A une année des élections présidentielle et législatives, quatre partis s'apprêtent à tenir leurs congrès pour se repositionner sur l'échiquier politique national. Décidément, l ‘été 2008 s'annonce particulièrement chaud pour les composantes de la scène politique tunisienne. L'événement majeur qui tient déjà en haleine la classe politique est le congrès du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) qui se tiendra du 30 juillet au 2 août au Palais des expositions du Kram. Placé sous le signe du « Défi », ce congrès qui se tiendra dans le sillage des festivités de l'anniversaire de la proclamation de la République, (le 25 juillet 1957), traduit l'attachement du parti au pouvoir à relever les défis qu'impose une conjoncture internationale des plus maussades. Il s'agit notamment des effets de l'entrée de la Tunisie dans une zone de libre-échange avec l'Union européenne conformément à l'accord d'association signé entre les deux parties en 1995, de la flambée des prix du pétrole et des matières de base ainsi que de la lutte contre le chômage. Des motions représentant le programme du parti durant les années à venir sur les plans économique, politique et social seront en effet discutées et adoptées. Quelque 2600 congressistes doivent également élire un nouveau comité central qui sera élargi conformément aux recommandations du Président de la République lors de la dernière réunion du Bureau Politique du parti. Effervescence électorale chez l'opposition Du côté de l'opposition, le Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) ouvrira le bal le 12 août. L'enjeu du congrès de ce parti sorti en 1978 des entrailles du Parti Socialiste Destourien, ancêtre du RCD, est purement électoral. D'autant plus que cette formation d'opposition, qui avait raflé la majorité des sièges lors des législatives de 1981, a beaucoup perdu de sa marge de manœuvre et de sa crédibilité depuis le retrait de son fondateur, Ahmed Mestiri, au début des années 90. Le poste de secrétaire général attise en effet toutes les convoitises. Outre l'actuel secrétaire général, Ismaïl Boulehya , qui pourrait céder à la tentation de briguer un nouveau mandat malgré son âge avancé, plusieurs autres membres du Bureau Politique ont déjà annoncé leurs candidatures sur les colonnes de la presse. Il s'agit essentiellement des députés Taib Mohsni, Aroussi Nalouti et Sahbi Bouderbala. Il n'est pas également exclu que l'ancien secrétaire général, Mohamed Moâda, et l'ancien président du conseil national, Mohamed Ali khalfallah, présentent leurs candidatures. La deuxième formation qui met les bouchées doubles pour tenir son congrès constitutif d'ici la rentrée n'est autre que le Parti des Verts pour le progrès (PVP). Cette formation, d'obédience écologiste, légalisée en mars 2006, a réussi ces derniers temps à attirer plusieurs passionnés de l'écologie et d'autres militants ayant déserté d'autres formations d'opposition. Présidé par Mongi Khammassi, ancien député du Parti Social Libéral, le PVP est l'unique parti vert légal en Tunisie. Par ailleurs, le Forum Démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, centre gauche) doit également tenir sa première assise nationale durant la rentrée. Ce parti présidé, par Mustapha Ben Jaâfar, a été légalisé en 2003. Il a été autorisé depuis quelques années à publier son journal hebdomadaire « Mouatinoun » (Citoyens).