Depuis l'été 2007, des premiers signaux avant-gardistes annonçaient la venue d'une crise financière sans précédent. Ces signaux se sont confirmés avec le déclenchement de la crise des crédits hypothécaires américains qui a culminé avec l'effondrement soudain d'institutions financières centenaires tels que Lehman Brothers. Les scandales financiers se sont succédés, le plus notable étant celui de Madoff qui a annoncé à ses investisseurs l'évaporation de plus de 50 milliards de dollars. L'âge d'or de Wall Street touchait à sa fin. Un économiste a pourtant sonné l'alarme bien avant la propagation de cette crise en prédisant quasiment ce qui pourrait se passer. Mr Nouriel ROUBINI, professeur d'économie à l'Université de New York a essayé de mettre les institutions financières en garde contre l'investissement massif dans des produits structurés. La panique s'est emparée des plus grandes places financières mondiales. Face à la gravité de la situation, les gouvernements ont pris des mesures extrêmes (décision de suspendre les cotations en Russie et en Koweit, l'interdiction des ventes à découvert aux Etats-Unis…) La crise financière a été un facteur à l'origine de la crise économique actuelle, via la crise de liquidité et le resserrement des crédits. Cette crise de liquidité a touché les entreprises et les ménages. Pour tenter de sauver le système monétaire et financier, les gouvernements ont multiplié les sommets de concertation qui ont souvent débouché sur des divergences quant à la manière de s'y prendre pour faire face le plus rapidement possible à une situation qui se dégrade de jour en jour. Les gouvernements de part et d'autre de l'Atlantique initient des plans de soutien à leurs institutions financières : injection de capitaux sous forme de dettes, mesures de garanties, nationalisations… Le congrès américain a voté un plan de l'administration Bush de 700 milliards de dollars autorisant le rachat des actifs toxiques qui permettaient selon son promoteur, le Secrétaire au Trésor Paulson, de nettoyer substantiellement les bilans des sociétés financières et de donner un coup de fouet à leur capacité de financement. Ce plan et d'autres se sont avérés insuffisants, surtout avec la propagation de la crise au début de l'année 2009. Les gouvernements se sont trouvés dans l'obligation de s'investir davantage. Au mois de février, la nouvelle administration américaine a présenté au congrès un nouveau plan « The Financial Stability Plan ». Ce plan comprenait, une enveloppe pour consolider les fonds propres des banques qui en auraient besoin, une enveloppe pour assainir les banques de leurs actifs toxiques, une enveloppe de crédit pour la consommation et la promotion des investissements et une enveloppe qui doit servir à éviter les saisies immobilières. L'enveloppe globale affectée à ce plan serait de l'ordre de 2 000 milliards de dollars. Le gouvernement britannique sous la conduite du travailliste Gordon BROWN est même allé plus loin en annonçant la nationalisation de certaines banques britanniques en difficulté. Malgré de nombreuses critiques, le gouvernement a tenu tout de même à assurer que ça ne serait que momentané et que les prises de participations seraient remises à la vente dès l'assainissement du système financier. Toutes ces mesures interventionnistes ont été accompagnées par des baisses drastiques des taux directeurs pratiqués. Ainsi la FED américaine a baissé ses taux à un niveau historique de 0.25%. Quant à la zone EURO, le gouverneur de la BCE a fini par autoriser une baisse à 1.5%, et ce malgré sa réputation d'opposant à la pratique de la baisse des taux au risque de créer des tensions inflationnistes. Ainsi, et pour la première fois depuis plusieurs décennies, tous les grands espaces économiques (Amérique du Nord, Europe, Asie) sont entrés simultanément dans une phase de récession. Ceci a entraîné un fléchissement des échanges commerciaux mondiaux et renforcé le climat négatif qui a entouré les principales places financières mondiales. Dans la plupart des pays industrialisés (Etats-unis, Zone Euro, Japon), les résultats du premier trimestre 2009 s'annoncent sombres. Un repli massif du PIB, une augmentation du chômage, et un recul des indices de confiance. Dans certains pays, à l'instar du Japon, le repli du PIB sera encore plus grave. Quoique moins catastrophiques, les indicateurs des pays émergents confirmeront un ralentissement net de leur croissance économique largement tributaire de la santé des économies industrialisées et à un accès facile aux financements externes. Les experts du FMI pensent que les effets positifs des mesures gouvernementales prises partout dans le monde pourront se déployer progressivement, et espèrent voir le bout du tunnel d'ici le premier trimestre de 2010. Les espoirs du monde entier sont maintenant tournés vers la capitale britannique où les dirigeants des 20 plus grandes puissances économiques se sont donnés rendez-vous le 2 avril 2009 pour essayer de coordonner leurs actions et nous sortir de cette crise.