Au moment où la compagnie aérienne nationale fait l'objet de critiques que certains considèrent comme étant une campagne orchestrée de dénigrement, les voyageurs viennent de prendre connaissance d'un communiqué de ladite société annonçant une fermeture de l'aéroport Tunis-Carthage pour une durée d'un peu plus de quarante-huit heures allant du 14 octobre 2015 à 17 heures au 16 du même mois à 21 heures. Depuis cette fermeture, les commentaires et les interprétations vont bon train, chacun y allant du sien. Qu'en est-il au juste ? Pourquoi ces travaux et pourquoi ce timing ? A toutes ces questions et à bien d'autres, les responsables concernés, aussi bien à l'Office de l'aviation civile et des aéroports (OACA) et à Tunisair ont bien voulu apporter les éclaircissements nécessaires.
Contacté, en premier lieu, Sami Thabet, chargé de communication à l'OACA, précise à Business News qu'il s'agit de travaux de maintenance, indispensables et obligatoires à entreprendre, une fois tous les 40 ou 50 ans. Entamés, donc il y a quelques mois, ces réparations se trouvent, désormais à une intersection des deux pistes sécantes, ce qui exige l'arrêt du trafic aérien.
En effet, il n'y a pas d'autre alternative, ajoute notre interlocuteur, que la fermeture pure et simple de l'aéroport Tunis-Carthage pour la période mentionnée dans le communiqué en question, afin de permettre le déroulement de ces travaux en toute sécurité pour tous, sachant que cette opération aura un coût de pas moins de 40 millions de dinars.
A noter que l'aérogare restera ouverte et maintiendra toutes ses activités commerciales, en l'occurrence, les guichets des banques, des sociétés et des agences de voyages et des commerces de tous genres.
Ensuite, Amal Bourguiba, responsable de la communication à Tunisair, a tenu à affirmer que tous les vols de Tunisair seront redirigés vers l'aéroport de Monastir, excepté quelques vols dont le coefficient de remplissage sera estimé trop faible, alors que ceux des autres compagnies aériennes auront la latitude et le choix de reprogrammer leurs vols soit vers Enfidha, soit vers Monastir. Nous rappellerons, dans ce contexte, que la compagnie nationale a publié un communiqué à l'adresse de sa clientèle en date du 16 septembre dans lequel elle annonce la redirection des vols de l'aéroport Tunis-Carthage vers celui de Monastir . « En raison des travaux qui seront engagés par l'Office de l'Aviation civile et des Aéroports (OACA) au niveau de l'intersection des deux pistes de l'aéroport TunisCarthage, Tunisair informe sa clientèle que ses vols De et Vers Tunis, du 14 octobre à partir de 17h00 jusqu'au 16 octobre 2015 à 21h00 seront reprogrammés sur l'Aéroport de Monastir », peut-on lire dans ce communiqué.
Mais pourquoi le choix de l'aéroport de Monastir et non d'Enfidha, par exemple ? A cette question, la responsable justifie cette décision par le fait que Tunisair dispose, déjà, d'équipes pour les box d'enregistrement et de maintenance au sol, ce qui constitue, pour elle, des atouts considérables qui vont lui faciliter la tâche durant ces 52 heures dans la mesure où il suffira, juste, de renforcer le personnel déjà sur les lieux.
Mme Bourguiba indique, par ailleurs, que pour parer à tous les désagréments, la compagnie va assurer, en collaboration avec l'OACA, des navettes pour les passagers pour leurs transferts aux aéroports de départ et d'arrivée de leurs vols, alors que les voyageurs, voulant changer les dates de leurs vols, peuvent le faire sans avoir à payer de pénalités ou des frais supplémentaires.
Tunisair, déclare notre interlocutrice, s'engage à tenir informés ses passagers, au fur et à mesure, des détails des mesures prises au sujet de leurs vols, et ce par le biais des divers canaux, à savoir, les communiqués dans les médias, les pages officielles Facebook, les services de call-center, etc.
Amal Bourguiba a tenu, enfin, à préciser que cette fermeture, forcée et qu'on ne peut plus retarder, n'aura pas de retombées financières négatives dans la mesure où toutes les précautions ont été prises pour garantir le maximum de vols programmés et pour causer le moins de désagréments possibles vis-à-vis de la clientèle.
« Il y aura, certes, quelques contrariétés d'ordre matériel et moral, mais l'importance de l'opération, malgré son coût élevé, justifie largement l'action qui assurera la pérennité de la praticabilité des pistes et la sécurité des appareils qui décollent et atterrissent à l'aéroport de la capitale », conclut notre interlocutrice.
Ainsi, la compagnie aérienne, Tunisair, entreprise publique et objet des critiques les plus acerbes, essaie d'organiser sa mise à niveau, sachant qu'elle a été une des sociétés ayant le plus ressenti les contrecoups de la période post-révolution du 14 janvier 2011.
Et depuis l'avènement de la nouvelle équipe au ministère du Transport, une action sérieuse a été entamée pour tenter un retour progressif à des niveaux honnêtes. Et même si les choses ne sont pas encore au top et ne répondent pas aux attentes des citoyens et des passagers, il y a lieu de reconnaître que des améliorations sont tangibles aux différents niveaux. Les aspects extérieurs de l'aéroport de Tunis-Carthage ont subi des transformations positives, la propreté des lieux est, globalement, respectée, ce qui ne veut pas dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, notamment à propos délais d'attentes, des conditions d'enregistrement, des retards touchant certaines destination, etc.
Toujours est-il qu'il faut patienter encore pour pouvoir juger de l'effet et des retombées pratiques et concrètes des multiples opérations engagées par les différents départements d'un secteur aussi vital que sensible qu'est le transport en commun dans ses divers volets.