Tendance TUNINDEX, les 5 000 points en ligne de mire L'embellie du marché actions tunisien, entamée depuis trois semaines, persiste encore. A la quasi‐fin de la saison des publications annuelles, les investisseurs continuent à consommer la moindre information, et à alimenter, ainsi, la volatilité. Le TUNINDEX a gagné 0,48% et a clôturé la semaine à 4955,66 points. Ses gains annuels sont de l'ordre de 15,47%, contre 16,55% pour la même période l'année précédente. Le volume des échanges s'est normalisé, après les chiffres de la semaine dernière, et s'est établi à 38,890 MDT vs 150,438 MDT la semaine précédente. Nous pensons que l'indice de la Bourse de Tunis pourrait dépasser la barre des 5 000 points, durant les prochains jours, si le marché ne connait pas d'opérations massives de prise de bénéfices. Nous sommes, également, confiants que la glissade spectaculaire de l'euro, et l'inquiétude qui a envahi les marchés financiers européens ne constituent pas, du moins pour le moment, une source de crainte pour la place de Tunis. Par ailleurs, nous pensons que faute d'une réponse politique forte de la part des dirigeants de la Zone euro, les investisseurs tunisiens pourraient, à la veille des chiffres semestriels, établir une nouvelle hiérarchie au sein des valeurs de la cote. Les sociétés qui devraient être recherchées seraient les moins exposées au risque de taux ou celles qui tireraient profit de la dépréciation de la monnaie européenne face à l'euro. Côté publication des résultats, la semaine était relativement calme. La GIF a accusé un recul de 26,5% à 1,225 MDT de son bénéfice net, et la BTE qui a enregistré une légère progression de 6,5% à 1,196 MDT. Par ailleurs, six sociétés de la cote ont tenu leurs Assemblées Générales Ordinaires et/ou Extraordinaires. Elles ont toutes adopté les projets de résolutions avancées, exception faite pour l'ATL. Les actionnaires ont souhaité toucher une part plus importante des bénéfices de la société de leasing, au vu des performances affichées en 2009. Ainsi, le dividende a été fixé à 0,200 DT au lieu de 0,150 DT initialement proposé. Ce lundi connaîtera le démarrage de l'opération Carthage Cement, la troisième introduction de l'année, et la première sur le marché alternatif. L'émission se fera par le moyen : i) d'une Offre à Prix Ferme ‐OPF‐ de 20 337 846 actions représentant 28,64% du total des actions à émettre en numéraire, et ii) d'un Placement Garanti essentiellement auprès d'institutionnels autres que les OPCVM de 47 368 421 actions représentant 66,72% du total des actions à émettre en numéraire. L'OPF est ouverte au public du 24 Mai 2010 au 02 Juin 2010 inclus. La réception des demandes de souscription dans le cadre du Placement Garanti se fera à partir du 24 Mai 2010, mais pourrait être clos par anticipation, sans préavis, et dans tous les cas au plus tard le 02 Juin 2010 inclus. Carthage Cement s'introduira au prix unitaire de1,900 DT. Sur le front des valeurs, Tunisie Lait revient en première position avec une hausse hebdomadaire de 17,17% à 6,210 DT. Elle devance la BIAT et Tunis Re qui ont respectivement progressé de 7,25% à 80,900 DT et 5,67% à 11,000 DT. L'effet augmentation de capital de la SOTUMAG a été rapidement consommé, et le titre se retrouve, cette semaine, au bas du tableau, en se rétractant de 9,33% à 1,750 DT. Actualités de la semaine Date de réalisation du split, BT Le Conseil d'administration de la BT a décidé de procéder au fractionnement de la valeur nominale de l'action de 10 à 1 DT à partir du 31‐05‐2010. Franchissement de seuils, BIAT Maghreb Financière Holding a franchi, à la hausse, les seuils de 10% directement et 33,3% de concert, du capital de la BIAT, en acquérant 998 958 actions et droits de vote, soit 5,88% du capital. Franchissement de seuil, CIL Groupe des Assurances de Tunisie GAT a franchi, à la baisse, le seuil de 10% du capital de la CIL, en cédant 4 854 actions et droits de vote, soit 0,162% du capital. • Valeurs à suivre Dans un secteur caractérisé par une offre abondante des opérateurs dans un marché de petite taille, ATL a su tirer son épingle du jeu. L'exercice 2009 s'est soldé par un résultat net en progression de 23,3% à 6,571 MDT, et un PNL de 15,137 MDT (+21,7%). Pour se distinguer, le leaseur a mis l'accent sur l'amélioration de la qualité des services, en particulier la réduction des délais de réponses, et l'implantation graduelle dans les différentes régions du pays. Pari gagnant, puisque la compagnie de leasing s'offre aujourd'hui la place du dauphin, derrière Tunisie Leasing, avec 16,5% des mises en force et 16,2% d'encours financiers. Le durcissement des crédits bancaires, suite à la crise financière, a affecté le recouvrement des loyers à première demande. La mise en place d'une politique de recouvrement rigoureuse a permis de réduire le taux des créances classées de 1 500 points de base à 7,12%. Le contexte économique fébrile, qui a marqué une bonne partie de l'année, a poussé l'ATL à optimiser sa gestion