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Saïed, Ghannouchi, Fakhfakh ou la guerre des prérogatives sur fond de pandémie
Publié dans Business News le 18 - 03 - 2020

Ces derniers jours, la crise déclenchée par le coronavirus Covid-19 a permis d'étaler au grand jour la guerre entre les trois présidences en Tunisie. Discours à la nation, annonce de mesures et réunions accélérées, le président du Parlement, le président de la République et le chef du gouvernement ont multiplié les sorties pour affirmer, chacun, son pouvoir.

Malgré les multiples réunions et les slogans concernant l'harmonie à la tête de l'Etat pour rompre avec « les expériences du passé », les choses semblent aller mal entre le président du Parlement Rached Ghannouchi et le président de la République, Kaïs Saïed. La tension était palpable bien que la mésentente entre les deux hommes n'était pas affichée publiquement. Les piques étaient échangées en toute discrétion. Mais cela ne pouvait durer longtemps. D'ailleurs, on se rappelle parfaitement lorsque le chef de l'Etat avait réuni Rached Ghannouchi et Youssef Chahed pour les mettre face à leur responsabilité historique, tout en leur prodiguant un cours constitutionnel autour de l'article 89 qui mets en évidence ses prérogatives. Mais aussi de la fameuse réplique du Kaïs Saïed qui a assuré qu'il n'y a qu'un seul président en Tunisie, « Il n'y a pas trois présidences. Il existe un seul président de la République, ainsi qu'un président du Parlement et un président du gouvernement. Aujourd'hui, une nouvelle ère s'ouvre à nous et nous devons éviter de répéter les erreurs du passé ».

Cela dit et après l'installation du nouveau gouvernement, les choses ne vont pas mieux. Le Parlement n'a pas été dissous et c'est ce Parlement qui a repris le dessus puisqu'il peut retirer la confiance au chef du gouvernement au premier dérapage et désigner un nouveau successeur.
Et voilà qu'à peine quelques jours après sa prise de fonctions, le nouveau chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, fait face au premier cas de coronavirus enregistré en Tunisie. Le début d'une crise sanitaire et économique se profile à l'horizon. Une situation ardue et un challenge à relever pour un nouveau gouvernement qui hérite d'une situation économique et sociale non des plus avantageuses.

Au fil du développement de la situation, le chef du gouvernement, conscient de l'étendue de son champ d'action, s'adresse au peuple tunisien. Armé d'une série de mesures correspondant à la phase 3 de la pandémie, Elyes Fakhfakh se lance dans une action anticipative pour faire face à la maladie qui n'est encore qu'en phase 2 dans le pays. Toutefois, bien que les mesures annoncées ne soient pas à la hauteur des attentes des Tunisiens, elles restent acceptables en se référant au traitement tardif de certains « grands pays ». Mais, le chef du gouvernement a déclenché le début des clivages avec le Parlement en refusant de se présenter au bureau de l'Assemblée des représentants du peuple pour examiner et discuter des mesures prises.
Dans ce contexte, le vice-président de l'ARP, Tarek Fetiti s'est adressé, au président de la République, Kaïs Saïed, au président de l'ARP, Rached Ghannouchi et au chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, les invitant à dépasser « leurs différends » devant la crise sanitaire que traverse le pays.
Le vice-président a même accusé Elyes Fakhfakh de mensonges, assurant qu'il ne s'était pas concerté avec le président de l'ARP. Il a, également, dénoncé les propos du président de la République Kaïs Saïed ayant appelé à ce que les l'action des institutions étatiques au service des citoyens se poursuive « dans le respect des compétences de chaque autorité, sans ingérence, conflit ou spéculation politique ». Tarek Fetiti a estimé que la présidence de la République n'avait pas à faire étalage des différends internes devant le monde entier.

Et la guerre des prérogatives ne s'arrête pas là, puisqu'après la deuxième sortie médiatique du chef du gouvernement pour annoncer des mesures préventives complémentaires, le chef de l'Etat a, finalement, décidé de sortir de son mutisme et annoncer la mesure qui rentre dans son domaine de compétences : un couvre-feu de 18h à 6h du matin. Une mesure considérée comme non-justifiée par plusieurs observateurs. Outre l'épuisement des forces de l'armée et leur exposition aux risques de contamination, les dispositions du couvre-feu ont engendré des rassemblent monstres dans les moyens de transport et un risque accru de contagion.

Mais, le chef de l'Etat a profité de son adresse au peuple pour lancer la balle dans le camp du Parlement, en l'invitant à mettre en place les textes législatifs permettant l'accompagnement économique des entreprises en ce temps de crise, notamment, le rééchelonnement de la dette. Cette sortie médiatique de Kaïs Saïed a été très critiquée. Jugé décevant et non à la hauteur de la gravité de la situation, le discours de Saïed a démontré encore une fois la profondeur de la crise et de la tension entre les trois présidences.

Au moment où toutes les parties de ce conflit appellent, chacune, à la solidarité sociale pour surmonter la crise, ce sont ces-mêmes parties qui font preuve de désunion et d'orgueil démesuré. Chacun des présidents s'attachant bec et au ongles à ses prérogatives et à son pouvoir conféré par la Constitution. Une Constitution que, a priori connaitre par cœur, pour comprendre qui fait quoi et comment. La crise du coronavirus, au-delà, du danger qu'elle représente pour un pays qui manque de moyens comme le nôtre, a permis de révéler au grand jour les défaillances du régime actuel, tout comme les tiraillements qui rongent le sommet de l'Etat.


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