Comment peut-on gérer le changement? Comment se préparer à être un vrai parti de pouvoir ? Quel est le modèle politique le plus adapté pour la Tunisie? Doit-t-on l'importer ou le créer ? Telles sont les principales problématiques, débattues samedi 20 août 2011, lors d'une conférence de presse organisée par l'association « Nou-R ». M. Maher Kallel, officier de l'investissement international, a insisté sur l'obligation de rompre avec le modèle tunisien qui a montré ses limites dans tous les domaines et de trouver, entre autres, un nouveau modèle de société. « C'est à la Tunisie de créer ce modèle », a-t-il indiqué. La Tunisie a fonctionné pendant plus de 30 ans sans aucune vision, ce qui a été à l'origine d'un chômage structurel et d'inégalités régionales. M. Kallel a fait savoir qu'aucun parti n'a proposé un nouveau modèle de la Tunisie. D'ailleurs, aucune vision cohérente n'a été proposée intégrant tous les aspects, à savoir, le politique, le social, l'économique, le culturel ou l'éducation. Les véritables problèmes ne sont pas encore posés. Les difficultés économiques tels que le budget 2012, et la gestion de la période transitoire n'ont pas été traitées. Selon M. Kallel, les partis politiques ont besoin d'une approche méthodique et structurelle et un nouveau style de leadership pour une nouvelle génération de jeunes révolutionnaires. Pour sa part M. Jamel Guemara, consultant, a développé quelques réflexions pour bien gérer le changement dans ce contexte de rupture. 5 piliers devraient être pris en considération : un contexte, un contenu, des cibles et des acteurs, des leviers et une approche. Selon lui, trois niveaux de changement semblent être indispensables, à savoir les procès, la structure interne et l'institution et son environnement. Le changement dans un contexte de rupture implique des modifications majeures : vision, positionnement, objectifs, relations de pouvoirs, procédures, information… comme il nécessite de repenser les 3 niveaux, d'une façon séquentielle et progressive. Le contexte actuel de la Tunisie nécessite également une vision stratégique qui tient compte de l'environnement ainsi qu'une planification opérationnelle et une démarche cohérente et coordonnée.