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Premier colloque du CIGPA, le think tank fondé par Mezri Haddad
Publié dans Business News le 12 - 05 - 2016

Pour un premier colloque, ce fut un franc succès. Le Centre International de Géopolitique et de Prospective Analytique (CIGPA), récemment fondé en France par le philosophe et ancien ambassadeur Mezri Haddad, a organisé son premier colloque, qualifié de « franc succès » par M. Haddad. Il y avait une dizaine de personnalités intervenantes arabes, européennes et africaines de premier plan avec la présence de nombreux journalistes français et de correspondants étrangers…

Le thème de ce colloque était : « Cinq ans après le « printemps arabe » : bilan sécuritaire, économique et géopolitique. Comment faire face au péril global du terrorisme ? ». Et il a réuni comme personnalités politiques l'ancien Premier ministre algérien Sid-Ahmed Ghozali, l'ancien ministre des Affaires étrangères et actuel président d'Al Moubadara Kamel Morjane, l'ancien ministre palestinien de l'Intérieur Mohamed Dahlan, l'ancien ministre d'Etat centrafricain Sylvain Ndoutingaï, l'ancien secrétaire d'Etat chargé de la sécurité Rafik Chelly, et l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères italiennes Vittorio Craxi. Les universitaires et spécialistes étaient Ghazi Ben Tounès, Richard Labevière et le syrien Majed Nehmé.


Mezri Haddad a ouvert le colloque, en tant que président de CIGPA, par un bref discours se contentant de remercier les conférenciers d'être venus et le public venu nombreux. C'est M.Sid-Ahmed Ghozali qui a été le premier intervenant. Quand «le mal est en nous», a-t-il rappelé, en citant les dernières paroles de Boudiaf avant son assassinat, «on ne doit pas se défausser sur les autres», comme on le fait avec facilité. Sujet sur lequel reviendra Rafik Chelly, en affirmant plus crument que «pour créer des monstres, il faut de la matière première».


Sid Ahmed Ghozali a évidemment pointé du doigt les réalités algériennes actuelles, conformes en tous points, aux inquiétudes exprimées jadis par un haut gradé de l'armée : «Le terrorisme est vaincu, mais l'intégrisme demeure». Toujours est-il que l'homme politique a épargné certains pays arabes en mettant pratiquement tout sur le dos de l'Iran. Si l'Iran est effectivement prédisposé au terrorisme, par la nature de son régime, il n'est pas l'unique responsable, par contre, des dérèglements constants au sein du sunnisme. Il avait pourtant pris le sujet à bras-le-corps, d'entrée, en dénonçant la prise en otage de peuples arabes par le «triangle totalitaire».

C'était par la suite à Kamel Morjane de traiter un sujet hautement intellectuel et politique : « Les limites du binôme autoritarisme politique/libéralisme économique ». En déclarant pour la première fois que durant 23 ans de pouvoir, « Ben Ali a laissé des réalisations et des acquis économiques et même sociaux incontestables », il a avoué que le « talon d'Achille de notre système politique depuis Bourguiba a été l'autoritarisme, qu'il ne faut jamais confondre avec le totalitarisme ». Il a par la suite insisté sur l'expérience tunisienne postrévolutionnaire en déclarant « qu'il n'y a pas d'alternative au dialogue avec toutes les sensibilités politiques et au consensus ».
Ghazi Ben Tounès a fait une communication originale, sur «La révolte tunisienne, effet paradoxal de sa réussite économique !» Il a balayé d'un revers de la main « la propagande pseudo-révolutionnaire » ainsi que tous « les lieux communs occidentaux » en affirmant que « la révolte sociale tunisienne n'était pas une révolte de la pauvreté mais de la prospérité, il est vrai mal répartie entre les régions et les classes sociales ». Il a assuré que « l'économie tunisienne était bien plus saine que les économies grecque, chypriote, portugaise et même espagnole », et que la Tunisie a été victime de son succès, « le libéralisme économique secrétant toujours les germes de son autodestruction ».

Le directeur d'Afrique Asie, Majed Nehmé a traité du « Modèle égyptien et tunisien dans la maitrise de l'islamisme et la lutte antiterroriste ». Il a d'abord rappelé le passé glorieux de l'Egypte pour en déduire implicitement que « le retournement de situation opéré par Abdelfattah al-Sissi a sauvé l'Egypte et probablement le monde musulman du mal nommé printemps arabe ».

