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Enseignant-pédophile de Sfax : la culture du silence
Publié dans Business News le 17 - 03 - 2019

L'opinion publique tunisienne a été récemment ébranlée par l'affaire de l'instituteur de Sfax suspecté d'avoir sexuellement agressé près de vingt élèves. Une affaire qui relance le débat sur la protection des enfants contre les actes de pédophilie, dans le milieu scolaire...ou ailleurs, mais aussi sur l'importance de munir les enfants des moyens nécessaires pour dénoncer leurs agresseurs.
Selon les premiers éléments de l'enquête, révélées par le délégué régional de l'éducation à Sfax, Issa Chtourou, ces agressions auraient été commises hors des murs de l'établissement scolaire dans lequel cet instituteur travaille depuis plusieurs années. Les premières données de l'enquête privilégient la thèse selon laquelle les élèves auraient été agressés durant les séances de cours particuliers donnés par le professeur. Une donnée qui a incité le ministère de l'Education à suspendre toute personne prodiguant des cours particuliers hors du cadre éducatif.

Cette affaire de harcèlement sexuel ou du viol d'un enfant n'est pas réellement une première en Tunisie. Plusieurs cas d'inceste, d'enfants agressés par un membre de la famille proche (père, frère, oncle, etc) ou encore d'un voisin, un ami de la famille ou une connaissance sont portés devant les tribunaux. Ceux d'enseignants-agresseurs sont moins courantes et sont, de ce fait, considérées comme "hors-norme". Si cette affaire a été largement médiatisée, d'autres le sont moins mais sont tout aussi accablantes.
L'image d'un enseignant "hors de soupçon" et irréprochable s'en trouve, ici, profondément ébranlée. Cette affaire a choqué l'opinion publique et plus particulièrement les parents d'élèves, remettant en cause la sécurité et l'intégrité de leur progéniture dans les écoles publiques ou privées du pays. Sur la toile, de nombreux parents s'interrogent sur l'avenir même de l'enseignement en Tunisie, d'autant plus qu'il est au coeur d'une crise qui dure depuis plusieurs mois.

Du côté de la justice, une enquête a été ouverte afin de faire toute la lumière sur cette affaire et de dévoiler les circonstances qui ont fait que 17 filles et 3 garçons ont été sexuellement agressés - certains ont même été violés - par un de leurs enseignants sans que personne ne s'en rende compte jusque-là. Un mandat de dépôt a par ailleurs été émis contre l'instituteur mais les parents ne décolèrent pas.

Les enfants victimes de viol et de harcèlement sexuel dans cette affaire ont pu bénéficier d'un suivi psychologique fourni par le département de psychiatrie de l'hôpital universitaire Hedi Chaker à Sfax, et ce par ordre du ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées. Mais cette mesure va-t-elle en fin de compte apaiser la peur des camarades de classe de ses victimes et plus particulièrement de leurs parents ? Va-t-elle aussi rétablir le lien entre instituteurs et parents d'élèves, qui rappelons-le est devenu un peu défectueux en raison des incessantes grèves et sit-in du corps enseignant?

Cette affaire devrait servir à briser la loi du silence. Il est temps de penser une réelle campagne de sensibilisation contre les crimes sexuels et les agressions pédophiles commises contre les enfants. Que le dialogue s'installe entre parents et enfants et même entre enseignants et élèves afin que les enfants soient conscients de leurs droits et de les aider à dénoncer toute agression éventuelle avant que l'affaire ne prenne ce genre d'ampleur.

L'article 226 ter du code pénal tunisien stipule clairement qu'un individu encoure une peine de deux ans de prison ainsi qu'une amende de cinq mille dinars tunisiens en cas de harcèlement sexuel, d'agression ou même de gestes ou de paroles ayant une connotation sexuelle. La peine est portée au double si la victime est un enfant et si l'auteur a une autorité sur la victime ou abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions. Quant aux accusations de viol, l'agresseur risque l'emprisonnement à perpétuité.

Le texte de loi est tout à fait clair pour ce type d'affaire judiciaire. Reste maintenant à savoir si le ministère de l'Education va prendre, de son côté, des mesures radicales contre cet instituteur accusé de pédophilie et mettre en place les mesures qui s'imposent afin d'éviter que ce genre d'affaire se reproduise. En guise de conclusion, les droits de l'enfant doivent être protégés comme il est expressément indiqué dans l'article 47 de la constitution de 2014. Et l'Etat tunisien doit fournir plus de protection à ses enfants sans discrimination et d'éviter de répéter les mêmes erreurs à l'avenir. Le cas des enfants de l'école coranique de Regueb, à Sidi Bouzid, est aussi une leçon à tenir en compte.


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