Ennahdha a encore surpris son monde en proposant un nouveau candidat à la primature, face à la détermination de l'opposition de barrer le chemin du palais de la Kasba à Ahmed Mestiri. Ce nouvel homme tombé dans les bonnes grâces du parti islamique au pouvoir n'est autre que Hammouda Ben Slama. Ce médecin, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, ancien secrétaire général de la LTDH, a renoué avec la vie politique en décembre 2012 en participant à la commission d'enquête mixte sur les événements dramatiques de la place Mohamed Ali entre les LPR et les syndicalistes de l'UGTT. Enquête terminée, faut-il le rappeler en queue de poisson et qui a donné lieu à des rapports contradictoires. Ben Slama s'était alors fait remarquer en affirmant que les LPR n'étaient pas les seules responsables de ces incidents et de ces violences. Ce qui pouvait largement suffire à Ennahdha pour qu'elle considère cet homme comme « un indépendant, à égale distance de tous les partis et tendances politiques » Rappelons cependant que M. Ben Slama est resté très proche du Mouvement de tendance islamique (MTI), ancêtre d'Ennahdha et qu'il est l'un des architectes du rapprochement entre Ennahdha et Ben Ali, dès l'accession de ce dernier au pouvoir. Il s'est alors éloigné du régime après les opérations de répression des islamistes au début des années 1990. Il a même décliné l'offre d'un poste d'ambassadeur. Les relations de Ben Slama avec les islamistes remontent aux années 1970. Ce qui peut expliquer en partie, les atomes crochus entre cet homme âgé aujourd'hui de 68 ans et les dirigeants actuels du parti devenu politique d'Ennahdha. Cela explique aussi pourquoi Ennahdha clame sa confiance en cet homme, classé 2ème après Ahmed Mestiri. Toutefois, des partis participant au dialogue national, tel celui de Hamma Hammami, déclarent ne pas être au courant de la candidature de Hammouda Ben Slama. Il reste à signaler que pour sortir de cette crise engendrée par la suspension sine die du dialogue national, Ennahdha est en train d'examiner tous les recours et options, dont elle dispose, notamment en la personne de Néjib Chebbi qui, à l'instar de Ben Slama, conserve des rapports privilégiés avec le leadership nahdhaoui. M. BELLAKHAL