L'on croyait l'affaire de « JAL GROUPE » entièrement et définitivement réglée, surtout après que son président directeur général, M. Daniel Andagia, eut annoncé la conclusion d'un accord entre son entreprise et les représentants des employés et la « volonté du groupe de poursuivre et consolider ses investissements en Tunisie ». Or, vendredi 3 mai 2013, l'entreprise a publié un communiqué dans lequel il est dit que l'unité de production de Menzel Bourguiba fait face à un blocage en dépit des négociations engagées avec les parties syndicales dans la perspective d'une restructuration de ses unités de production. Le communiqué souligne que « le blocage du site de production est dû à une série de débrayages illégaux dont les auteurs, une minorité, ne représentent nullement les 4 mille salariés du groupe » et que « cette situation met le groupe dans une position délicate après un fléchissement de son chiffre d'affaire qui a influencé négativement sa situation financière » Hier, mardi 6 mai 2013, M. Karim Marzouk, directeur général du Groupe, a surpris tout le monde en annonçant l'arrêt des unités de production de Menzel Bourguiba pour une période de six mois à compter du 14 mai 2013. M. Marzouk en réfère, ce faisant, à l'article 376 du code du travail et relatif au règlement des conflits collectifs de travail. A cause donc de revendications syndicales, mille ouvriers opérant à Menzel Bourguiba se trouvent menacés dans leur gagne-pain. Pour la partie syndicale, la décision de la direction générale d'arrêter l'activité de l'unité de Menzel Bourguiba a été prise alors que des négociations étaient en cours sur la question de la délocalisation de la ZI vers le Parc des activités économiques (Ex-Zone Franche, NDLR). M. Habib H'zami, SG de la fédération générale du textile, habillement, cuir et chaussures a précisé, à l'agence TAP, qu'une telle délocalisation (d'une ZI à un espace franc) pose un problème syndical. Selon lui, cela entraînerait l'application de la loi n° 23 régissant le travail dans les zones franches qui stipule la privation potentielle des employés de leur droit à la titularisation. M. H'zami a indiqué que ce problème a été discuté entre les protagonistes en vue de trouver une solution satisfaisante pour les deux parties. « Mais, a-t-il précisé, la décision du groupe de fermer le site depuis le 16 avril dernier, a poussé les ouvriers à manifester devant le site de production pour réclamer une indemnité de départ ». Le responsable syndical a fait remarquer que la résolution de ce problème doit impérativement passer par un dialogue syndical au sein de l'UGTT, hors des influences des partis politiques et membres de l'ANC qui ont influencé le cours des négociations. Un tel problème, a souligné le syndicaliste, fait peser une menace sur les employés de Menzel Bourguiba, certes, mais peut menacer les autres unités du groupe JAL, voire des autres entreprises implantées dans la région. Samedi 4 mai 2013, les ouvriers s'étaient rendus à Bizerte où ils ont manifesté devant le siège du gouvernorat, hier, mardi 7 mai, ils étaient revenus à la charge avec plus d'agressivité, ayant tenté de franchir les barrières protégeant le siège du gouvernorat. M. BELLAKHAL