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La liberté d'expression menacée par l'Etat d'urgence !
Publié dans Business News le 10 - 04 - 2017

La liberté d'expression et de la presse constitue, de l'avis général, un des principaux acquis de la Tunisie post-révolution. Une nouvelle donne que les gens de la profession ne sont pas prêts à laisser filer, surtout à la lumière des récentes menaces qui pèsent sur le secteur. Dernière en date, la censure de l'émission de Néji Zaïri, dont la diffusion était prévue dimanche sur la chaîne privée Hannibal Tv.

Depuis quelque temps et par de petites touches, souvent pernicieuses, la liberté d'expression et de la presse se retrouve sur la sellette surtout avec certains procès intentés en dehors des deux articles 115 et 116 qui sont censés régir éventuels délits commis en la matière. Ces derniers temps, trois entorses majeures ont suscité le holà dans les milieux de la profession journalistique et des défenseurs des libertés.

La goutte qui a fait déborder le vase a été, sans conteste, la censure de l'émission de notre confrère Néji Zaïri « Le Rendez-vous ». Cette émission politique hebdomadaire, diffusée chaque dimanche à 12h30 sur la chaîne Hannibal TV, a été déprogrammée par la direction de la chaîne dans une atmosphère de confusion générale due, surtout, au manque voire l'absence de communication sur la question.

Quant aux vraies raisons de la censure, elles diffèrent selon le point de vue d'où l'on se place. On citera, d'abord, l'avi de Néji Zaïri, qui avoue, lui-même, ne pas avoir les données exactes quant à ce report de l'émission et assure attendre la diffusion de l'épisode, prévue mercredi prochain, pour se prononcer sur d'éventuelles modifications.
On mentionnera, ensuite, l'ancien directeur du cabinet présidentiel, Ridha Belhaj, concerné aussi par la censure. Invité à l'émission, il parle de grosses pressions venues du cabinet actuel de la présidence de la République, plus précisément et nommément, Noureddine Ben Ticha et Slim Azzabi, ce que le porte-parole de la présidence, Ridha Bouguezzi a catégoriquement démenti.
Pour sa part, le directeur de la chaîne, Zouheir Guembri, assure n'avoir subi aucune pression et affirme que c'est lui qui a pris la décision de reporter la diffusion de l'émission afin de mieux revoir certains passages qui lui semblent ne pas être conformes avec la ligne éditoriale de la chaîne.

Quelques jours auparavant, le ministre de l'Intérieur, évoquant les dispositions stipulées par l'état d'urgence, a annoncé la décision de suspension du journal écrit et électronique « Athawra News », sans donner la moindre précision quant aux motifs exacts ayant entraîné cette sanction suprême prise par le pouvoir exécutif.
Là aussi, les dénonciations sur le principe n'ont pas manqué, notamment de la part du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et de la Ligue des droits de l'Homme (LTDH) qui rejettent ce procédé, abstraction faite des prétextes qu'on peut avancer.

La troisième entorse est celle survenue en septembre 2016 avec la censure de l'interview accordée par l'ancien président de la République Moncef Marzouki à la chaîne de télévision Attessiâ. Là encore, on se rappelle des accusations nettes et directes lancées par Moez Ben Gharbia évoquant des pressions exercées par des conseillers auprès du président de la République et du chef du gouvernement d'union nationale qui venait, justre, d'entrer en fonction.

C'est dire, que les tentatives de museler la presse et les menace pesant sur la liberté des médias, ne datent pas d'aujourd'hui, mais se sont déjà faites ressentir depuis un bout de temps. D'ailleurs, Reporters sans frontières (RSF) a adressée en date du 17 mars 2017, une lettre ouverte au chef du gouvernement Youssef Chahed, afin d'attirer son intention sur les différents dérapages et dangers constatés à ce sujet.
Reporters sans frontières (RSF) a exprimé son inquiétude face à la dégradation, ces derniers mois, de la liberté de la presse dans le pays. Il a pointé toutes les difficultés rencontrées par les journalistes, les empêchant d'accomplir au mieux leur mission, notamment, à cause, de la circulaire n°4 du 16 janvier 2017, relative à l'organisation des organes d'information et de communication relevant des ministères, des institutions et des établissements. Bien qu'elle ait été supprimée le 27 février dernier, des journalistes continuent à faire part de leurs difficultés à obtenir des informations auprès des administrations et autres départements ministériels.

Si l'on doit attendre mercredi pour mieux être renseigné sur les tenants et aboutissants de cette présumée censure, on peut d'ores et déjà dire que le mal est fait avec le report de l'émission sur simple appréciation du directeur de la chaîne TV, car cela ouvre la porte à tous les directeurs des médias d'intervenir dans le contenu des programmes et des émissions et de faire ce que bon leur semble. Il aura beau dire que la décision émane de son propre chef et qu'elle dépend de son appréciation, mais rien ne peut démentir le fait qu'elle soit due à une probable pression et une immixtion étrangère à la rédaction de la chaîne.
Il en est de même pour la suspension du journal « Athawra News », car en suivant la logique avancée dans le communiqué, bref et laconique, du ministère de l'Intérieur, tout média peut être censuré, voire suspendu en se basant sur cette fameuse phrase évoquant « les dispositions stipulées par l'état d'urgence en vigueur » sans que l'on sache la nature des raisons réelles, dans le cas d'espèce, pouvant amener des sanctions d'une telle gravité.

Ce comportement ouvre, également, la porte à tous les dépassements de nature à menacer la liberté de la presse, cet acquis si cher. D'ailleurs, tous ceux qui se félicitent de l'avènement de la Révolution, présentent l'argument qu'elle a eu le mérite d'imposer cette liberté des médias. D'ailleurs, un des plus grands reproches qu'on faisait au régime de Ben Ali était la mainmise sur les médias et l'ingérence directe du pouvoir exécutif dans le contenu médiatique. C'est dire l'émergence d'une sorte d'union sacrée au sein des milieux professionnels et de ceux de défense des droits de l'Homme pour défendre avec virulence cet acquis qui se retrouve aujourd'hui menacé de nouveau.


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