la saison touristique peine à réaliser les objectifs escomptés, l'autorité de tutelle ne trouve pas mieux que de faire la promotion d'une campagne de nettoyage organisée par des étrangers. Et ce n'est pas tout. La ministre du Tourisme, Amel Karboul a failli à toutes les épreuves et a fini par décliner un échec cuisant d'une stratégie honteusement absente de promotion du tourisme tunisien. C'est que la promotion en question, la ministre a préféré l'entreprendre dans le but de redorer son propre blason, eu égard à son entrée en matière lorsqu'elle a été taxée de normalisation avec l'entité sioniste. Amel Karboul a, de ce fait, passé de longs mois à se pavaner d'un événement à un autre en exposant ses selfies avec des personnalités de divers bords et nationalités prétendant une forme nouvelle et novatrice de promotion de la destination Tunisie.
Bien que fortement consciente de l'impérativité de la composante propreté du pays dans la mise en place d'une stratégie marketing perspicace pour vendre le produit touristique, Amel Karboul n'a pas daigné miser suffisamment pour relever le défi de la propreté. Que de déclarations de presse a-t-elle accordées pour mettre l'accent sur l'importance indéniable d'avoir des villes propres pour attirer les touristes et les placer dans le confort environnemental nécessaire pour des vacances mémorables. Des paroles et encore des paroles ! Quant aux actions, l'on attend toujours. Amel Karboul pousse même l'incompétence à bout, lorsqu'elle déclare, sans gêne aucune que le chiffre des 7 millions de touristes attendus pour la saison 2014 était « débile » mais « elle a joué le jeu. »
La ministre du Tourisme ne s'est pas arrêtée à ce stade. Elle a, en outre, imposé une taxe de 30 dinars à la sortie du territoire tunisien pour les non résidents en tant que nouvelle mesure pour générer de nouvelles ressources fiscales. Non seulement on invite les touristes à venir bronzer dans des endroits sales, à les nettoyer s'il le faut mais en plus on les oblige à payer une taxe.
Et la question demeure levée : qu'en est-il de ce phénomène d'ordures entassées dans nos murs ? Sensibiliser le Tunisien pour ne plus salir les rues et veiller à garder ses quartiers propres ? Les autorités de tutelle ont amèrement échoué à cet examen. Il n'y a qu'à voir le dernier spot publicitaire en la matière, qui prête davantage à la risée qu'à la sensibilisation. C'est indéniable et incontournable : une révolution dans les esprits s'impose ! Les gouvernements, dans leurs différentes couleurs, ont prouvé leur incompétence dans le domaine. Si le Tunisien entend laisser faire encore, le pire est clairement à craindre. A Dieu ne plaise !


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