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Success Story Samar Louati : J'ai un besoin viscéral de construire des projets en faveur des Tunisiens !
Publié dans Business News le 28 - 05 - 2017

Présidente de l'Association des Tunisiens des Grandes écoles (ATUGE) depuis son élection le 10 avril 2017, fondatrice de la startup technologique Notchapp et enseignante vacataire à l'Ecole nationale d'ingénieurs de Tunis (ENIT), Samar Louati, 38 ans, brille par son excellence et son militantisme. Dotée d'une âme de bâtisseuse, cette experte en gouvernance a un besoin viscéral de construire des projets en faveur des Tunisiens pour faire changer positivement les mentalités. Une leadeuse née qui nous a fait part de son parcours, sa vision de la Tunisie de demain et ses ambitions à la présidence de l'ATUGE au siège de cette instance, à la cité Mahrajène à Tunis.

Un parcours hors norme !
Ayant obtenu la meilleure moyenne de la République tunisienne au baccalauréat en Mathématiques de 1997 au lycée pilote de l'Ariana, Samar Louati s'est orientée vers les grandes écoles françaises. Elle explique que « Le choix de ces grandes écoles ne s'est pas opéré de manière naturelle. J'ai hésité car je ne savais pas si je voulais faire médecine en Tunisie ou aller à l'étranger ». La décision a alors été prise de s'inscrire en classe préparatoire filière MP (Maths Physiques) au lycée parisien Louis-Le-Grand où elle a étudié durant trois ans. Une orientation qui s'est décidée suite à la rencontre qui a eu lieu entre le père de Samar Louati, très présent dans le parcours universitaire de sa fille, et le proviseur de ce prestigieux lycée français. A Louis-Le-Grand, Samar Louati est impressionnée par le niveau des élèves « Nous étions deux Tunisiennes à intégrer ce lycée. Les élèves étaient capables de calculer la racine carrée de 50 835 de tête ! L'ambiance était extrêmement studieuse et nous n'y étions pas préparées » a expliqué Samar Louati avec le sourire.
Après le passage du Concours des Grandes Ecoles qu'elle réussit brillamment, Samar Louati, intègre à l'âge de 21 ans l'Ecole centrale de Lyon, une école d'ingénieur de renom où elle a été formée durant deux ans et demi en Génie industriel. « J'étais la première fille, dans le top 5 du classement de cette école, à intégrer cet établissement ce qui m'a valu un accueil très spécial de la part de la direction. Je garde de très bons souvenirs mais j'ai très vite voulu repartir à Paris » a expliqué Samar Louati. Mêlant l'envie à l'action, elle repart vers la capitale française pour effectuer un stage au sein du Groupe Total du quartier d'affaires de la Défense. « Le Groupe voulait m'embaucher pour travailler sur des plateformes pétrolières mais ce milieu rude m'a rebuté » a-t-elle mentionné. Entre temps, une société spécialisée dans le développement de logiciels informatiques de gestion du risque destinés aux marchés financiers, Murex, contacte Samar Louati pour lui proposer un poste. Elle accepte et y travaillera durant 5 ans. Riche de sa collaboration avec les fondateurs de cette société, 4 frères franco-libanais, elle évolue rapidement et intègre de hauts postes.
Dotée d'une âme d'aventurière et foncièrement attachée à la terre tunisienne, Samar Louati, veut faire profiter son pays du savoir-faire qu'elle a acquis. En 2009, à 30 ans et mariée depuis un an, elle propose aux fondateurs de Murex de gérer des projets au nom de la société en Tunisie. Leur réponse est positive et marque l'acte de naissance de la société Fenicia. « Il s'agissait de recruter des Tunisiens vivant en Tunisie pour travailler au sein cette nouvelle société. J'ai alors posté 3 offres d'emploi et j'ai reçu 400 réponses. Je me suis alors aperçue qu'il y avait un réel problème de ressources humaines en Tunisie. L'initiative n'a pas été concluante, aujourd'hui le projet Fenicia est en stand-by ».
En même temps, Samar Louati, est envoyée en mission par la société Murex en Suède pour une durée d'un an et demi puis, fin 2010, elle est envoyée à Munich, en Allemagne, pour une mission d'un an.