Dans la seconde partie du colloque, consacrée aux « conséquences géopolitiques, régionales et internationales du printemps arabe : défis sécuritaires et terrorisme », le premier intervenant a été Mohamed Dahlan, qui a été très applaudi. En spécialiste sécuritaire, il a traité du « Terrorisme au cœur de l'Europe. Les causes et les remèdes ». Après quelques statistiques onusiennes, il a déclaré qu'en ce qui concerne le terrorisme en Europe, ses causes sont « sa politique étrangère », « l'échec de ses structures sécuritaires inadaptées », « la propagation des associations islamiques », et « l'échec de la politique d'intégration ». Selon M.Dahlan, « La majorité de ceux qui ont rallié Daech se considèrent comme étant passé du statut d'inconnu à celui de héro. Pour eux, cette expérience terroriste contribue à leur estime de soi, ou plutôt à leur ego d'autant plus que dans certains pays européens, les communautés musulmanes souffrent de la marginalisation économique, du chômage, du manque d'éducation, de l'absence des services publics, autant de problèmes qui ont contribué à la progression de l'activisme des organisations extrémistes dans les quartiers défavorisés, comme celui de Molenbeek dans la banlieue de Bruxelles ». Ila terminé sa conférence en plaidant pour une « coordination entre le Monde arabe et l'Occident et pour un dépassement des mesures exclusivement sécuritaires ».
L'ancien ministre centrafricain, Sylvain Ndoutingaï, a dressé un tableau sombre mais réaliste du terrorisme islamiste en Afrique en déclarant que « ce fléau s'étend de Tombouctou à Dakar » et que « si rien n'est fait, c'est toute l'Afrique qui risque une déstabilisation généralisée ».
Pour la troisième et dernière partie du colloque, Vittorio Craxi, le fils du défunt Bettino Craxi, ami éternel de la Tunisie et de la Cause palestinienne, Richard Labevière, l'ancien rédacteur en chef de RFI que Christine Ockrent a viré pour « faute politique » -il a osé interviewer le président syrien !- , et Bernard Godard, l'ancien officier supérieur des Renseignements Généraux, que nos confrères français appellent « Monsieur Islam » car il est le véritable architecte de la constitution de l'islam de France (CFCM), ont tous décrypté le phénomène terroriste en Europe et dans le monde arabe, et suggéré la manière pratique de le traiter.
Le mot de la fin revenait à l'instigateur de cette rencontre et président de CIGPA, Mezri Haddad. En dix minutes, il a présenté son centre et, comme d'habitude, stigmatisé le Qatar et la Turquie. Sur la crise migratoire, il a déclaré que « lorsque l'Europe a des amis comme la Turquie, elle n'a plus besoin d'ennemis ». Quant à ce qu'il appelle « l'émirat bédouin du Qatar », il l'a accusé de « fomenter contre le monde arabo-musulman au profit d'Israël et des intérêts impérialistes ».

A noter la présence à ce colloque de son ouverture à sa clôture de plusieurs journalistes de France2, France 24, LCI, Le Figaro, Le Point, Al-Ahram, Le Soir d'Algérie, Al Watan. Seule fausse note, des inscrits au colloque, des journalistes et même certains diplomates arrivés en retard ont été refoulés par le service d'ordre. Mesure sécuritaire oblige, l'amphithéâtre était en trop plein.

Pour revenir à son discours de clôture, Mezri Haddad a lancé un défi : « En deux ans, CIGPA sera en Europe le premier think tank interactif et véritablement inclusif, puisqu'il compte dans son équipe autant d'Arabes que d'Africains, Français, Russes et latino-américains. Nous avons déjà quinze bureaux de liaisons dans le monde arabo-musulman, en Afrique, en Europe et en Amérique, et nous en auront davantage car le péril islamo-terroriste concerne le monde entier ».

Unique allusion à son pays d'origine, il a conclu que même si la « Tunisie fut un petit grand pays, elle est devenue trop petite pour mes ambitions d'autant plus qu'elle compte 130 partis. Avec CIGPA, notre ambition est de changer le courant de l'Histoire et d'influencer la marche du monde qui, jusqu'à présent, s'est faite sans nous autres Arabes, Africains et musulmans ».


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