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Ce que Nabil Karoui doit à Elyes Fakhfakh
Publié dans Business News le 05 - 02 - 2020

Il est communément admis qu'il ne faut pas croire les promesses des politiciens, surtout en période électorale. Mais cela ne nous oblige pas, non plus, à tolérer qu'ils aient une position et un discours différents d'une semaine à une autre.
Le « mafieux » Nabil Karoui, celui qui est entré en politique sur le dos de la misère des gens, celui qui a créé une association pour son destin politique en mettant aux ordres sa chaîne de télévision en sa faveur, celui qui a ignoré les injonctions de la Haica, qui a fait appel aux lobbyistes en les payant des fortunes…est soudain devenu fréquentable et incontournable dans la scène politique tunisienne, et c'est grâce au nouveau chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh.

Les partis Ennahdha et Tahya Tounes étaient, il y a un temps, les principaux critiques de Nabil Karoui et de son parti. Il ne faut pas remonter loin dans le temps pour se rappeler que ces deux partis avaient essayé d'exclure Nabil Karoui et son parti des élections. Aujourd'hui, ils sont devenus ses meilleurs avocats et leurs dirigeants font la tournée des plateaux pour nous convaincre que Qalb Tounes doit faire partie du gouvernement. Le chef du parti islamiste est même passé à la menace voilée en prédisant sur Mosaïque FM que le gouvernement ne passerait pas si Qalb Tounes n'en faisait pas partie.
En faisant le choix d'écarter Qalb Tounes de sa composition gouvernementale, Elyes Fakhfakh en a fait un acteur incontournable de la tambouille politique en préparation. Il est vrai qu'il a fait le choix de la clarté et de la cohérence par rapport à des critères critiquables, mais c'était sans compter le prix de ce choix et la compétence avérée des manœuvriers d'Ennahdha et de Tahya Tounes. Il aurait pu anticiper leur retournement de veste même s'ils parlent de « soutien politique élargi » et de « intérêt suprême de la nation ». Même si sa volonté première était de mettre de côté Qalb Tounes, il aurait pu le cacher et laisser les négociations évoluer avant de mettre cela en place.
Grâce au choix fait par Elyes Fakhfakh, l'adoption de la composition gouvernementale sera tributaire de l'intégration de Qalb Tounes. Ainsi, le gouvernement deviendra une espèce d'arche de Noë qui réunira des aspirations politiques contradictoires et qui n'aura aucun cap clair. Tout cela, disent-ils, permettra d'avoir une majorité qui permettra au gouvernement de passer plus facilement ses lois et ses réformes. Et bien sûr, c'est complétement faux.

Reste à savoir ce que fera Elyes Fakhfakh devant cette situation qui se complique de jour en jour. Les choix ne sont pas nombreux sachant que le président de la République, Kaïs Saïed, a déjà annoncé à demi-mot qu'il procéderait à la dissolution du parlement si le gouvernement de Elyes Fakhfakh ne passait pas.
Le premier choix serait d'accepter la présence de Qalb Tounes au sein du gouvernement après avoir fait le choix de l'écarter. Mais ce choix n'est pas tenable pour deux raisons. La première tient à la crédibilité du chef du gouvernement. Un tel rétropédalage serait fatal pour le discours politique d'Elyes Fakhfakh et le placerait d'emblée dans une posture délicate. Il ne peut décemment dire une chose et faire son contraire surtout quand on place son gouvernement sous le signe de la « clarté et de la reconstruction de la confiance ».
La deuxième raison est que l'entrée de Qalb Tounes est susceptible de faire fuir d'autres partis influents à l'instar d'Attayar. Le fameux soutien politique que le gouvernement souhaite avoir s'effriterait avec les défections d'Attayar ou Al Karama. Il est clair que le gouvernement serait adopté s'il obtenait les votes d'Ennahdha et de Qalb Tounes, mais est-ce que Elyes Fakhfakh assumerait de devenir le chef de ce gouvernement ? Est-ce que Elyes Fakhfakh accepterait d'être le premier responsable dans ce nouveau consensus contre nature ? Si jamais il faisait cette concession, il ne serait plus digne de présider le gouvernement tunisien et il mériterait qu'on vote contre lui à l'Assemblée.
L'autre choix possible est de claquer la porte et de refuser de faire partie de cette nouvelle mascarade en préparation. Il est sûr que ce serait une posture chevaleresque toute à l'honneur d'Elyes Fakhfakh. Mais elle conduirait au même résultat qu'un camouflet à l'assemblée, à savoir la dissolution de l'ARP. On voit mal Kaïs Saïed choisir quelqu'un d'autre pour une énième tentative puisque le texte constitutionnel parle du « plus apte ». Il ne saurait y en avoir deux. Elyes Fakhfakh pourrait renoncer et tenir une conférence de presse où il dévoilerait toutes les pressions et toutes les manœuvres qui ont entravé la formation de son gouvernement. Mais encore une fois, le résultat serait le même.

Elyes Fakhfakh est dans une position délicate. Il ne peut pas compter sur les partis qui veulent faire ce gouvernement à leurs conditions et il ne peut pas compter sur un soutien politique prononcé et clair de la part du président de la République. Il doit également penser à préserver sa crédibilité politique en gardant une certaine cohérence dans ses choix et dans ses décisions. Autant dire que ce ne sera pas du tout facile et que le spectre d'élections législatives anticipées approche à grands pas.


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