Actifs‐Passifs, en mobilisant moins d'emprunts, tout en tirant profit de la baisse du TMM et de l'amélioration de son pourvoir de négociation vis‐à‐vis des bailleurs de fonds, pour réduire le coût de ses ressources. Les charges d'exploitation ont connu une importante hausse de 17,4% à 6,734 MDT, essentiellement sous le poids des charges de personnel (+21,6% à 2,779 MDT), malgré un effectif en baisse. Les gains de productivité issus de l'utilisation efficiente des RH sont obérés par les bonus et primes de bilan instaurés par le nouveau système de motivation du personnel (+70,4% à 0,649 MDT). Pour les chiffres du T1 10, la production s'est nettement améliorée avec des mises en force en progression de 61,9% à 55,293 MDT. L'inauguration d'une nouvelle agence à Nabeul, et l'ouverture imminente d'une autre à Gafsa, devraient permettre au leaseur d'atteindre ses objectifs pour 2010 (205,000 MDT d'approbations et 195,000 MDT de mises en force). Sur la cote de la BVMT, le titre se négocie 11,77x ses bénéfices 2010 et 1,93x ses capitaux propres vs un P/E10 de 15,88x et un P/B10 de 2,92x pour le secteur. CGF reste à l'« Achat ». La BIAT a surpris le marché, en publiant un résultat net part du groupe en hausse de 72,3% à 63,684 MDT, pour un PNB en légère progression de 0,5% à 312,835 MDT. La chute du coût du risque de 1 230 points de base, à 16,1%, a fortement contribué à la hausse du bottom line de la banque. Durant les dernières années, le management a concentré ses efforts sur le redressement de la qualité des actifs, par la mise en place d'une politique de risques rigoureuse en matière d'octroi de crédits, et le renforcement de la «recovery task». Cette stratégie a commencé à porter ses premiers fruits, avec l'amélioration des indicateurs de rentabilité (un ROE qui est passé de 8,0% à 12,3%), et la consolidation de son assise financière (un ratio de solvabilité toujours supérieur à la moyenne du marché). Le management espère réduire, davantage, son coût du risque afin de maintenir ce niveau de rentabilité. A notre sens, outre la réduction du risque, la banque devrait s'orienter vers les métiers les plus rentables et moins consommateurs de fonds propres (notamment les activités de marché), et ce pour atteindre ses objectifs de ROE (12% à l'horizon 2012). La qualité de l'actif de la banque s'est nettement améliorée, avec un ratio des CDL de 9,4%, et un taux de couverture qui a dépassé le seuil des 70%. Nous apprécions les résultats réalisés par la banque en 2009, et nous pensons qu'il était temps qu'elle touche ces niveaux de profitabilité, au vu de la taille de son portefeuille clients et de la robustesse de son assise financière. Cependant, nous restons prudents sur la récurrence des bénéfices de la banque (la marge d'intérêt contribue au PNB à raison de 47,7%), puisqu'elle est fortement exposée au risque de taux (selon le management, une baisse de 100 points de base du taux directeur affecte le PNB de 20 MDT). La banque pourrait, également, gagner des points sur son coefficient d'exploitation, l'un des plus élevés du secteur. Au prix actuel, la BIAT se paie 19,37x ses bénéfices 2010 et 2,50x ses capitaux propres 2010. La valorisation actuelle de la BIAT reste, à nos yeux, correcte, au regard d'une rentabilité qui s'est nettement redressée. CGF reste à «Conserver». Sur l'ensemble de l'année 2009, l'activité de la SIPHAT a progressé de 4,7% à 43,490 MDT. L'EBITDA du laboratoire pharmaceutique a accusé une baisse de 28,9% à 4,215 MDT, représentant 9,45% de son chiffre d'affaire. La baisse de la marge brute de 6,5% à 19,737 MDT (un taux de marge brute de 45,3% vs 48,4% un an plus tôt) a été accompagnée par une évolution importante des charges d'exploitation qui ont progressé plus rapidement que les revenus. A noter, en particulier, la flambée des charges du personnel de 10,9% à 14,327 MDT. Le résultat net a, ainsi, chuté de 70,3% à 0,599 MDT. Le conseil d'administration, a, en conséquence, révisé à la baisse le dividende 2009 à 0,300 DT vs 0,700, servi au titre de l'année 2008. La filiale de la PCT a mal entamé l'année 2010, et a publié un chiffre d'affaires trimestriel en baisse de 4,3% à 11,615 MDT. La régression du chiffre d'affaires s'explique, en grande partie, par un repli des ventes officinales de ‐16,12% et par la chute de la demande après une augmentation record enregistrée au niveau du 4ème trimestre 2009. L'endettement a repris sa tendance haussière, en particulier les crédits à court terme, la dette financière nette a augmenté de 39,1% à 13,513 MDT. La structure bilancielle s'est fortement dégradée avec un gearing à 38,4% et avec un ratio DFN/EBITDA à 3,20x. Sur la cote de la BVMT, le titre se négocie 42,20x ses bénéfice 2010. Ses niveaux de valorisation et la rigidité de sa structure de coûts (en raison de son statut d'entreprise publique), nous laissent, toujours, négatifs, sur la SIPHAT. Opinion «Vente» réitérée. Pour télécharger l'analyse complète de la semaine boursière, veuillez cliquer ici…