Le tournant de la Révolution tunisienne et les débuts de l'engagement militant
« Durant mes années à Paris l'idée du retour en Tunisie ne cessait de me tarauder et avec l'avènement de la révolution de 2011 le signal d'alarme a retenti. J'étais enceinte de 7 mois et après avoir convaincu mon époux, nous sommes rentrés définitivement en Tunisie en 2012 » a relaté Samar Louati ajoutant que la révolution a totalement chamboulé sa vie.
Portée par une poussée d'adrénaline et par le mouvement solidaire patriotique qui a émergé de la révolution de 2011, Samar Louati intègre l'Association du pacte des compétences tunisiennes engagées (PACTE) fondée par ses amis le 16 janvier 2011. Une association qui œuvre à la reconstruction de la Tunisie en rassemblant la diaspora tunisienne. Samar Louati fait alors des allers retours entre la France et la Tunisie et se déplace dans les régions pour aider les porteurs de projets à Sidi Bouzid et ailleurs. Mais ses actions ne lui suffisaient pas et c'est pour cette raison, qu'en octobre 2011, Samar Louati décide de passer à la vitesse supérieure en se portant candidate à la tête de liste indépendante Tounesna Elkoll dans la circonscription France 1.

Samar Louati dans le gouvernement de technocrates de Mehdi Jomâa
En 2014, Samar Louati intègre le gouvernement de technocrates de Mehdi Jomâa durant 5 mois avec pour mission la préparation du sommet Investir en Tunisie, Start-up démocracy. Cette tâche accomplie, elle est engagée en tant que chargée de mission au ministère du Commerce aux cotés de l'ancienne ministre, Najla Harrouche, pour une période de 6 mois. Samar est alors chargée de la « guillotine réglementaire » (processus d'examen rapide du stock existant des formalités ou règlements afin d'éliminer ceux qui ne sont plus nécessaires ou dont les coûts sont plus importants que les bénéfices qu'ils produisent pour la société) et de la transformation digitale au sein du ministère. A ce sujet, elle a dénoncé le retard pris en faveur de cette transformation, les « freins humains énormes » et le manque d'émulation en faveur de cette politique de digitalisation.
Interrogée sur son retour d'expérience au sein de la présidence du gouvernement, Samar Louati a admis qu'elle avait été déçue. « J'étais démotivée car les chantiers sont énormes et que la continuité du travail entre les différents gouvernements n'est pas respectée » a-t-elle déclaré. Concernant le gouvernement actuel, Samar Louati a salué l'entreprise d'éradication de l'impunité qui est menée et a indiqué « C'est la reprise de la justice, de l'espoir et du renforcement de l'Etat de droit ».
Les débuts de Samar Louati à l'ATUGE
Le 10 avril 2017, Samar Louati est élue présidente de l'ATUGE Tunisie. Mais avant cette élection, entre 2002 et 2003, Samar Louati était déjà active au sein de cette association puisqu'elle faisait partie du conseil d'administration de l'ATUGE France. Puis, entre 2012 et 2013, lors de son retour définitif en Tunisie, elle décide de se rapprocher de nouveau de cette institution en intégrant l'ATUGE Tunisie.
Samar Louati, alors militante au sein de l'association, a mentionné que « Je me suis d'abord occupée du club entrepreneur de l'ATUGE puis du club ATUGE au féminin auquel je tiens beaucoup. Ce second club a pour objectif de proposer une réflexion sur le rôle de la femme tunisienne atugéenne dans le développement économique et social. Par ailleurs, le manque de visibilité des femmes quant à leur avenir professionnel et le manque de solidarité entre femmes atugéennes sont les raisons d'être de l'élaboration du club ATUGE au féminin ». Elle a ajouté « J'ai un besoin viscéral de construire, de bâtir et d'entreprendre des choses qui ont un impact et qui vont aider à faire changer les mentalités dans le bon sens » expliquant de ce fait que l'ATUGE est un excellent vecteur pour accomplir cette noble mission.
Samar Louati, élue présidente de l'ATUGE
« J'ai à cœur de rassembler la communauté atugéenne et de la rendre plus proactive au sein de l'association » a déclaré avec enthousiasme Samar Louati. Son défi en tant que présidente de cette association est de fédérer davantage toutes les personnes issues des grandes écoles pour faire de l'ATUGE un vivier attractif et construire ainsi le maximum de projets bénéfiques à la Tunisie. « Nous sommes ouverts à toute initiative, le flux conducteur étant l'engagement de chaque atugéen en faveur de la Tunisie » a-t-elle déclaré.
Samar Louati a également évoqué le retour des diasporas tunisiennes en Tunisie. « Nous voulons attirer les compétences tunisiennes qui sont à l'étranger et retenir celles qui sont en Tunisie pour qu'elles œuvrent pour le pays » a-t-elle mentionné mettant en avant le fait que des partenariats avec des associations représentant ces diasporas seront conclus à cet effet. Pour stimuler la culture, la présidente de l'ATUGE a indiqué que le Club industries culturelles et créatives de l'ATUGE, club IC2, porte le message que « faire de la culture n'est pas une entreprise perdante ». Dans la lignée, elle a annoncé que le prochain forum de l'ATUGE, qui se tiendra le 14 septembre 2017, mettra en avant les Success Story tunisiennes du milieu artistique.

