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« La promesse du printemps » : Quand Aziz Krichen dit tout, ou presque…
Publié dans Business News le 07 - 04 - 2016

Quand les historiens évoqueront la transition démocratique en Tunisie, ils ne pourront pas passer à côté du livre de Aziz Krichen, « La promesse du printemps ». Témoignage détaillé et sans complaisance, le livre de Aziz Krichen suit un découpage chronologique rigoureux pour partir de l'avant-révolution jusqu'au gouvernement actuel. Adnène Mansar, Moncef Marzouki, Houcine Abassi, Rached Ghannouchi, Béji Caïd Essebsi, Mohsen Marzouk… Aziz Krichen évoque, par les faits, l'action de chacun des protagonistes de la transition. Plongée dans un livre aux enseignements multiples.

Du 1er janvier 2012 au 2 mai 2014, Aziz Krichen a été ministre conseiller à la présidence de la République du temps de Moncef Marzouki. Il a été le témoin privilégié de la gouvernance de la troïka et de l'action présidentielle. A son témoignage factuel, Aziz Krichen ajoute son analyse politique de la situation de la Tunisie avant, pendant et après la période de transition dont la fin est marquée par les élections de 2014. Dans son livre « La promesse du printemps », Aziz Krichen place chacun devant ses responsabilités dans un souci d'honnêteté perceptible tout au long de la lecture du livre. Il pointe les erreurs et les errements de la présidence de Moncef Marzouki et de ses collaborateurs les plus proches. D'ailleurs, l'ancien conseiller précise que, contrairement à ce qui avait été dit de lui à l'époque, il n'est ni « l'ami de trente ans de Moncef Marzouki », ni son « éminence grise ».

Dans son livre, Aziz Krichen part de la rupture entre l'élite tunisienne et le peuple peu après la révolution du 14 janvier 2011. Il évoque les principaux courants politiques mais épingle également ce qu'il appelle le droitdelhommisme. « En se préoccupant principalement de démocratie politique, en laissant de côté les questions économiques et sociales, les activistes des droits humains témoignent que leur combat ne vise pas le système dans sa totalité, mais uniquement la façon dont celui-ci est dirigé. […] En pratique, ils se contentent d'une activité de type élitiste, limitée aux seuls milieux intellectuels et, au mieux, à la seule partie aisée de la population, qui dispose déjà d'un niveau de vie satisfaisant et souhaite bénéficier d'un surcroît de libertés pour améliorer son ordinaire.
L'inconséquence des droitdelhommistes a un autre résultat regrettable, en transformant graduellement nombre d'entre eux en relais d'agendas étrangers. Dans les années 1960 et 1970, l'arme des droits de l'homme avait déjà été utilisée par les pays occidentaux pour déstabiliser l'URSS et l'Europe de l'Est. A partir des années 1990, le même moyen est employé pour faire davantage plier les régimes autoritaires du Sud ».

Le regard porté par Aziz Krichen sur les élites tunisiennes est sans équivoque. Le sociologue estime qu'elles sont coupées de la population et des réalités du pays. Elles ont également une ambition que l'on pourrait qualifier de « malsaine ». Ainsi, Aziz Krichen écrit : « Les populations voulaient renverser les régimes en place, pour aller de l'avant et concrétiser leurs aspirations à la liberté, au développement et à la justice. Les élites n'avaient pas d'autre projet que de réorganiser le système de pouvoir au mieux de leurs intérêts particuliers, chaque fraction visant à écraser les fractions concurrentes ». Plus loin dans le livre, Aziz Krichen se concentre sur les élites politiques de l'ancienne opposition en pointant ses liens douteux avec l'étranger : « L'exacerbation des rivalités a, par ailleurs, grandement facilité le travail de noyautage des agents d'influence étrangers. Pour augmenter leurs chances de succès aux élections (NDLR : celles de 2011), plusieurs partis se sont senti tenus de montrer patte blanche aux « parrains » traditionnels de la Tunisie, aussi bien occidentaux qu'orientaux. Les contacts ont été innombrables, ce qui n'est pas resté sans conséquences sur les choix d'orientation de nombreux partis, spécialement en matière d'économie, de sécurité et de politique internationale. Alors qu'il fallait se battre pour rétablir la souveraineté du pays après l'élimination de Ben Ali, des dirigeants de l'ancienne opposition n'ont pas hésité à l'aliéner davantage dans le but d'en tirer profit pour leurs propres objectifs ». Selon Aziz Krichen, il en a été de même pour ce qui est des financements des partis politiques. Ces derniers n'étaient pas très regardants sur la provenance de leurs financements qui venaient de l'intérieur mais aussi de l'extérieur (monarchies du golfe, Europe et Etats-Unis).

