Le retour d'activité à la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), il y a une quinzaine de jours, a été très médiatisé. Toutefois, il est vrai que la CPG est à la normale mais les blocages ont juste changé d'endroit. En effet, depuis une dizaine de jours, des protestataires bloquent le train qui transporte le phosphate de Gafsa, à l'entrée de Gabès, entravant l'activité du Groupe Chimique Tunisien, selon le témoignage d'opérateurs du secteur dans un témoignage à Business News. Les exportations du pays sont à l'arrêt et les opérateurs tunisiens sont en rupture de stock, étant donné que la crise se poursuit depuis plus d'un mois. En outre, ce blocage coûte quotidiennement à la Tunisie 3 millions de dinars. Les autorités font la politique de l'autruche : ils ont déclaré à l'ARP que la situation est débloquée, or ce n'est pas le cas, soulignent nos témoins. Pire, aucun membre du gouvernement n'est intervenu à Gabès pour résoudre le problème. Notons que le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Zakaria Hamad avait a annoncé, mercredi 10 juin 2015 dans une déclaration à la presse, en marge de l'inauguration du Salon Medindustrie au parc des expositions du Kram, la reprise de l'activité d'extraction du phosphate, estimant que la production atteindra 4 millions de tonnes, d'ici la fin de l'année en cours, contre un objectif de 6,5 millions de tonnes prévu initialement, occultant de ce fait les nouveau blocage de Gabès. M. Hamad avait précisé que la société avait «atteint, actuellement, 50% de la capacité de production ordinaire», soulignant qu'ils ambitionnent d'améliorer le rythme de production, afin de parvenir à se positionner de nouveau sur le marché international.