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La Tunisie sur les pas de la Corée du Sud pour sortir le pays de la corruption
Publié dans Business News le 05 - 09 - 2016

Clientélisme, pots-de-vin, favoritisme, appât du gain, subornation des autorités…la Tunisie ne s'oriente plus vers l'appellation d'«Etat mafieux » mais l'est déjà. Le gouvernement de Youssef Chahed validé et composé, voici venir l'étape décisive et historique de l'application des priorités de Carthage et plus précisément dans son point numéro 2 appelant à lutter contre le fléau endémique de la corruption, priorité que le chef du gouvernement appelle grandement de ses vœux. .

Il ne s'agit donc plus d'une simple déclaration d'intention mais du commencement d'un combat qui s'annonce rude, austère, acharné mais indispensable. Il sera mené en collaboration avec le Programme des nations-unies pour le développement (PNUD) et le Réseau arabe pour la promotion de l'intégrité et de la lutte contre la corruption (ACINET). L'instance nationale tunisienne de lutte contre la corruption (INLUCC) présidée par Chawki Tabib se trouvera ainsi mieux équipée pour y faire face.
C'est à cet effet qu'un atelier d'experts provenant de 20 pays a été organisé ce lundi 5 septembre 2016 à l'hôtel Mouradi Gammarth à Tunis. Des délégations provenant du ministère de la Fonction publique, de la Bonne Gouvernance et de la Lutte contre la Corruption, des juges, des diplomates, des professeurs universitaires et des membres de l'INLUCC mais aussi d'autres délégations venant des 4 coins du monde venues partager leurs expériences et leurs connaissances sur ce sujet épineux. Ainsi, la Palestine, les Etats-Unis, le Liban, l'Arabie Saoudite, le Maroc, le Yémen, la France mais aussi et surtout la Corée du Sud qui détient un fort potentiel en matière de lutte effective contre la corruption. Les instances telles que (entre autres) l'UNESCO, le Haut-commissariatdes droits de l'homme et l'Agence de Coopération Internationale Allemande pour le Développement (GIZ) étaient également représentées. Tour à tour, ces experts ont pris la parole pour donner leurs visions sur la meilleure stratégie à mettre en place pour lutter efficacement contre la gangrène de la corruption. Avec des traducteurs à l'arrière de l'assemblée et des écrans géants juste en face, les concepts suggéréspour lutter contre la corruption ont été mis en lumière. Les représentants d'Etat ont évoqué les méthodologies des stratégies nationales de leurs pays, les plans de communication à élaborer, les outils adéquats, la nécessité d'un nouveau pacte social et l'importance des budgets à allouer.

Souheil Kaddour, enseignant chercheur en droit et membre du Centre Tunisien de Gouvernance d'Entreprise (CTGE), qui a tenu le rôle de modérateur durant l'assemblée des experts, a mis l'accent sur l'importance primordiale de l'implication de la société civile en matière de lutte contre la corruption. Repris par le représentant de la délégation américaine, ce point essentiel a été longuement discuté. Le modérateur a déclaré : « Le réel impact de l'exercice de lutte contre la corruption est possible mais difficile à atteindre, pour changer le comportement des citoyens il faut d'abord changer la culture du service public. La petite corruption de certains fonctionnaires est différente de la grande corruption qui, elle, est endémique. Pour obtenir un réel changement, il faut que toutes les couches de la société soient impliquées ».
L'apport de la Corée du Sud sur ce sujet a été longuement débattu. Le pays inspirait déjà, Kamel Ayadi, ministre sortant de la Fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption qui avait rencontré, le 27 mai dernier, le ministre sud-coréen de la gestion des ressources humaines, Lee Joon Yoon pour s'inspirer de l'expérience sud-coréenne en matière de bonne gouvernance de la fonction publique.
A noter que le ARCACT ou Anti-corruption and Civil Rights Commission est un système de protection des dénonciateurs mise en place en Corée du Sud pour encourager la dénonciation des actes de corruption et leurs transmissions à une instance chargée d'incriminer les personnes en question sans crainte de représailles pour ceux qui les divulguent. Par cette stratégie, la Corée du Sud entend inciter sa société civile à participer le plus possible à sa politique de lutte contre la corruption. Durant l'atelier d'experts, cette méthode a été décortiquée sur écran géant. Comme l'a déclaré l'intervenant sud-coréen : « Nous entendons par cette méthode, motiver les individus sous un aspect de volontariat en faveur de l'intérêt supérieur de leur pays ».
La méthode qui s'applique sur l'ensemble du territoire de la Corée du Sud s'applique dans les provinces du pays, dans les hôpitaux mais aussi dans les universités. En tout, 266 agences servant de relai de l'Etat et chargée de réguler la stratégie de lutte contre la corruption.

Cette méthode sous-entend que des rapports détaillés sur l'avancement de cette politique soient mis à la disposition du public. L'idée pourrait s'appliquer en Tunisie et sous-entend qu'un budget suffisant soit alloué en sa faveur pour qu'elle soit effective.
En Tunisie, pour le moment, ce qui est mis à la disposition du public c'est ce numéro vert : le 80 10 22 22 destiné au public pour dénoncer les actes de corruption au quotidien. A travers cette initiative, l'instance tunisienne tente de sensibiliser les citoyens sur l'impact négatif de la corruption. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a de son côté indiqué que 10 instances régionales devraient voir le jour d'ici fin 2016. Lors de son discours à l'ARP, ce dernier, avait annoncé que le rôle de l'INLUCC devait être renforcé sur plan humain et matériel.

Autres aspects discutés durant le panel des experts, sont la sensibilisation des hommes d'affaires et des entrepreneurs pour contrer la corruption rampante mais aussi et surtout le respect de la primauté de la loi. Cette primauté nécessite une réactualisation des textes de lois qui doivent mis en conformité avec les Conventions signées par la Tunisie comme la Convention des Nations-Unies contre la corruption par exemple.
Lutter contre l'impunité est donc avant tout une affaire de mentalité et le citoyen tunisien est placé au centre des méthodologies discutées pour les intervenants sud-coréens comme pour les intervenants américains, marocains et francais. C'est avant tout l'intelligence et le choix de l'honnêteté du citoyen qui permettra de faire reculer la corruption et de panser les séquelles que ce fléau cause à la Tunisie.
Comme l'a déclaré Souhei lKaddour, reprenant les propos de l'écrivain américain Francis Scott Fitzgerald : « Le propre de l'intelligence, c'est de pouvoir poursuivre deux raisonnements à la fois : comprendre que les choses sont désespérées et vouloir les changer quand même."


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