Invité à l'émission Midi Show du jeudi 16 avril 2015, le secrétaire général du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, a accusé la présidence de la République d'user de méthodes révolues pour asservir la presse nationale. M. Bghouri a affirmé que Moez Sinaoui, porte-parole de la présidence de la République, avait demandé aux directeurs de la radio et de la télévision publique de mettre à disposition du palais de Carthage deux journalistes dont la tâche sera de couvrir l'activité du président. Le président du SNJT a ajouté que M. Sinaoui avait réclamé que les séquences filmées soient montées par une équipe de la présidence de la République. Ainsi, poursuit-il, la présidence décidera du contenu à diffuser « comme ce fut le cas sous Ben Ali ». Néji Bghouri a déclaré, par ailleurs, que les invitations aux journalistes pour accompagner le président lors de ces voyages à l'étranger sont « ciblées », remettant en question les critères de sélection appliqués. Réagissant à ces propos, M. Sinaoui a démenti, d'emblée, avoir demandé de mobiliser deux journalistes de chaque média public pour relayer l'activité du président. Il a aussi nié catégoriquement avoir demandé de faire un quelconque montage des vidéos filmées « Et de quel droit j'oserai le demander ? D'ailleurs, je n'ai ni un monteur pour le faire ni un appareil de montage. En revanche, j'ai demandé de visionner les vidéos ce qui est de mon droit » a-t-il répondu, accusant son interlocuteur de tromperie. Moez Sinaoui a indiqué également avoir adressé une correspondance à Néji Bghouri au sujet des abus que ce dernier a signalés, « Je vous ai demandé de me fournir des preuves, mais vous n'y avez pas donné suite » a-t-il dit. Quant au sujet des journalistes accompagnant le président lors de sa dernière visite en France, Moez Sinaoui a spécifié que le choix s'était porté sur les médias ayant les taux d'audience les plus élevés.