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L'Assemblée qui tue Bouhired et la démocratie
Publié dans Business News le 11 - 11 - 2015

« Quand y en a plus, et bah y en a encore », les paroles de cette chanson connue de Stromae pourraient s'appliquer à merveille à notre Assemblée des représentants du peuple. Le nombre de bourdes et d'insanités dites dans cette vénérable assemblée ne peut être cerné.

Dernière bêtise en date, Yamina Zoghlami demande à l'assemblée de se lever et de réciter la Fatiha pour la « défunte » Djamila Bouhired. Sauf que de défunte il n'y en a point. La combattante algérienne est bien vivante et poursuit ses vieux jours dans son pays. Cette énième bourde de l'ARP a obligé l'ambassade algérienne à Tunis à envoyer une mise au point à cette assemblée pour spécifier que Djamila Bouhired était vivante…
Alors après, le président de la séance, Abdelfattah Mourou, a essayé, tant bien que mal, d'arrondir les angles et de faire oublier cette bourde. Il a expliqué que cette erreur a été commise de bonne foi et que c'était la faute à l'amour et au respect qu'ils portent tous pour cette militante.

C'est quand même un comble de constater qu'une élue glane ses informations sur Facebook et ne prend même pas la peine de les vérifier auprès des autorités compétentes. Si un média avait commis la même erreur, on aurait entendu pour la millième fois le couplet sur les médias de la honte, sur le manque de professionnalisme et l'incompétence. Mais là il s'agit des élus de la nation.

Que Yamina Zoghlami se soit trompée en disant que Djamila Bouhired était décédée, cela peut arriver, elle n'en est pas à sa première erreur. Le pire c'est que toute l'assemblée la suit dans son délire et se lève pour réciter la Fatiha. Aucun élu ne savait, en fait, qu'il s'agissait de rumeurs infondées qui ont déjà été démenties officiellement. Yamina Zoghlami a entrainé toute l'ARP dans une erreur qui mêle incompétence et mauvais goût. Djamila Bouhired, dont la mère est tunisienne, a dû apprécier l'attention portée par la Tunisie à son égard.

Il ne nous reste plus qu'à espérer que les affaires de l'Etat et que les travaux des commissions soient conduits autrement. En fait, l'ARP nous ressemble. En général, les élus sont absents et ne viennent que pour des « sujets » bien déterminés. En fait, on ne voit l'ARP remplie qu'à la toute première séance, en admettant qu'il n'y ait pas d'usurpateurs dedans. Sinon c'est indiscipline, absentéisme, irrégularité, le tout saupoudré d'une totale ignorance des dossiers. L'ARP nous ressemble parce qu'elle ne connait rien, mais a un avis sur tout. Elle nous ressemble par son agitation immobile et par ses gesticulations stériles.

Et dire que des martyrs sont tombés depuis l'indépendance jusqu'à la révolution pour qu'on puisse élire un parlement qui nous représente. Et bien c'est mission accomplie et les martyrs peuvent reposer en paix car on n'a pas fait mieux en termes de représentativité.

Cette ARP qui récite la Fatiha sur une militante vivante devrait plutôt le faire sur les espoirs de voir un grand nombre s'intéresser à la vie publique. Ces espoirs là, eux, sont bien morts et enterrés. Aujourd'hui, ceux qui ne sont pas allés voter se félicitent, à tort ou à raison, de ne pas avoir participé à la mascarade qui a donné naissance à la scène politique qu'on voit actuellement. Ceux qui y sont allés commencent à regretter le choix qu'ils ont fait et se demandent si leur vote a vraiment été utile à quoi que ce soit.

Le péril est bien plus grave que les bourdes de l'ARP. Le péril consiste à remettre en cause un modèle que nous peinons déjà à installer et à se dire « la démocratie, oui mais pourquoi ? Pour ça ? ». Il est évident que la réflexion ne devrait pas être aussi simpliste mais le chômeur privé de dignité ou le travailleur qui ne boucle pas ses fins de mois n'iront pas plus loin car ils ont d'autres soucis.

Après l'ANC qui avait mis les bases, l'ARP continue la construction en sculptant ses propres joyaux de bêtise et de légèreté. Partie comme elle l'est, elle devrait être au moins à la hauteur de la défunte assemblée constituante. Notons que Yamina Zoghlami en faisait aussi partie, et qu'elle a participé à la rédaction de notre belle Constitution…


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