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Le cas Houssem Abdelli : à qui la faute ?
Publié dans Business News le 27 - 11 - 2015

Houssem Abdelli, identifié comme l'auteur de l'attaque de Tunis du 24 novembre 2015, est connu des forces de l'ordre et soupçonné d'affaires terroristes. En l'absence de preuves contre lui, on remet dans la nature le kamikaze auteur de l'attentat sanglant de Tunis qui s'est fait exploser à bord d'un bus transportant des agents de la Garde présidentielle. 12 d'entre eux sont tués sur le coup et 20 autres personnes sont blessées, dont des civils. De quel côté chercher des responsables ?


L'identification du « 13ème corps » retrouvé lors de l'attaque du bus de la Garde présidentielle le 24 novembre 2015 a permis de connaitre l'auteur de l'attentat kamikaze de Tunis. Il s'agit de Houssem Abdelli, extrémiste connu des services de police. Abdelli est présenté par l'organisation Daech sous le pseudonyme de Abou Abdallah Ettounsi, dans une publication revendiquant l'attaque. Né en 1988, il résidait à Douar Hicher, fréquentait la zone de Mnihla et n'avait pas d'activité professionnelle connue. On apprend, de sources sécuritaires, qu'il était voisin avec l'un des gardes présidentiels assassiné lors de l'attentat et qu'il n'était pas inconnu des services de police puisqu'une perquisition de son domicile a été effectuée en août dernier. En effet, soupçonné de propagande terroriste et arrêté en possession de livres appelant ouvertement au djihad armé et ordonnant la mort des leaders politiques et du taghout (mot religieux péjoratif désignant les forces armées de l'Etat), Houssem Abdelli a été arrêté avant d'être relâché, faute de preuves.


Selon des témoignages de sa famille, livrés aux médias, le cousin de ce dernier affirme que Abdelli a tenté de rejoindre les camps jihadistes en Syrie, il y a de cela deux ans, mais qu'il n'a pas été jusqu'au bout de son périple. Ce même cousin affirme, à nos confrères de Shems Fm, l'avoir dénoncé aux forces de l'ordre pointant « son comportement suspect », sans qu'aucune surveillance ne soit appliquée au jeune homme, responsable aujourd'hui d'un attentat-suicide sanglant en plein cœur de Tunis.
Houssem Abdelli, « jeune fondamentaliste et takfiriste » selon la description que les services de police ont de lui, aurait même disparu du domicile familial plusieurs mois avant l'attaque. D'après les propos de sa mère, le jeune homme serait revenu l'avertir, 48 heures avant, de l'attaque qu'il planifiait. Cette dernière n'a pas alerté les forces de l'ordre à ce sujet.

Brièvement arrêté, puis relâché, en août 2015, c'est ainsi que les agents de la Garde nationale ont pu le reconnaitre après la publication, par Daech, de sa photo masquée. Vu la ressemblance, les forces de l'ordre se sont déplacées, mercredi matin, à son domicile pour l'interroger. Constatant son absence depuis 48 heures, toujours d'après les déclarations de sa mère, les agents ont comparé l'ADN de celle-ci avec le corps non identifié retrouvé sur les lieux.


De cette première arrestation, aucun procès-verbal n'a été rédigé et le ministère public ne pouvait disposer donc de détails pouvant établir sa culpabilité. Les allégations selon lesquelles, « la police arrête des terroristes que la justice se dépêche de libérer » ont été balayées d'une main par la présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, dans une interview sur Shems Fm, ce matin.
La magistrate explique, en effet, que la justice ne pouvait prendre aucune disposition contre le kamikaze Houssem Abdelli, lors de son arrestation pointant du doigt une « défaillance » dans le travail de la police judiciaire. Selon Raoudha Karafi, des procès-verbaux doivent impérativement être rédigés par les agents de la police judiciaire, lorsque des descentes sont faites, et ce afin que les suspects puissent être inculpés par le parquet et que les détails de l'opération soient remis au ministère public. Ceci n'aurait pas été fait d'après ses dires, ce qui a empêché la justice de prendre les mesures nécessaires dans l'affaire de Houssem Abdelli, arrêté alors qu'il est soupçonné dans une affaire terroriste. « Le travail de la police judiciaire est basé sur les soupçons alors que la justice ne traite que les preuves solides » a-t-elle dit.

De son côté, le secrétaire d'Etat à la sécurité, Rafik Chelly, a indiqué, dans une déclaration accordée aujourd'hui à Mosaïque Fm, que le kamikaze, connu pour avoir une orientation religieuse extrémiste, a été remis entre les mains de la justice pour qu'elle étudie son dossier mais que celle-ci l'a libéré pour manque de preuves.

Par « manque de preuves », plusieurs présumés terroristes sont relâchés dans la nature, sans surveillance. Ces mêmes personnes s'avèrent être, par la suite, les auteurs des attentats sanglants perpétrés en Tunisie ces derniers mois.
L'on se rappellera du cas des deux jeunes Rahma et Ghofrane Ben Sifi Chikhaou, enrôlées dans les rangs des jihadistes de Daech, alors qu'âgées respectivement de 16 et 17 ans. La mère des deux jeunes filles a livré plusieurs témoignages aux chaînes tv et radios de la place, affirmant qu'elle n'a pas cessé de dénoncer les comportements suspects de ses deux filles auprès des forces de l'ordre, en fournissant des informations détaillées. Sans résultat pour autant.
L'une des deux filles aurait ouvertement fait part de son intention de faire une opération terroriste en Tunisie, manifestant sa haine envers les forces de l'ordre, qualifiées de « taghout ». Elle a été convoquée plusieurs fois par le district de police et même par la brigade antiterroriste d'El Gorjani avant d'être, à chaque fois, relâchée.

Des attentats continuent à être commis par des personnes connues des services de police pendant que les forces de l'ordre et les magistrats n'arrêtent pas de se lancer la balle. Si chaque institution se doit d'agir dans le strict respect des prérogatives qui lui sont attribuées, à qui incombe la faute lorsque de sérieuses présomptions pèsent sur de présumés coupables ?
La Tunisie passe aujourd'hui par une phase particulière de lutte antiterroriste, devenue depuis peu le bastion de groupuscules jihadistes qui y ont élu domicile, attirés par une stabilité précaire. A la lumière de la récente attaque de Tunis, le Conseil supérieur de la sécurité nationale se réunit dans l'urgence pour décider des mesures aussi dérisoires que « l'activation de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme », déjà établie, « l'activation de loi anti-terroriste dans les plus brefs délais » ou encore « l'application du contrôle administratif de tous ceux qui sont suspectés de terrorisme »….


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