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Youssef Chahed : Ce n'est pas moi, c'est les autres !
Publié dans Business News le 26 - 02 - 2018

L'interview surprise du chef du gouvernement a très peu convaincu. Diffusée à une heure de grande audience, elle a plutôt été le non-événement du dimanche soir. Youssef Chahed devait y répondre aux critiques dirigées contre son gouvernement mais les réponses qu'il a données n'ont pas étanché la soif de ses détracteurs.

Youssef Chahed a accordé, dimanche 25 février 2018, une interview, aux journalistes Chaker Ben Cheikh et Hafedh Ghribi de la Wataniya 1. Diffusée à 20h30, juste après les informations de 20h, l'interview du chef du gouvernement a été, comme d'habitude, très suivie mais aussi très commentée.
Le discours de Youssef Chahed a très peu varié de ses récentes apparitions télévisées. Seule différence, son interview d'hier n'a presque rien apporté de nouveau.

Lors de cette apparition télévisée, annoncée par la Kasbah à peine quelques heures avant sa diffusion, Youssef Chahed a sorti son argument phare : « la guerre anti-corruption ». Cet argument n'a pas servi à faire de grandes annonces, mais plutôt à justifier les critiques dirigées contre son équipe gouvernementale. « Les problèmes du gouvernement viennent de sa lutte contre la corruption. Si on arrêtait la guerre contre la corruption, la moitié des problèmes du gouvernement seraient résolus », a-t-il dit.
Tout en se disant empreint de « responsabilité » et prêt à « être franc et à dire toute la vérité au peuple tunisien », Youssef Chahed a assumé très peu de responsabilité dans la situation actuelle. Ainsi, les dossiers épineux gérés par l'équipe Chahed sont, pour la plupart, « un héritage des gouvernements précédents » et l'inscription de la Tunisie sur les listes noires des paradis fiscaux et du blanchiment d'argent ne mériteraient pas, selon le chef du gouvernement, autant de tapage.

Youssef Chahed a évoqué le dossier de la BTF (banque franco-tunisienne) précisant que « son gouvernement subissait les conséquences de ceux qui l'ont mise en faillite » et annonçant une ouverture de ce dossier dans les prochains jours. Il en a aussi profité pour taper sur la Banque Centrale et le Conseil des analyses économiques qui ont, selon lui, « induit le gouvernement en erreur ».

Un « manque de responsabilité » qui a été rapidement relevé par l'opposition. Ainsi, le Front populaire, en la personne de Aymen Aloui, a reproché à Youssef Chahed « la part non-négligeable de manque de responsabilité, dans son discours, mais aussi les nombreuses contradictions ». « Youssef Chahed n'arrête pas de répéter qu'il assume alors qu'il rejette la faute sur les autres. C'est le discours des incapables qui se focalisent sur les détails et la forme et oublient le fond du problème », a déclaré le député aujourd'hui sur Shems Fm. Pour lui, « Youssef Chahed n'a plus rien à présenter, ni à dire aux Tunisiens ».
Quant aux appels à un remaniement ministériel, qui l'ont visiblement agacé, Chahed les a rejetés en bloc. « Non, il n'y aura pas de remaniement », a-t-il dit affirmant que « le remaniement fait partie des prérogatives du chef du gouvernement », répondant ainsi à l'UGTT à l'origine de cet appel.
« Tous les 17-18 mois, on a eu l'habitude de changer de gouvernement. Ceci n'est pas dans l'intérêt du pays. Nous avons eu 7 gouvernements en 7 ans, l'instabilité politique a porté préjudice au gouvernement. Les mandats sont faits pour durer 5 ans. Ceux qui appellent au remaniement n'ont pas de programme. Le gouvernement a donné des objectifs clairs pour 2020. Nous travaillons sur le moyen et le long terme et nous allons dans la bonne direction », a-t-il souligné.
Une pique lancée au syndicat, avec lequel les relations sont de plus en plus froides. De l'autre côté, Youssef Chahed profite de son discours pour faire les yeux doux au patronat, désormais présidé par Samir Majoul.

Dans son interview, Youssef Chahed a insisté sur le fait qu'il n'avait pas oublié son parti Nidaa Tounes auquel il dit toujours appartenir et même soutenir. Des propos salués par Borhène Bsaies qui y voit, aujourd'hui sur Mosaïque Fm, un retour aux sources et un sens des responsabilités exprimé par Youssef Chahed. « Youssef Chahed, aujourd'hui, s'adresse à ses amis proches qui ont fait des erreurs d'évaluation les mois entiers. J'espère que nombre d'entre eux comprendront son message. Il était de Nidaa, il l'est aujourd'hui et il le restera demain ». Il ajoute que « plusieurs proches de Youssef Chahed ne font que le monter contre son parti ».

L'autre dirigeant Nidaa, Khaled Chouket, a en revanche critiqué le discours de Youssef Chahed estimant que sa réponse n'a pas été suffisamment forte. « Le fait que l'UGTT s'immisce dans des questions politiques est la preuve que le gouvernement n'est pas dans une bonne posture. Les gouvernements forts ne laissent pas la possibilité aux parties syndicales ou sociales de faire des tâches autres que celles qui leur sont habituelles » a souligné Khaled Chouket.


De l'avis de plusieurs observateurs de la chose politique, Youssef Chahed a oublié, dans son interview d'hier, de se comporter en « véritable chef de gouvernement » préférant s'abriter sous l'Accord de Carthage, la présidence de la République et son parti Nidaa Tounes.
« Le principe de l'union nationale, émanant de l'Accord de Carthage et du président de la République Béji Caïd Essebsi, existe encore […] Le besoin de l'union nationale existe aujourd'hui. Il y a des partis qui ont privilégié leurs intérêts étroits sur celui du pays. Ils ont préféré quitter à la première difficulté », a, en effet, déclaré Youssef Chahed, brandissant l'argument de la stabilité politique.

Si dans son discours, Youssef Chahed n'avait d'autre choix que de défendre les réalisations de son gouvernement, les points forts n'ont pas brillé. Relance de l'export, du tourisme et regain de croissance ont été minés par des promesses non tenues, des indicateurs négatifs et une crise politique dans laquelle le gouvernement est embourbé.
Même s'il n'avait pas réponse à toutes les questions, Youssef Chahed aura eu le mérite de garder son calme jusqu'au bout. Cependant, il n'avait visiblement pas grand-chose à dire mais a quand même tenu à le faire savoir à des milliers de Tunisiens...


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