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Cette hypocrisie ramadanesque bien de chez nous
Publié dans Business News le 20 - 06 - 2015

« 90% des Tunisiens font semblant de faire ramadan et 75% d'entre eux voudraient au moins pouvoir rompre le jeûne avec une bière ». Ceci n'est pas vrai…invraisemblablement. En réalité, ces chiffres ont été rendus publics par le journal électronique à contenu satirique Lerpesse. Mais ils reflètent à eux seuls une vérité bien propre à ces ramadan bien de chez nous. C'est, en effet, au cours du mois de ramadan que l'hypocrisie des Tunisiens atteint son paroxysme. Dans cette Tunisie, en partie, faussement religieuse, le traditionalisme s'érige en loi et s'impose à la majorité.

C'est au cours du mois de ramadan que les prix des denrées alimentaires flambent, que les pénuries sont de plus en plus constatées et que le gaspillage devient maître-mot. C'est au cours du mois de la privation que la consommation des Tunisiens en produits alimentaires affiche une hausse de 80%. C'est au cours du mois du partage que près d'un tiers des plats cuisinés finit à la poubelle. 100% de plus de consommation d'œufs et de pâtes, 50% de consommation de viandes et 70% de consommation de produits laitiers (selon les chiffres de l'INS et de l'INC). En gros 1/3 des revenus des ménages tunisiens est consacré à l'achat de produits alimentaires au cours du mois de ramadan. Etonnant lorsque l'on sait que les jeûneurs ne font que deux repas par jour ! Mais à quoi bon parler de raison puisque « ventre affamé n'a point d'oreille ».

Pendant ce mois saint, l'indigestion rime avec la médiocrité audiovisuelle. Les émissions abrutissantes foisonnent et les messages moralisateurs et religieux sont administrés entre deux pages de pub pour le yaourt ou les pâtes. Un mois de fausse piété où, pour manifester le summum d'une religiosité ostentatoire, on augmente le volume des hauts parleurs de mosquées ainsi que le nombre de files de voitures garées sur le trottoir. Force est de constater que le civisme et la piété, dont on est pressé de se débarrasser, ne font jamais bon ménage.

C'est aussi dans cette période de l'année que les moralisateurs foisonnent. Il est, dans ce capharnaüm de traditions et de valeurs obsolètes, plus toléré par la société de devenir maître en l'art de débiter des obscénités, de se muer en chauffard de la mort ou de n'avoir cure d'aucune file d'attente, que de boire un verre d'eau en plein public. La fameuse « hachichet romdhan » est le sésame de ceux qui préfèrent donner libre cours à leurs pulsions violentes et à leur incivisme. Là encore, on utilise cette expression bien de chez nous. Formule qui ne veut nullement dire que les Tunisiens sont tous grands consommateurs de hachich, mais qui sert à justifier tous les débordements liés à ce mois saint.

La foi éphémère de ceux qui attendent le coucher du soleil pour s'empiffrer devient soudainement exacerbée par la vue de ceux qui oseraient, à leur grand dam, afficher ouvertement leur non-jeûne. On martyrise les « fattaras », et on les oblige à se cacher. Dans leurs parcours du combattant, ils rivalisent en ingéniosité pour trouver des endroits ouverts et créent des applications pour recenser les établissements où les non-jeûneurs peuvent boire ou manger. Mot d'ordre cependant : la discrétion ! Car, si aucune loi en Tunisie n'oblige les Tunisiens à observer le jeûne, les règles sociales, bien plus violentes, en ont décidé autrement. Une simple circulaire datant de plus de 30 ans et un flou juridique et législatif font que les cafés, restaurants et autres établissements à servir nourriture et boissons en pleine journée deviennent très rares en ce mois saint.
Pour ce qui est de la vente d'alcool, des directives du ministère de l'Intérieur interdisent d'en servir aux Tunisiens pendant ramadan. Seuls les étrangers, dans les lieux touristiques, pourront boire un verre de vin ou une bière à ramadan. La vérification se fait sur simple présentation d'une carte d'identité en prenant soin d'exclure tous ceux qui auraient le malheur d'avoir un nom à connotation musulmane. Délit de faciès vous avez dit ? Au diable le politiquement correct ! A ramadan, c'est la règle et à ramadan tout est permis en vertu de cette piété éphémère et hypocrite. Cette hypocrisie bien de chez nous…

Sur ce, bon ramadan à tous !


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