Par la suite, Aziz Krichen plonge dans l'analyse de la période de la troïka en y apportant, non seulement le regard factuel du témoin, mais aussi l'analyse de l'intellectuel. Pour ce qui est du gouvernement de transition présidé par Hamadi Jebali, M. Krichen écrit : « Quinze mois désespérants, étouffants, interminables, ponctués par des crises de plus en plus aigües et de plus en plus rapprochées, qui manquèrent de plonger la Tunisie dans une tourmente incontrôlable après l'assassinat de Chokri Belaïd ». L'ancien conseiller présidentiel poursuit sa critique d'Ennahdha en évoquant le dossier des hommes d'affaires interdits de voyage. Il fait à ce sujet de graves révélations : « De fait, le dossier subitement envolé n'avait pas été perdu par tout le monde : il avait été récupéré par la direction du parti Ennahdha, qui allait désormais le gérer dans la plus complète opacité, sans le moindre garde-fou institutionnel. Et on a vite compris les raisons du détournement. Les dirigeants islamistes se sont livrés à une opération ressemblant fort à un racket, selon les termes suivants : les chefs d'entreprise se voyaient invités à alimenter les caisses du parti, en échange de quoi on leur garantissait la cessation des tracasseries à leur égard ».

Le parcours de Aziz Krichen à la présidence de la République a été jalonné de plusieurs étapes qui l'ont progressivement amené à présenter sa démission. Parmi ces stations, le renvoi, par Moncef Marzouki, du représentant de la diplomatie syrienne en Tunisie. L'explication donnée par le président de l'époque à cette décision est des plus étranges : « En apprenant la nouvelle de l'expulsion de l'ambassadeur, le 4 février en début de journée, j'avais reproché à Moncef Marzouki de ne pas en avoir discuté au préalable. Il s'était justifié en expliquant qu'il avait passé la nuit à regarder les reportages d'Al Jazira consacrés aux victimes de la répression en Syrie, que les images étaient insoutenables et que cela l'avait incité à réagir sans attendre. « Tu verras que l'Histoire me donnera raison », ajouta-t-il. J'en avais déduit qu'il demeurait encore sous l'influence de son ancien tropisme droitdelhommiste. Ce n'est que plus tard que j'ai fait le lien avec le nouveau tropisme qatari… ».

