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Myriam Belkadhi, Maya Ksouri, Insaf Boughdiri : les trois lionnes des médias tunisiens
Publié dans Business News le 08 - 03 - 2015

Le paysage audiovisuel tunisien ne compte pas beaucoup de figures féminines, mais celles qui le composent font des merveilles, au point qu'elles méritent un hommage particulier à l'occasion de la fête de la Femme. Nous avons sélectionné trois de ces figures féminines qui font le bonheur de leurs producteurs, à savoir Maya Ksouri, chroniqueuse Klem Enness, sur El Hiwar Ettounsi, Myriam Belkadhi présentatrice de Ness Nessma sur Nessma TV et Insaf Boughdiri, véritable cheville ouvrière de 8 PM sur El Hiwar Ettounsi. Elles représentent le meilleur du paysage audiovisuel féminin en Tunisie.

Les Tunisiennes qui percent dans leur milieu se comptent par centaines de milliers. Chaque année, les médias jettent la lumière sur quelques unes de ces brillantes dames. Paradoxalement, les femmes de médias occupent rarement la couverture de nos journaux en dépit de leurs « exploits » quotidiens. Des Anne Sinclair et Christine Ockrent, on n'en veut pas en Tunisie !
Les trois journalistes que nous présentons à l'occasion de la Fête de la femme n'ont pourtant rien à envier à leurs consœurs françaises. Les nôtres ont, même, plus de mérite au vu de l'environnement hostile et machiste dans lequel elles évoluent.

Myriam Belkadhi
Le grand public a découvert cette enseignante de français de la faculté de Manouba au lendemain de la révolution sur les ondes de Shems FM. Une nouvelle voix qui respire la jeunesse et la fraîcheur. Ce nouveau ton du paysage radiophonique tunisien ne passe pas inaperçu, Nabil Karoui capte rapidement Myriam Belkadhi et l'invite à rejoindre son équipe à Nessma TV. Il lui offre sa meilleure émission, le prime time « Ness Nessma ». Ce « Grand journal » à la tunisienne, Nabil Karoui en fait son pari personnel et il tenait à créer ses « Michel Denisot » ou « Antoine de Caunes ».
Après les expériences arrêtées en plein envol avec Fawez Ben Tmessek, Elyes Gharbi et Hamza Belloumi, Karoui change de cap et choisit une femme. Pari gagnant, Myriam Belkadhi réussit son examen. Elle ferait mieux que ses ex-collègues puisqu'elle réussit le difficile test de l'endurance, qui l'a obligé, parfois, à avaler certaines couleuvres.
Maman de trois jeunes hommes, tous étudiants à la faculté, cette quadragénaire surprend surtout par sa totale maitrise des sujets. Normal, dites-vous ? Non, pas vraiment, quand on sait que certains animateurs-vedettes, se font mâcher tout leur travail et débarquent directement sur le plateau télé, sans avoir rien préparé ou presque. Sans la fameuse oreillette connectée à l'équipe en coulisses, ils ne maitrisent plus rien. Myriam Belkadhi préside elle-même son équipe, se donne suffisamment de temps pour préparer ses sujets et il lui arrive de téléphoner, elle-même, à ses invités pour les convier sur son plateau. Le tout, en direct ! Les risques du direct ne l'intimident pas spécialement et elle sait improviser et s'en sortir face à des surprises (bonnes et moins bonnes) de ses invités ou encore de son chroniqueur hors du commun, l'impertinent Taoufik Ben Brik.
A un certain moment, durant la triste période de la troïka, elle assurait la matinale de Shems FM avant de partir rapidement à bord de sa BMW vers le 78 de Nessma pour préparer son direct du soir. Rebelote le lendemain avec une actualité brûlante et une tension poussée à son paroxysme dans le pays et ce, cinq jours par semaine.
Dans les événements exceptionnels, et il y en a eu ces trois dernières années, Myriam n'est jamais absente pour assurer son direct.
Sa ligne de conduite n'a pas changé, en dépit des critiques virulentes, des insultes, des menaces et des intimidations. Myriam défend systématiquement ce projet républicain, démocrate, laïc et moderniste pour la Tunisie. Elle assume pleinement cette position et elle la défend sans sourciller, même face aux plus radicaux.
Myriam Belkadhi se voit en lionne et admire la Reine Didon, fondatrice de la Tunisie. Avec ses crocs, elle en est une digne héritière !

