Dans une interview accordée au journal « Al Sharq Alawsat », Mustapha Ben Jaafar, président de l'Assemblée nationale constituante, ANC, a expliqué que le retard observé dans les travaux de l'Assemblée et particulièrement dans la rédaction de la constitution est dû essentiellement aux tiraillements et désaccords qui souvent apparaissent entre les constituants. M. Ben Jaafar a indiqué que la préparation du budget complémentaire de l'Etat et le règlement intérieur de l'ANC ont pris plusieurs mois et que le délai pour la rédaction de la constitution ne doit pas s'appliquer à compter des élections du 23 octobre. Il a affirmé que le rythme de rédaction de la constitution n'a rien que de très normal, voire soutenu, et qu'il pourrait s'accélérer s'il arrivait à être réduit. Le président de l'ANC rejette la responsabilité de ce retard sur « certains élus » qui soulèvent souvent des questions inappropriées et qui ont pris pour credo de refuser systématiquement les idées de l'autre. Après avoir réaffirmé avec force la légitimité incontestable, inviolable et permanente de l'ANC jusqu'à l'achèvement de sa mission, M. Ben Jaafar a souligné la volonté de la troïka de sortir au plus vite du statut de temporalité et que par ailleurs le calendrier présenté doit être perçu comme celui de tous, car adopté suite à un consensus entre les partenaires politiques au pouvoir. Le président de l'ANC a nié que la présence de son parti au sein de la troïka au pouvoir est un moyen de pression sur Ennahdha indiquant que ce mouvement œuvre pour le plus grand bien de la Tunisie et qu'il a consenti de bien grandes concessions pour établir le consensus entre les partis et acteurs politiques. Et toujours à propos d'Ennahdha, M. Ben Jaafar a déclaré que ce parti a gagné les dernières élections et qu'il est fort probable qu'il réédite son succès, car reposant sur une assise populaire incontestable. Tout en affirmant la capacité d'Ennahdha d'appréhender les différents problèmes du pays et d'y trouver les solutions idoines en prenant en considération les impératifs de l'étape future, l'allié d'Ennahdha ne rate pas l'occasion de brocarder Nidaa Tounes. Il a exprimé une réelle crainte que ce parti soit un moyen de retour des RCdistes, mais la justice transitionnelle sera le dispositif approprié pour leur barrer la route, a-t-il dit, ajoutant qu'Ettakattol a été le premier parti à avoir mis en garde contre la contrerévolution et que Nidaa Tounes ne saurait en aucun cas se présenter comme une alternative à Ennahdha. M. BELLAKHAL