Aziz Krichen divise la présidence de Moncef Marzouki en deux périodes. Une première période qui a duré approximativement un an et pendant laquelle Marzouki serait resté fidèle à ses idéaux et une seconde où il a opéré un réel changement de cap. Selon M. Krichen, ce changement de cap coïncide avec le départ de Hamdi Jebali et son remplacement par Ali Laârayedh et la montée en puissance de Nidaa Tounes : « Le positionnement présidentiel basculera d'un coup, aussi brutal qu'inattendu ». Suite à ce changement de cap, Aziz Krichen a provoqué une « explication en tête-à-tête » avec Moncef Marzouki. Durant cette rencontre, que Aziz Krichen rapporte de manière précise dans son livre, l'ex-conseiller a exposé tous les griefs qu'il avait concernant la politique présidentielle suivie à cette époque. Il lui conseillera même de ne pas se présenter aux élections suivantes, de 2014, pour garder une stature que l'Histoire n'oublierait pas. A la suite de cet entretien, Moncef Marzouki s'était contenté de dire qu'il avait besoin de réfléchir…
En témoigne cette conversation, le poste de Aziz Krichen à la présidence de la République ne l'empêchait pas d'être un observateur avéré de la scène politique. Ainsi, l'isolement progressif des islamistes et de leurs alliés de la troïka sur la scène politique tunisienne ne lui a pas échappé. Pour illustrer son propos, M. Krichen a pris pour exemples le projet de loi d'immunisation de la révolution et la cabale menée contre Kamel Letaïef. Ainsi, la procédure judiciaire suivie contre l'homme d'affaires est qualifiée d'étrange par Krichen, sachant que la plainte a été portée par un obscur avocat. Une plainte qui portait sur des chefs d'accusation graves (complot contre la sûreté de l'Etat) mais non corroborées par des preuves. Selon Aziz Krichen, les partis d'opposition, les médias et la société civile y ont vu le retour des « pratiques inquisitoriales de la dictature ». Avant cela, Aziz Krichen explique comment la réputation et l'historique de Kamel Letaïef en faisaient le bouc-émissaire idéal pour que la troïka essaye de lui coller l'image de représentant de l'ancien régime qui doit être emprisonné.

Vint ensuite l'assassinat de Mohamed Brahmi en juillet 2013. Aziz Krichen pointe le développement d'une crise qui agira comme révélateur de la nature et de la force des leaders politiques lors de cette période. Il évoque ainsi les discussions du comité de liaison de la troïka qui se réunissait à Carthage et en livre des détails croustillants. Dans le cadre des hommes révélés par la crise, Aziz Krichen évoque le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi : « A côté de cela, il était bougon et têtu, mais semblait en même temps ouvert et flexible. Son caractère ne le poussait pas au conflit ; on comprenait pourtant tout de suite que le conflit ne lui faisait pas peur et qu'il n'était pas du genre à hésiter à l'affronter en cas de nécessité. Le quittant ce jour-là (NDLR : après une rencontre entre les deux hommes au siège du syndicat), je m'étais fait la remarque que l'UGTT avait de la chance d'avoir à sa tête un dirigeant de cette trempe, après ce qu'elle avait eu à subir comme leadership les décennies précédentes ». Le révélateur, qu'est la crise, a permis à Aziz Krichen de faire également la connaissance de deux autres leaders, Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi : « Elle (NDLR : la crise) allait ensuite révéler Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi, en montrant qu'ils pouvaient être autre chose que des chefs de partis acharnés à se détruire l'un l'autre. La crise devait les amener tous les deux à réaliser que la poursuite de l'escalade risquait d'entraîner le pays dans une spirale de destruction incontrôlable ».

Le test de la crise devait aussi être appliqué au président de l'époque, Moncef Marzouki. Devant le commencement de proximité entre Ennahdha et Nidaa Tounes et l'éventualité d'un arrangement préélectoral entre les deux partis, Moncef Marzouki s'est évertué à tenter de saper cet effort. Ainsi, Aziz Krichen écrit : « Une telle perspective lui était insupportable. Elle contrariait tous ses calculs. Il avait besoin des voix de l'électorat islamiste pour être reconduit à la présidence de la République. Il devait, à cette fin, s'arranger pour demeurer l'allié numéro un d'Ennahdha. Or voilà que ses dirigeants les plus éminents se détournaient de lui, tendaient leurs mains vers la concurrence et faisaient de Nidaa Tounes leur partenaire privilégié. Comme d'habitude, ramenant tout à sa personne, il se sentait abandonné et trahi ». Dans son entreprise de sape, Moncef Marzouki était aidé par son adjoint Adnène Mansar : « Dernier volet de l'offensive orchestrée pour entraver le Dialogue national et le rapprochement entre Ennahdha et Nidaa Tounes : la campagne d'intox pilotée par Adnène Mansar ». Aziz Krichen poursuit par une description des caractéristiques du personnage : « Personnage intelligent mais retors, il se jettera dans la bagarre avec la délicatesse d'une semi-remorque ». Mansar sera également à l'origine d'une intox éhontée à propos de l'éventualité d'un putsch militaire que le président aurait empêché. Après un rappel précis des faits relatifs au remplacement de certains membres de l'état-major militaire de l'époque, Aziz Krichen poursuit avec la manipulation opérée par Adnène Mansar : « Adnène Mansar les travestira sans vergogne, inventant un scénario rocambolesque pour tenter de donner de l'épaisseur à l'image d'un chef de l'Etat doté d'un réel pouvoir et capable de protéger les islamistes ».

