Le Gouvernement provisoire examine un projet de plan multisectoriel de développement du bassin minier qui sera soumis à toutes les parties, prévoyant une implication forte de la CPG (Compagnie de Phosphates de Gafsa) et l'ensemble des secteurs économiques. Ce plan de développement inclut une implication forte de la CPG en termes d'investissements et d'emplois directs. En effet, près de 800 Millions de dinars seront investis par CPG/GCT (Groupe chimique tunisien) dans des projets productifs et environnementaux et 2000 recrutements seront effectués par la CPG, à travers une commission associant toutes les composantes de la société civile (représentants du bassin minier, ligue des droits de l'homme, partenaires sociaux), afin d'assurer la transparence totale de l'opération), indique le ministère de l'industrie et de la technologie. En termes d'emplois indirects, le plan vise à renforcer, par la contribution de la CPG en tant qu'entreprise citoyenne, le développement de la région à travers plusieurs mécanismes. Pour le ministère de l'industrie et de la technologie, les contacts ont été établis depuis plusieurs jours avec les jeunes du bassin minier, en concertation avec le ministère du développement régional et local, ainsi que d'autres parties représentant la société civile, en vue d'aboutir à des résultats pratiques devant assurer le plus grand nombre d'emplois aux jeunes de la région et permettre de préserver la CPG. Le ministère rappelle dans ce cadre qu'une réunion groupant 52 représentants des 4 délégations concernées, s'est déroulée au siège du département, le mercredi 9 février, en présence des médias. Les propositions avancées n'ont pas reçu le consensus de tous les participants, ''mais le dialogue continue et se poursuivra le temps qu'il faudra pour répondre aux aspirations exprimées par le bassin de Gafsa qui sont tout à fait légitimes, traduisant l'ampleur du chômage et une situation économique et sociale qui résultent de plusieurs décennies de détérioration''. Pour le ministère de l'industrie et de la technologie, la CPG ne peut à elle seule répondre, directement ou indirectement, à toutes les aspirations légitimes (17000 emplois, ramenés à 8500) revendiqués par les représentants du bassin minier, car c'est une entreprise qui évolue dans un environnement international concurrentiel. Ce plan de développement du bassin minier qui inclura, outre la CPG, l'ensemble des secteurs économiques, s'articule autour de huit grands axes. Il met l'accent sur la réalisation de projets de PME et l'introduction des activités industrielles et de services, à travers les fonds d'investissement et le pôle technologique de Gafsa. Cette structure mettra en place l'infrastructure industrielle nécessaire (zones et bâtiments industriels, fibre optique, centres d'appels à). Une première partie de cette infrastructure a déjà permis la création de 3000 emplois (grâce à la révolte de 2008 dont la pression a permis de débloquer les premiers crédits nécessaires). Son renforcement et le retour à la paix sociale, permettra d'en créer 3000 autres à court terme. Le ministère propose dans ce cadre de créer, outre les fonds existants dans chaque ville minière, un Fonds de Développement Local qui sera géré par des représentants de la ville et sera destiné à la création d'emplois et de petits projets financés par des fonds personnels ou des micro-crédits. Le Conseil Régional assurera le contrôle et le suivi de la gestion de ces Fonds. S'agissant de l'activation des mécanismes d'emplois, le plan prévoit la mise à la disposition du Conseil Régional (dans sa nouvelle version), d'une enveloppe financière annuelle qui sera fixée incessamment pour la création d'emplois favorisant l'encadrement et le développement de diverses associations d'intérêt général. Le quatrième axe du plan vise la réalisation de projets environnementaux dans la région du bassin minier (villes et campagnes) qui a subi des dégâts immenses, depuis des décennies. Le plan de développement du bassin minier prévoit, en outre, d'accélérer la réalisation des projets d'infrastructure routière déjà définis, en vue de désenclaver la région et de multiplier les projets agricoles pour lesquels la région offre des potentialités importantes encore non exploitées. Il s'agit, par ailleurs, de renforcer l'infrastructure sanitaire et sociale et de renforcer la Formation certifiante dans plusieurs spécialités (mécanique, électronique, informatique, textile, langues), ainsi que de renforcer les relations entre l'Université, le Centre de Recherche de la CPG et les entreprises. Ce projet de plan de développement du bassin minier est soumis au débat, affirme le ministère de l'industrie et de la technologie, appelant toutes les parties à le critiquer, l'étoffer et l'enrichir. La démarche retenue servira, également, de modèle pour l'ensemble des zones de développement régional, précise encore le ministère. Ce plan amendé, corrigé, complété se veut un plan ambitieux, ''à la hauteur des attentes de notre jeunesse qui a été à la pointe de cette révolution et ne manquera pas de renforcer l'attractivité de la région qui commence à construire une image nationale et internationale propice à l'investissement et à l'emploi''. Le ministère rappelle qu'aujourd'hui toute la filière du phosphate à Gafsa et Sfax est bloquée, soit plus de 22000 emplois au total, sans compter les effets induits (chaque jour d'arrêt de la filière fait perdre à la Tunisie 9 millions de dinars, outre les menaces sur les parts de marchés du pays dans le monde). La même source met l'accent sur l'importance de la mobilisation de toute la société civile pour la reprise du travail, ajoutant que le dialogue et la raison finiront par l'emporter, car ils demeurent ''les meilleurs garants de notre révolution et de notre avenir démocratique''.