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Lotfi Zitoun, le Dr Jekyll d'Ennahdha
Publié dans Business News le 12 - 04 - 2018

Il est dirigeant au sein du parti islamiste Ennahdha et pourtant… Ses positions, plutôt tempérées, le rapprochent beaucoup plus des laïcs que de ses propres collègues. En fait, Lotfi Zitoun, qui clame haut et fort le droit de disposer de son corps et qui dit sans détour que l'IVD doit être dissoute, représente une autre facette d'Ennahdha, celle qui fait aujourd'hui de la politique et rien que de la politique. Une orientation qui n'est pas au goût de tous et qui fait de la coqueluche de Rached Ghannouchi la cible des attaques de ses pairs radicaux…


« A Ennahdha il existe un dirigeant au-dessus de la direction du parti. Un dirigeant qui viole les institutions, qui nage à contrecourant et qui puise son audace fallacieuse de l'hégémonie du cheikh président » disait le membre du Conseil de la Choura, Lotfi Amdouni de Lotfi Zitoun. L'imam accuse le dirigeant d'Ennahdha d'être « un danger » et une catastrophe pour le mouvement islamiste, le qualifiant, dans la foulée, de « narcissique » et de « prétentieux ».

Rien d'étonnant à cela. Désormais les différends qui opposent l'aile dure d'Ennanhdha et les partisans de Rached Ghannouchi sortent sur la place publique et laissent imaginer le malaise qui règne au sein d'un parti en pleine mue. Ce changement de peau est parfaitement représenté par les dirigeants « progressistes » à l'instar de Lotfi Zitoun ou encore de Zied Lâadhari mais c'est surtout le premier qui brille par ses déclarations « fracassantes », se démarquant ainsi ostentatoirement des prêches habituels des membres de son parti.

Celui qui appelait en 2016 à réformer la constitution pour « un régime plus cohérent » et qui accusait ouvertement la Troïka d'être responsable des assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, s'est aussi mis à défendre ouvertement les minorités. Il s'inscrit ainsi dans une logique droit-de-l'hommiste, étrangère aux fondements de l'islam radical qui a jusque-là caractérisé Ennahdha, même si le parti s'en est souvent défendu.

Affirmant une position tranchée contre les peines privatives pour les consommateurs de drogue, Lotfi Zitoun s'est aussi rangé du côté du chef de l'Etat affirmant que la question de l'égalité et celle aussi relative aux droits des minorités, méritent d'être posées. « Aucune démocratie n'a été fondée, sans qu'elle n'ait eu affaire à ces questions, et puis l'Islam est apparu à une époque où la femme était privée d'héritage et a prévu un taux minimal d'héritage, un peu comme un SMIG » avait précisé le dirigeant d'Ennahdha, soulignant qu'en démocratie, toutes les questions sont légitimes et que l'important est d'unir les efforts pour y apporter des réponses. Une position qui va encore à l'encontre de la vision de nombreux membres d'Ennahdha, détracteurs de l'égalité.
« La liberté psychologique et intellectuelle est le moteur de la démocratie mais la liberté physique est essentielle à l'épanouissement personnel. Cela inclut le droit à la propriété de votre esprit et de votre corps, et la liberté de l'exercer à votre guise » déclarait encore Lotfi Zitoun, prônant la diversité et les libertés individuelles ainsi que la liberté de conscience. Une autre position à l'antipode de celles véhiculées et portées par son parti conservateur et d'obédience islamiste.

Toujours fidèle à une « réconciliation globale », Lotfi Zitoun s'est enfin prononcé « contre la prolongation du mandat de l'IVD » et contre l'exclusion des anciens RCDistes des bureaux de vote de l'ISIE, des positions plutôt courageuses et pas forcément très populaires.
C'est que le dirigeant d'Ennahdha œuvre sincèrement à véhiculer et à promouvoir la nouvelle image de son parti. Un modernisme assumé et une orientation exclusivement politique décidée lors du dernier congrès d'Ennahdha. C'est d'ailleurs ce congrès qui marquera la rupture entre les branches d'un parti jusque-là soudé en bloc. La première fissure avait été provoquée par la coalition avec Nidaa Tounes, et comme cela avait déplu aux laïcs votants de Nidaa, il en a été de même pour les islamistes d'Ennahdha.

La rupture elle, a été consommée avec la séparation entre le politique et l'idéologique où plutôt entre les activités de prédications et celles purement politiques. Une décision que la base d'Ennahda a du mal à digérer tout comme l'éloignement des dirigeants historiques du parti à l'instar de Habib Ellouze ou encore de Sadok Chourou. Cette politique menée par le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, déplait. Petit à petit les langues se sont déliées et on a commencé à se démarquer de la ligne adoptée par le cheikh mais aussi de sa tutelle osant remettre en cause ses décisions et ses déclarations. Abdellatif Mekki, Abdelhamid Jelassi et Mohamed Ben Salem n'ont pas hésité à critiquer ouvertement la politique menée par Rached Ghannouchi, son mode de direction ou encore certaines de ses déclarations.

L'incident qui s'est produit entre Amdouni et Zitoun, et qui a conduit le bureau exécutif du parti à envisager des sanctions contre le membre du Conseil de la Choura est symptomatique de la division qui ébranle désormais Ennahdha. Les résultats des municipales et l'éventualité de la candidature de Ghannouchi à la présidentielle de 2019, scelleront sans doute le sort de la nouvelle politique adoptée par le parti ainsi que la légitimité du Cheikh…


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