Viendra ensuite le scandale du « Livre Noir » édité par la présidence dans le même objectif : plaire aux islamistes et s'assurer de leur soutien en vue des élections de 2014. Pour Aziz Krichen, « l'ouvrage ressemblait à un grossier rapport de police du genre hâtif et bâclé. Dans un désordre propice à tous les amalgames, on y trouvait des listes de centaines de personnes ayant eu partie liée, de prés ou de loin, avec le secteur des médias ».

La situation atteignant son paroxysme, Aziz Krichen a évidemment pensé à démissionner dès ces moments-là. Toutefois, il a préféré ajourner l'exécution de sa décision après avoir consulté certaines personnes. Ainsi, il écrit : « Reportant ma démission, je suis donc resté en place, littéralement pour jouer un rôle de sapeur-pompier et lancer des contre-feux – bref, pour déranger les plans du président et de sa garde rapprochée, pour saboter leurs tentatives de sabotage ».

Par la suite, Aziz Krichen évoque sa démission de la présidence de la République et analyse avec précision les tenants et les aboutissants de l'élection présidentielle de 2014 qui a vu la victoire de Nidaa Tounes et de Béji Caïd Essebsi. Il porte également un regard sévère mais objectif sur l'alliance entre Nidaa Tounes et Ennahdha pour gouverner le pays et analyse la composition du gouvernement Habib Essid. D'ailleurs, à propos de ce gouvernement, M. Krichen écrit : « Le gouvernement a donc pris ses fonctions sous les meilleurs auspices. Qu'a-t-il fait d'atouts aussi enviables ? La réponse que l'on peut apporter à cette question tient en quelques mots : il les a dilapidés. Après un an d'exercice, son bilan s'apparente, en effet, à un lamentable fiasco ».
L'analyse de Aziz Krichen s'étend au rendement gouvernemental d'un côté, mais aussi aux mutations de la scène politique actuelle. C'est ainsi qu'il commente le fait que Mohsen Marzouk, ancien secrétaire général de Nidaa Tounes, essaye d'attirer les foules vers son nouveau parti en se basant sur la rhétorique : « non aux islamistes ! ». Pour Aziz Krichen, « la rhétorique du bouc-émissaire relevait de la complète mauvaise foi ». En note de bas de page, l'auteur ajoute que Mohsen Marzouk « s'était fait le champion d'une telle rhétorique depuis l'été 2015. Plus tôt dans l'année, il déclarait pourtant à qui voulait l'entendre que l'accord de gouvernement conclu avec Ennahdha revêtait une portée stratégique et qu'il devait être reconduit durant encore 5, 10 ou 15 ans ! ».

Le cheminement de la pensée de Aziz Krichen dépasse le diagnostic de la situation présente vers l'analyse des mesures à prendre à l'avenir afin de concrétiser les objectifs de la révolution, particulièrement dans leur volet économique et social. Mais pour le lecteur avisé, Aziz Krichen esquisse les grandes lignes d'un véritable programme politique. D'ailleurs, l'auteur lui-même laisse planer un doute sur ses intentions en disant : « Les propositions formulées dans les pages précédentes indiquent une voie. Leur ambition n'était pas de fournir un projet complet. Celui-ci viendra en son heure. Il sera le fruit d'une élaboration collective et devra nécessairement aborder plusieurs questions centrales non abordées ici : la réforme de l'Etat, l'école, la culture, la santé, la politique extérieure, etc. ». Est-ce là la réelle promesse du printemps ? Seul l'avenir le dira.


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