L'intervention du chef du gouvernement, Youssef Chahed diffusée sur la chaîne la Wataniya, ce soir du mardi 29 mai 2018, a déclenché, sur la toile, une première vague de réactions de la part des personnalités de la sphère politique et de la société civile, des réactions à travers lesquelles ces politiciens ont véhiculé leurs impressions suite au discours de M. Chahed. L'homme politique Mahmoud Baroudi a été parmi les premiers qui sont revenus sur l'intervention du chef du gouvernement. En effet, l'ancien député à l'Assemblée nationale constituante (ANC) s'est exclamé de l'intervention de M. Chahed exprimant ainsi sa curiosité quant aux motifs derrière son discours. « Il était tranquille ! Pourquoi se mettre dans le pétrin ! Qui l'a conseillé de faire cela ? », s'est-il interrogé.
Pour Faten Kallel, ancienne dirigeante au sein d'Afek Tounes et ancienne secrétaire d'Etat, la scène politique ressemblera dorénavant à un champ de bataille. Elle compare la situation actuelle à la célèbre série américaine « House of Cards » dépeignant les guerres politiques et les coups de théâtre dans la scène politique aux Etats-Unis.
Jlidi Jabrane, membre de la liste « Al Afdhal » de Fadhel Moussa, gagnante aux municipales sur la circonscription de l'Ariana, n'a également pas été impressionné par l'intervention du chef du gouvernement. « Chahed a-t-il commis une erreur en usant d'une institution médiatique publique pour régler des comptes politiques et partisans ? »
Par ailleurs, la militante et députée à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Bochra Belhaj Hmida a publié un statut sur sa page Facebook sous forme d'une question, « Je me demande si la bande de matérialistes comprendra sa place et partira ! ». La présidente de la Commission des libertés individuelles appellerait, par ces propos, à présenter des excuses aux Tunisiens ainsi qu'à abandonner la politique.
De plus, la députée à l'ARP Sabrine Ghoubantini a jugé que le discours de Youssef Chahed était poignant, ce qui s'est laissé entendre à travers son statut Facebook.
Une position partagée par Rawdha Seibi, membre de l'association tunisienne de soutien des minorités (A9aliyet ) qui a ouvertement exprimé son admiration des déclarations de M. Chahed soulignement que le chef du gouvernement est sorti vainqueur. « Finalement, Chahed a annoncé qu'il n'a pas de projet personnel et qu'il ne s'intéresse pas aux calculs insignifiants. KO ! »
Cette vague de soutien s'est poursuivie avec certains dirigeants du parti de Youssef Chahed, à l'instar de la députée du bloc parlementaire Nidaa Tounes , Zohra Driss qui a écrit : « Après la voix de Youssef Chahed qui s'est élevée et qui a traduit ce que tout le monde pense, la balle est à présent dans le camp des Tunisiennes et Tunisiens pour sauver le pays ».
« Le discours était bon. Le positionnement et les messages étaient très clairs. Les actions qui doivent suivre doivent être encore meilleures et très claires aussi ! » s'est, en outre, exprimé Noomane Fehri, ancien ministre des TIC et de l'Economie numérique appelant le chef du gouvernement à agir conformément à ses dires.
Le discours de Youssef Chahed a finalement inspiré le nidaiste Karim Baklouti Barketallah qui a appelé, à travers un statut Facebook, à concevoir un nouveau parti qui substituera Nidaa Tounes et qui aura un projet meilleur que celui du parti de Hafedh Caid Essebsi et de Borhène Bsaies. « Voilà le projet : Nidaa on l'oublie et on bâtit un mouvement avec du neuf. Des députés (Une quarantaine facile à rassembler ) et des gens que les Tunisiens n'ont pas détesté pour refaire un projet mieux que Nidaa qui était avant tout une machine électorale . On laissera Nidaa à Hafedh et Borhène qui petit à petit n'auront même pas d'argent pour payer le loyer du siège du parti et en seront expulsés par le propriétaire » a expliqué M. Baklouti Barketallah.