Une conférence de presse conjointe entre la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), s'est tenue mardi 12 mai 2015, pour revenir sur l'affaire de la non-distribution de 6 journaux ce matin. Youssef Ouslati du SNJT a fait porter la responsabilité au gouvernement, qui selon ses dires, n'a fait jusqu'à présent, aucun effort pour résoudre cette affaire. Pour sa part, Taieb Zahar, président de la FTDJ a révélé que la presse écrite va très mal et que les recettes couvrent à peine les dépenses, alors que les ventes ne dépassent pas les 100 mille exemplaires par jour. Taieb Zahar a annoncé à cette occasion, une augmentation salariale pour les journalistes, précisant qu'une convention, allant dans ce sens, sera signée avec le ministère des Affaires sociales. Le président de la FTDJ a en outre expliqué que Messaoud Daâdaâ, qui détient le monopole de la distribution, a été gêné qu'une nouvelle société de distribution voit le jour. On apprend également que le fils de M. Daâdaâ a été interrogé par la police pour avoir empêché de force la distribution des journaux. Ainsi, Taieb Zahar estime qu'il ne s'agit pas seulement d'une question de distribution, mais que cette histoire touche surtout la liberté de la presse et d'expression : « Nous sommes déterminés malgré toute la pression que nous subissons à briser le monopole. Nous sommes optimistes et fortement convaincus que nous allons gagner ». Le président de la fédération a finalement souligné que Messaoud Daâdaâ doit dédommager les journaux des préjudices causés, rappelant que depuis toujours les journaux tunisiens sont à la merci des lobbies financiers et politiques. Raouf Khlafallah, patron du journal Akher Khabar a déclaré de son côté, que Messaoud Daâdaâ a tenté de semer la terreur devant les locaux de Dar Assabah, en y amenant des chiens dressés. Le responsable a contesté le fait que l'Etat a longtemps marginalisé le secteur et s'est dérobé de ses responsabilités : « Il est temps aujourd'hui que l'Etat agisse et qu'il mette fin à ce banditisme ! », conclut-il.
Notons, par ailleurs, que les six journaux non distribués par Messaoud Daâdaâ ont été distribués, aujourd'hui, gratuitement par les journalistes dans les rues de Tunis.