Suite à l'article publié dans Business News intitulé « La Haica inflige une amende de 250 mille dinars à Nessma TV », la chaine Nessma TV nous a envoyé un « Droit de réponse » dont nous publions ci-après l'essentiel. Ce droit de réponse vient en sus du communiqué diffusé par la chaîne lundi dernier, intitulé « Nessma : Nous ne céderons pas aux caprices de Hichem Snoussi », en réponse à cette amende, et immédiatement relayé par Business News, comme nous l'avons fait avec le communiqué de sanction de la Haica. Pour la seconde fois, la HAICA vient d'infliger à Nessma TV une amende illégale de 250 mille dinars à la tête du client, en l'absence d'un barème détaillé et légalen fonction des infractions commises et d'arguments probants. Ce qui porte le total des amendes indument imposées à la chaine à 580 mille dinars. Autant dire que ce régulateur, qui ne régule rien, mais joue aux gendarmes fouettards et agit plutôt comme un ministère de l'Information en régime dictatorial, fait tout pour mettre Nessma en faillite et jeter ses 450 employés et leurs familles dans la rue. En effet, faut-il le répéter pour la énième fois, Nebil Karoui n'est qu'un simple actionnaire indirect de Nessma Broadcast et s'est officiellement et publiquement retiré de la politique depuis 2 ans. Il anime, à titre bénévole, une émission de solidarité sociale, « Khalil Tounes », un programme entrant dans le cadre de la ligne éditoriale choisie par la chaine qui comprend 80 journalistes de sensibilités diverses. De quel droit la Haica devrait-elle interférer dans le choix par la chaine de sa ligne éditoriale, du contenu de ses programmes et de leurs animateurs ? De nombreux propriétaires ou actionnaires, directs et indirects, ou directeurs de chaines de télévision nationales privées ont animé en Tunisie ou animent encore, aujourd'hui même, plus d'un programme. Pourtant ni la Haica ni personne d'autre ne s'en est offusqué ni les a taxés de s'en servir comme « outil de propagande pour leur personne » ni de « violation des conditions de création et d'exploitation d'une chaine télévisée privée ». Quant à qualifier Nebil Kaorui « d'acteur politique important » et l'accuser de vouloir, à partir de l'émission « Khalil Tounes » « promouvoir son image parce qu'il a été par le passé un acteur politique… », Ce ne sont là que conjectures et procès d'intention destinés à nuire à l'homme et tentatives vaines de porter atteinte à une chaine libre, indépendante et qui dérange d'autant plus qu'elle occupe depuis des mois le sommet de l'audience nationale. Quand une décision s'appuie sur des arguments infondés, des allégations fallacieuses, une attitude inquisitoriale avec l'arrière-idée de régler des comptes personnels avec Nébil Karoui et soumettre la chaine Nessma, cela s'appelle un comportement arbitraire et scélérat qui ne se justifie pas. Ce qui est basé sur du faux ne peut être que faux. Livrée aux mains d'un personnage irresponsable, en l'occurrence le dénommé Hichem Snoussi, devenu le véritable patron d'une institution autoritariste à la dérive, la Haica n'est plus qu'un instrument de coercition et de répression et une épée de Damoclès brandie contre tous ceux qui osent contrevenir aux oukases de cet homme, lui-même en service commandé, et contre tous les médias libres et indépendants. Et c'est peu de dire que cela constitue une menace contre le paysage médiatique que la Haica est en train de vouloir faire imploser, contre la liberté de communication et d'expression et contre le processus démocratique dans son ensemble. Mais, respectueuse de la loi autant qu'attachée à sa liberté dans un pays où celle-ci est garantie par la Constitution, Nessma ne se soumettra pas ni ne fléchira et demeure résolue à préserver son indépendance. Il est plus qu'urgent que l'Assemblée des Représentants du Peuple assume ses responsabilités en adoptant le projet de loi portant organisation du secteur audiovisuel pour le sortir de la fange où l'a plongé la Haica.