Dans une interview accordée ce soir du mardi 6 janvier 2015 à la chaîne Nessma Tv, le leader du Front Populaire, Hamma Hammami, est revenu sur le choix de Nidaa Tounes de nommer Habib Essid à la présidence du gouvernement, succédant à Mehdi Jomâa. Le leader de gauche a critiqué cette décision affirmant que la période post-révolutionnaire implique l'apparition de nouveaux visages « qui n'ont pas participé à l'instauration de la dictature et qui ne sont pas liés à l'échec de la Troïka ». « Ce n'est pas le cas pour Béji Caïd Essebsi, affirme-t-il, puisqu'il a été démocratiquement élu […] mais la nomination de Habib Essid est un premier message négatif pour le peuple tunisien. Habib Essid a été conseiller de Hamadi Jebali lors des incidents de la chevrotine à Siliana. Il a aussi participé à la falsification des élections de 99», dit-il. Et d'ajouter : « Nous espérons que le nouveau gouvernement ne comportera pas de personnalités de l'ancien régime ni de figures liées à l'échec de la Troïka ». Hamma Hammami s'interroge également en disant « la Tunisie comporte des compétences, féminines et masculines, pourquoi ne pas leur donner la chance de faire leurs preuves ? ». Au sujet de la position du Front Populaire, Hammami explique que cette position est claire. « Le choix de la personnalité de Habib Essid n'encouragera pas le Front Populaire à participer au gouvernement », dit-il. En effet, la formation politique de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahim a, à maintes reprises, conditionné sa participation au nouveau gouvernement à l'adéquation du programme de ce dernier avec celui du Front mais aussi à l'absence de figures de la Troïka et de l'ancien régime de Ben Ali. Hamma Hammami déclare, par ailleurs, ce soir sur Nessma : « Nous avons une crainte quant au retour à un régime présidentiel et de voir Carthage dominer la Kasbah ».