Titulaire d'un baccalauréat qu'il a décroché à l'âge de 14 ans avec une moyenne de 20.54, Youcef Akrout, 17 ans, est un jeune prodige tunisien à l'avenir plus que prometteur. Pas prétentieux pour un sou, ce surdoué pour qui les mathématiques sont « un stimulant » est aujourd'hui inscrit à l'Ecole normale supérieure où il compte se former pour devenir ingénieur biomédicale. C'est dans les bureaux de Business News, que le jeune Youcef Akrout est revenu sur son parcours d'enfant surdoué. Il a évoqué sa passion pour les mathématiques, la recherche scientifique et les questions philosophiques, tout en abordant les difficultés que lui ont causées ses aptitudes dans le système scolaire tunisien. Avec un langage déroutant de maturité et d'associations d'idées créatives, le jeune prodige a également exposé sa vision d'un monde différent où la recherche scientifique occupe une place prépondérante.
Le parcours scolaire d'un enfant hors du commun C'est à 5 ans que Youcef Akrout, aîné d'une fratrie de 4 frères et sœurs, a intégré l'école primaire de la Fondation Bouebdelli, à la capitale, où il a effectué la quasi-totalité de ses études primaires. Au sein de cet établissement, il montre des capacités intellectuelles étonnantes ce qui lui vaudra de sauter la classe de deuxième année. Puis la Fondation Bouebdelli décide de lui faire sauter une seconde classe pour lui permettre de passer son concours d'entrée au lycée Français de Tunis, le lycée Pierre-Mendès-France (PMF). Au sein de ce lycée, Youcef Akrout, qui a alors 9 ans, sautera également une troisième classe. A 14 ans, il passe son baccalauréat section Mathématiques et obtiendra une moyenne exceptionnelle de 20,54. « J'ai toujours senti que j'avais quelques facilités surtout dans les matières scientifiques. J'avais par contre des difficultés pour tout ce qui est littéraire, c'est pour cette raison que je me suis concentré sur mes lacunes en lisant le maximum de livres » a-t-il mentionné. Interrogé sur son jeune âge par rapport aux autres élèves, il a ajouté : « Les autres élèves étaient déjà des adolescents alors que, moi, j'étais encore enfant ! Mais cela ne nous a pas empêché de tisser des liens d'amitiés durables, les professeurs n'ont d'ailleurs jamais fait allusion à ma différence ».
Le système scolaire tunisien et les enfants surdoués « Le fait d'avoir sauté plusieurs classes était très embêtant pour la machine scolaire tunisienne et son administration centrale. C'est pour cette raison que j'ai intégré le lycée français Pierre-Mendès-France » a avancé Youcef Akrout. Interrogé sur son vécu d'enfant précoce au sein de ce système scolaire, il a ajouté que la Fondation Bouebdelli n'a eu de cesse d'envoyer des correspondances au ministère de l'Education pour lui faire part de son cas atypique mais que les réponses étaient négatives. « Mon cas était problématique car le ministère refusait de me laisser sauter des classes » a poursuivi Youcef Akrout ajoutant que la fondation Bouebdelli l'a beaucoup soutenu et qu'elle a élaboré toute une stratégie pour ne pas brimer son appétence scolaire de jeune surdoué. Ce sont ces problématiques relatives aux politiques éducatives tunisiennes, dans leur rapport avec les jeunes surdoués, qui ont motivé les parents de Youcef Akrout à l'inscrire dans un lycée français. Le Bac en poche avec mention d'excellence, sa scolarisation à PMF a, de fait, amené à son inscription dans les grandes écoles françaises.
Youcef Akrout, un philosophe en herbe ! Au-delà, de la précocité de son langage, Youcef Akrout porte un intérêt considérable à la philosophie. Sa singularité réside dans le fait que ses questionnements sont intellectualisés et qu'il dispose d'une capacité à traiter les informations à une vitesse plus élevée que la normale. C'est d'ailleurs avec des yeux pétillants qu'il est revenu sur le sujet de philosophie qu'il a eu à traiter lors de l'épreuve du baccalauréat et à laquelle il a obtenu une note de 18/20. « "La vérité est-elle seulement accessible par la démonstration ? " est un sujet qui a particulièrement retenu mon attention » a-t-il déclaré. En effet, comme tout enfant précoce, Youcef Akrout, dispose, d'un côté, des connaissances qu'il a acquises au cours de sa scolarité et d'un autre côté, des connaissances dites propres qu'il a intégrées en enfant autodidacte.
L'intégration des classes préparatoires a à peine 15 ans ! Le Bac en poche, Youcef Akrout, qui a obtenu la meilleure moyenne parmi les 20 premiers bacheliers tunisiens, décide de s'orienter vers la France. Il s'inscrit en classes préparatoires au lycée Sainte Geneviève, à Versailles. Il y passera deux ans. « A Sainte Geneviève, je résidais à l'internat. Comme dans les autres établissements où j'ai étudié, j'étais également le plus jeune. Il y a eu des moments difficiles vu que le rythme d'étude était très intense et que j'étais loin de mes parents, mais après on s'y habitue » a-t-il déclaré du haut de ses 17 ans. A l'heure actuelle, Youcef Akrout, a passé une multitude de concours pour intégrer une école d'ingénieur. « J'ai postulé à l'Ecole polytechnique, à l'Ecole normale supérieure (ENS), la Centrale ...J'ai été retenu par toutes ces institutions, mais j'ai choisi l'Ecole normale supérieure de Paris».
La médecine du futur : le dada de Youcef Akrout « Mon objectif initial est d'arriver à allier les mathématiques à la médecine. Je m'oriente donc vers tout ce qui se rapporte à la discipline des biomathématiques, de la recherche scientifique et de l'ingénierie biomédicale », a relevé Youcef Akrout. Ce qui l'intéresse c'est les solutions innovantes de la médecine du futur qui révolutionneront la médecine telle que pratiquée actuellement. Une noble ambition qui illustre l'intérêt qu'il porte pour l'Humain de manière générale.