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Abdelfatteh Saïed, un théoricien du complot détenu sur la base de la loi antiterroriste
Publié dans Business News le 30 - 07 - 2015

Un mandat de dépôt a été émis lundi 27 juillet 2015 à l'encontre d'Abdelfattah Saïed, un internaute qui a diffusé récemment une vidéo sur les réseaux sociaux mettant en doute la version officielle de l'attentat de Sousse qui a fait 39 morts. Abdelfattah Saïed est un professeur principal de mathématiques, écrivain et poète.

Dans la vidéo qu'il a diffusée, il a essayé de démontrer que l'attentat de Sousse a été monté de toutes pièces par les forces de sûreté. Pour lui, le terroriste Seïfeddine Rezgui a été envoyé par la police dans l'objectif de tester le contrôle de sécurité de l'hôtel, mais il a été abattu par la suite par les forces de l'ordre qui, elles-mêmes, ont abattu les touristes. Il tient pour preuve que Seïfeddine Rezgui était complice avec la police, son état de quiétude extrême et son sang froid sur les photos précédant l'attentat. Dans sa théorie, Abdelfattah Saïed accuse Zohra Driss d'être complice des forces de l'ordre pour mener cet attentat et la preuve, ses caméras de surveillance n'ont pas fonctionné. En bref, le terroriste est habitué à tester les contrôles de sécurité des hôtels, d'après Saïed, mais il a été piégé, cette fois-ci, par les forces de l'ordre. Ce sont ces mêmes forces de l'ordre qui auraient abattu des touristes au Bardo, qui auraient abattu Socrate Cherni et accompli différents autres attentats, d'après Saïed.

Quelles sont les raisons de tous ces assassinats ? Pour le professeur, les autorités ont monté cette histoire de toutes pièces pour faire passer la loi antiterroriste et pour pouvoir fermer les mosquées en toute liberté. Il cite plusieurs exemples dans ce sens.
La vidéo d'Abdelfatteh Saïed a fait le buzz dans les réseaux sociaux, les journaux islamistes et a trouvé un écho favorable. Plusieurs adeptes de la mouvance islamiste ont cru à sa théorie du complot.
Arrêté en fin de semaine, il a été traduit lundi 27 juillet devant le juge d'instruction qui a décidé de le garder en état de détention et d'émettre contre lui un mandat de dépôt. Pour sa défense, il a déclaré qu'il n'a fait qu'émettre un avis opposé à la version officielle de l'attentat.

Mercredi 29 juillet, le PV d'interrogatoire a été fuité sur les réseaux sociaux, vraisemblablement par l'avocat CPR, Samir Ben Amor, et a été partagé par plusieurs personnes proches des milieux du CPR et des islamistes.
A la première lecture de ce PV, et à la lecture de la « plaidoirie numérique » de Samir Ben Amor, il semblerait qu'il y ait un zèle de l'autorité publique et une volonté d'appliquer la loi antiterroriste (l'ancienne) dans un fait divers courant.
L'avocat relève tout d'abord que, contrairement à ce qui été dit par plusieurs médias (dont Business News) ce n'est pas le juge d'instruction qui a accusé Abdelfatteh Saïed, mais le parquet. Ce denier n'a pas accusé de terrorisme le suspect, mais de « préjudice à des personnalités officielles du gouvernement à travers les réseaux sociaux » et « publication d'une vidéo sur l'attentat terroriste de Sousse ».
Samir Ben Amor relève que la mise en doute de la version officielle du gouvernement d'un attentat terroriste est une pratique courante dans toutes les démocraties. Et de rappeler le livre de Thierry Meyssan, « L'effroyable imposture » à propos des attentats de New York du 11 septembre 2001, du film de Michaël Moore, « Fahrenheit 9/11 » autour des mêmes attentats ou encore le film « JFK » d'Oliver Stone autour de l'assassinat de l'ancien président américain. Il rappelle également toutes les polémiques créées autour des versions officielles des attentats de Charlie Hebdo, de l'assassinat de Ben Laden et de plusieurs gros événements en Tunisie. A chaque fois, il y a eu quelqu'un qui met en doute la version officielle, sans que l'on n'interpelle ou que l'on n'inculpe personne.
De sa « plaidoirie » à laquelle on peut ou pas adhérer, Samir Ben Amor essaie de tirer des dividendes politiques en accusant directement les autorités de chercher à faire taire Abdelfatteh Saïed parce qu'il s'en est pris à Béji Caïd Essebsi et Mohsen Marzouk. Il se met donc, lui-même, à émettre sa propre théorie du complot.

Si l'on met de côté cette exploitation de l'affaire à de basses fins politiques, la « plaidoirie » de Samir Ben Amor mérite d'être relayée. Nous avons bien visionné la vidéo de Abdelfatteh Saïd (ci-dessous) et elle prête à rire toute personne sensée. N'empêche, c'est là son opinion sur cet attentat et il est regrettable de mettre quelqu'un en prison, juste parce qu'il a émis une opinion, contraire à celle de la majorité ou à celles des personnes dites sensées. Le bon sens exige, justement, que l'on ne s'arrête pas à ce type d'histoires et que l'on ne fasse pas perdre le temps du procureur, du juge d'instruction et de la brigade antiterroriste pour cela. On notera que c'est la brigade antiterroriste qui a interrogé ce suspect et n'a rien pu lui reprocher à l'exception de sa théorie du complot.
Aujourd'hui, c'est Abdelfatteh Saïed ; demain il y a un risque que la sphère s'élargisse à d'autres et c'est là tout le danger de l'utilisation des pouvoirs publics de la loi antiterroriste (l'ancienne ou la nouvelle) à des fins autres que celles ciblant les terroristes, les vrais.
Les répercussions d'un tel zèle sur les libertés, mais également sur les gouvernants, sont assez importantes pour que la sonnette d'alarme soit tirée. Et ce n'est pas parce que c'est Samir Ben Amor qui la tire, en exploitant à des fins politiques personnelles l'affaire, que la sonnette d'alarme doit être ignorée. Abdelffateh Saïed croupit aujourd'hui en prison et, visiblement, ceci semble être injuste !


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