Maya Ksouri
Des menaces, des insultes abjectes, cette avocate quadragénaire en a vu des masses. Maya Ksouri est une des plus admirées, mais aussi des plus détestées du paysage audiovisuel tunisien. On l'aime pour son franc-parler, et on la déteste aussi pour ça. Cette détestation atteint des niveaux insoutenables jusqu'aux menaces de mort, juste parce qu'elle a un avis différent. Moderniste, démocrate, laïque et républicaine, Maya Ksouri n'a pas peur et ne se laisse intimider par personne. Elle ne se laisse pas, non plus, attendrir par ceux qui lui font les yeux doux dans l'espoir de se faire ménager ses critiques virulentes. Y compris ses amis. Surtout ses amis ! Ceux qui n'ont pas assimilé l'idée que son travail passe avant tout, n'ont rien compris.
Chroniqueuse dans l'émission hebdomadaire de Naoufel Ouertani, Klem Ennes sur Al Hiwar Ettounsi, les interventions de Maya font mal. Très mal. Son invité est face à elle et elle lui crache (le mot est tendre) ses quatre vérités en direct. Certains sont déstabilisés et payent leur mésaventure rubis sur ongle. D'autres tentent, avec beaucoup de maladresse, de renverser la vapeur en s'attaquant à la personne de Maya Ksouri. Rares, très rares, ceux qui se sortent indemnes de ses chroniques et donnent des réponses convaincantes.
C'est grâce, d'ailleurs à ses chroniques que cette quadragénaire, maman d'un jeune ado, a attiré l'attention. Elle était avocate et a été conviée par son compagnon Abdelaziz Mzoughi à rejoindre l'équipe fondatrice du quotidien arabophone Le Maghreb où elle avait sa colonne. Parfaite bilingue, son français châtié la catapulte au poste de rédactrice en chef adjointe de l'hebdomadaire francophone Le Maghreb. Ses chroniques écrites, bien virulentes, attirent l'attention de Naoufel qui l'invite à se jeter dans la jungle de la télévision. Sa mission : continuer à faire à l'oral ce qu'elle fait à l'écrit. Pour une habituée du barreau, la mission était à la portée.
La force de Maya réside dans la préparation des sujets relatifs à ses invités. C'est quelque chose de classique, sous d'autres cieux, mais en Tunisie ce n'est pas toujours le cas.
Dans sa chronique télévisée, Maya retire sa robe d'avocate pour mettre celle du procureur. Et elle s'en donne à cœur joie puisqu'elle accompagne, presque systématiquement, ses propos par des documents prouvant ce qu'elle dit. Est-ce l'objectif d'enfoncer « l'invité » et de le ridiculiser ? Ceux qui la connaissent de près savent parfaitement que la réponse est négative. Le souci premier de Maya est de faire révéler certaines vérités cachées et d'ôter ce maquillage que portent les hommes et femmes publics devant l'opinion. C'est clair, Maya a raté sa carrière de procureur et, pour prendre sa revanche, elle l'exerce avec beaucoup de brio chaque mercredi soir à la télé.

Insaf Boughdiri
Du grand public, elle est la moins connue des trois. Dans le milieu journalistique, pourtant, elle est la plus connue. Et comment ! Aucun journaliste ou homme de média digne de ce nom ne peut se permettre de ne pas connaitre Insaf Boughdiri. Ou plutôt l'inverse. Car Insaf ne se permet pas de ne pas connaitre un journaliste digne de ce nom. Une chose est sûre, c'est qu'Insaf est aimée par tous ses confrères. On ne connait pas d'exception.
Cette quadragénaire est derrière le succès de l'émission J8 que prépare chaque vendredi Hamza Belloumi. Elle fait tout, elle prépare tout, elle s'occupe de tout, jusqu'aux moindres détails. Et dire, qu'à un certain moment, Sami Fehri se moquait de son talent.
Insaf Boughdiri a entamé sa carrière journaliste au milieu des années 90 au Renouveau, après un cursus universitaire juridique. Elle a eu la chance d'être le disciple des Salaheddine Dridi et Houcine Ben Achour, chez qui elle a appris la rigueur, la ponctualité, la précision, le sérieux et l'efficacité. Son carnet d'adresses, très fourni, lui ouvrira plusieurs portes.
Comme tout journaliste tunisien, aussi brillant soit-il, Insaf Boughdiri a du mal à boucler ses fins de mois. Elle fait alors des piges en plus de son travail officiel et elle passe par plusieurs périodiques dont notamment Réalités. Elle participe à la fondation et au lancement de plusieurs supports qui lui doivent, un tant soit peu, leurs succès. Exemples parmi d'autres, Business News et l'Eco Journal.
Comme tout journaliste tunisien, aussi brillant soit-il, Insaf Boughdiri a aussi du mal à exercer son métier comme il se doit, quand on est sous une dictature. La révolution sera, pour elle comme pour beaucoup d'autres, un tournant dans sa carrière. La concurrence est rude, car tout le monde s'est improvisé journaliste talentueux à l'époque. Mais il ne fallait pas attendre longtemps pour que le filtre naturel du professionnalisme exerce son droit.
Nabil Karoui l'invite à rejoindre sa team. Elle hésite puis se lance dans sa première aventure télé. Avec Myriam Kada et Rim Saidi (deux autres journalistes de grand talent), elle fera des merveilles puisque le trio donne le la à « Ness Nessma » et crée, de toutes pièces, Nessma News après des stages de formation pointus chez France 24. Cette quotidienne où l'on est derrière tous les feux à la fois. Elle met à profit son carnet d'adresses et réussit son pari.
Droguée de sa plume, la nostalgie de l'écrit l'envahit, notamment après son départ précipité de Nessma, suite à un différend sur la ligne éditoriale avec Nabil Karoui. Insaf est recrutée au quotidien La Presse comme contractuelle. Le service public n'a toujours pas fait sa révolution et continue encore à laisser échapper les plus brillants.
Au privé, les choses se passent autrement et les talents sont toujours recherchés. Insaf est rapidement conviée à rejoindre Ettounsiya (devenue Al Hiwar Ettounsi par la suite) pour lancer J8. Une nouvelle fois, elle participe à la naissance d'un nouveau bébé des médias et, une nouvelle fois, Insaf réussit son pari.


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