Les rumeurs de politisation et d'élitisme de l'ATUGE
L'ATUGE a été accusée de politisation par ses détracteurs et Samar Louati a tenu à rectifier certaines données erronées à propos de cette institution. Elle a ainsi avancé que « ceux qui ont bâti l'ATUGE sont généralement des personnes qui ont fait les grandes écoles et pour qui l'ascenseur social a fonctionné quel que soit leur milieu social. Le véritable ADN de l'ATUGE est donc relatif à la notion de méritocratie ». Les préjugés visant l'ATUGE sont dus au fait que l'association a permis de faire émerger des atugéens qui ont par la suite été élevés au rang de ministres et de secrétaires d'Etat, dans ce contexte Samar Louati a rappelé que l'ATUGE est apolitique.
Concernant les critiques dénonçant l'élitisme de l'instance, Samar Louati a avancé que l'ATUGE est décomplexée et prône clairement l'excellence et la méritocratie. Le mérite, la rigueur et l'excellence sont ainsi les mots d'ordre de l'ATUGE.

Le militantisme citoyen de Samar Louati et l'application Notchapp
La startup technologique Notchapp qu'a fondée Samar Louati a pour objectif de noter la qualité de service des institutions publiques tunisiennes. L'application, qui est encore en cours de développement, permettra ainsi à n'importe quel citoyen de noter la prestation de service public de sa municipalité, de la Poste, de la CNAM, la STEG, la SONEDE ou la recette des Finances par une notation allant de 1 à 5. Samar Louati a ainsi déclaré : « a défaut d'avoir pu changer les choses de l'intérieur, je tente aujourd'hui de mettre la pression de l'extérieur en impliquant les citoyens pour que des réformes soient engagées. J'essaie également d'embarquer les décideurs qui sont dans cet état d'esprit en leur procurant les notes et les commentaires des citoyens pour qu'ils en fassent une analyse plus fine ».
Cette application est également opérationnelle pour les établissements privés ou les banques désireuses d'améliorer la qualité de leur prestation de service.

La famille, le cinéma et le théâtre, les passions de Samar Louati
Samar Louati voue une réelle passion pour le cinéma et le théâtre. Durant ses années d'études en France, elle a d'ailleurs joué dans de multiples pièces de théâtre et comédies musicales. Mère de deux filles, Samar Louati est également maman à plein temps. Pour ce qui est de son crédo au quotidien, elle a mentionné : « ce qui me motive, c'est de faire aboutir les projets et de construire des choses que ce soit au sein de la société civile, dans le domaine public ou privé »


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