A l'école, le surdoué est confronté à certaines contraintes, sa prise en charge doit permettre d'éviter le pire, à savoir l'échec scolaire et le plus souvent l'échec dans la vie en général Des universitaires, des psychologues, des sociologues et des spécialistes en sciences humaines venant du Maghreb (Algérie et Libye), du monde arabe (Irak, Palestine, Jordanie, Liban et Arabie Saoudite) et de Tunisie, ont pris part aux travaux du colloque scientifique international sur le thème : «Les sciences de l'éducation et les neurosciences et leurs applications en matière d'encadrement des enfants et des jeunes surdoués à haut potentiel intellectuel», organisé par l'Association tunisienne pour l'encadrement des enfants surdoués (Atees), à Monastir, les 1er et 2 mai 2015. Les communications-débats ont porté sur l'étude des dernières connaissances et recherches en matière de neurosciences et leurs applications dans le domaine de l'encadrement des enfants surdoués, la nécessité d'accorder une attention particulière à la problématique des enfants surdoués ou précoces, dans la formation des enseignants ainsi que dans la recherche universitaire, la mise au point d'une stratégie nationale pour la prise en charge psychopédagogique des enfants à haut potentiel..... Ammar Triki, inspecteur d'enseignement secondaire à Tunis, a indiqué au cours de son intervention portant sur « l'accompagnement des surdoués en matière de créativité» qu'un enfant surdoué est reconnu d'après le quotient intellectuel supérieur ou égal à 140. Ce quotient est établi suite à un test d'intelligence qui comporte une série de questions relatives au domaine des mathématiques et de la logique. Il s'est avéré que l'enfant surdoué ( de 6 à 18 ans) a une intelligence supérieure aux enfants du même âge et ce dans 8 domaines à savoir : l'intelligence arithmétique et logique, linguistique, musicale, kinesthésique, intra-personnelle, sociale, émotionnelle, et enfin l'intelligence de l'espace. Il a signalé que ces diverses formes d'intelligence précitées sont déterminées suite à un questionnaire délivré par des psychologues et des psychopédagogues. Le surdoué n'est pas celui qui obtient la meilleure note ou la meilleure moyenne annuelle Evoquant l'accompagnement et le développement des compétences des surdoués, il a souligné à ce sujet la responsabilité que doivent assumer la famille, l'école, les médias et la société civile. Il a précisé qu'un surdoué n'est pas celui qui obtient la meilleure note ou la meilleure moyenne annuelle dans une discipline donnée, mais c'est celui qui excelle d'une façon équilibrée dans les 8 domaines de l'intelligence précités. Il a mentionné que l'accompagnement des surdoués doit concerner la famille, le milieu scolaire et la société civile qui doivent prendre en considération les caractéristiques des surdoués dont il a cité notamment : la compétitivité élevée, la curiosité accrue pour tout type de savoir, l'adaptabilité remarquable pour la résolution des «situations-problèmes»... Bref, l'accompagnement doit tenir compte de la nécessité de satisfaire sa curiosité marquée par ses questions posées presque sans arrêt. A l'école, le surdoué se trouve confronté à certaines contraintes, à savoir le manque de flexibilité au niveau des cours présentés par les enseignants qui sont assignés le plus souvent à respecter des textes figés qui ne tiennent pas compte des attentes du surdoué. On constate à ce sujet que les surdoués sont punis ou marginalisés par l'enseignant suite à leurs questions mal perçues par ce dernier. De même, la société civile et les médias doivent contribuer à l'accompagnement des surdoués et ce par la mise en place de programmes culturels ou scientifiques afin d'améliorer les compétences éducatives des enseignants et des parents. «L'accompagnement des surdoués est une responsabilité collective de toutes les parties concernées afin de contribuer à leur succès et d'éviter le pire pour ces enfants à haut potentiel, à savoir l'échec scolaire et le plus souvent l'échec dans la vie en général», a-t-il conclu. Programme d'orientation académique spécifique Au cours de son intervention portant sur «le programme d'orientation académique et la qualité d'apprentissage», Samia Toumi, enseignante à l'université de Batna (Algérie) et membre du laboratoire de recherche sur le développement des systèmes de qualité dans les établissements universitaires et secondaires, a indiqué que les élèves qui ont excellé dans toutes les disciplines et surtout en mathématiques ont été inscrits dans une classe spéciale d'un lycée ordinaire. Mais ces enfants surdoués, a-t-elle souligné, faute de prise en charge effective par les enseignants, ont été confrontés à plusieurs problèmes dont : la communication, la stratégie d'apprentissage, la gestion du temps de révision et de la période des examens, le mauvais choix de l'orientation universitaire vu leurs multiples dons dans plusieurs disciplines... En revanche et suite à une recherche pratique établie en 2015 par l'équipe de recherche du laboratoire précité, il s'est avéré que parmi les solutions suggérées afin de les aider à surmonter ces problèmes, celle relative à l'application d'un nouveau programme d'orientation académique au niveau secondaire et universitaire. Ce programme comporte des séances d'instruction sur «l'orientation», des visites de terrain à l'université ainsi qu'aux grandes entreprises industrielles, l'invitation de personnalités de renom à participer aux rencontres avec les jeunes surdoués et enfin l'organisation de cérémonies spéciales destinées à honorer les surdoués.