M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie ( BCT) a souligné, samedi 09 mai, à Tunis, à la clôture des travaux de la troisième conférence périodique des PDG des banques, que les défis auxquels l'économie nationale est confrontée en raison de la crise économique mondiale exigent l'adhésion volontaire et responsable de l'ensemble des secteurs économiques à toutes les initiatives destinées à en juguler les effets pervers et valoriser toutes les opportunités que cette crise offre. Il a affirmé que le secteur bancaire est appelé à jouer un rôle central et à soutenir davantage l'économie nationale sur la voie du renforcement des facteurs de croissance traditionnels et l'identification d'autres plus performants. Elargir le champ d'intervention du secteur bancaire M. Baccar a relevé la nécessité d'élargir le champ d'intervention du secteur bancaire dans le financement de tous les secteurs économiques productifs aussi bien traditionnels qu'innovants, et ce, dans toutes les régions du pays. L'efficience du secteur bancaire et la pérennité de ses activités sont liés, a-t-il ajouté, à ses capacités de maîtrise du métier d'intermédiation financière, indiquant que le contexte national exige de mettre l'accent sur la mobilisation des ressources et leur orientation vers le financement de l'investissement, considéré comme le catalyseur de la croissance économique. Exploiter au mieux l'épargne des tunisiens résidant à l'étranger Les banques doivent en plus déployer un surcroît d'efforts pour attirer l'épargne afin d'enrichir et de diversifier les produits financiers à même de susciter l'intérêt des épargnants, notamment ceux conciliant épargne et investissement. Il a recommandé aux banques d'exploiter au mieux et à bon escient l'épargne des tunisiens résidant à l'étranger, à travers le développement de produits capables de les intéresser et son transfert en vue de son utilisation pour le financement de projets économiques dans la mère patrie. Il a rappelé, à ce propos l'accord de coopération conclu entre les banques euro-méditerranéennes et visant à faciliter les transferts des émigrés vers leur pays d'origine et à laquelle ont déjà adhéré deux banques tunisiennes. M. Baccar a fait remarquer que la dynamisation du rythme de l'investissement nécessite une révision profonde des méthodes de financement traditionnels, avançant que la BCT va œuvrer dans ce cadre, à la modernisation des réglementations organisant le financement des entreprises et des professionnels de manière à répondre aux nouveaux besoins qu'imposent les mutations que connaît le tissu économique national. Assurer un meilleur suivi des entreprises en difficulté Le gouverneur de la BCT estime que le secteur bancaire se doit d'apporter l'appui escompté aux entreprises économiques et à les accompagner lors de toutes les étapes de leur développement, essentiellement celles en rapport avec la recherche de solutions idoines devant leur permettre de poursuivre leur activité ou encore de sauvegarder leurs équilibres financiers. Les banques sont également tenues d'assurer un meilleur suivi des entreprises en difficulté et de soutenir les efforts d'externalisation des institutions financières nationales. Le secteur, a-t-il dit, est en outre invité à appuyer les efforts consentis pour promouvoir la place tunisienne en tant que site d'investissement disposant d'avantages comparatifs et à forte compétitivité, eu égard à l'environnement favorable à l'investissement qui y prévaut (stabilité politique, économique et financière). Il a affirmé que la préservation de la bonne santé du secteur financier est un devoir national auquel chaque entreprise doit s'engager, la bonne santé du secteur demeurant, en effet, un prerequisite (préalable) pour consolider sa capacité de financement. Au cours du quatrième panel des travaux de la troisième conférence périodique des PDG des banques, les participants ont débattu du thème "le secteur bancaire au service de l'économie, les facilités offertes à l'entreprise et la préservation de ses équilibres: une responsabilité nationale". A cette occasion, des données relatives notamment à la situation du secteur bancaire jusqu'à fin 2008 laquelle s'est caractérisée par l'intensification des efforts de financement de l'économie et de mobilisation de l'épargne, outre l'amélioration des indicateurs de son portefeuille de crédits et un renforcement de ses assises financières, ont été présentées. 3011 MD pour le financement de projets d'investissement en 2008 M. Badreddine Barkia, directeur général du contrôle bancaire, a rappelé l'accentuation des efforts des banques dans le financement de l'économie ce qui se reflète, a-t-il dit, à travers le développement sans cesse continu de ses aides, à hauteur de 13,9%, soit une valeur de 3812 millions de dinars, suivant ainsi la relance que l'économie nationale connaît et les demandes des agents économiques en matière de financement et d'investissement. Le secteur bancaire a approuvé en 2008 le financement de projets d'investissement d'un montant de 3011 millions de dinars contre 2211 millions de dinars en 2007. M. Barkia a souligné que pour répondre aux besoins croissants de financement, les banques ont renforcé leurs capacités de mobilisation des dépôts ce qui a permis d'améliorer les liquidités du secteur bancaire. En effet l'excédent des liquidités en circulation sur le marché monétaire a atteint un volume journalier moyen de l'ordre de 470 millions de dinars. Les participants ont évoqué plusieurs sujets concernant notamment l'amélioration des prestations bancaires, de façon générale, et des relations avec la clientèle, en particulier, ainsi que le respect du délai d'examen des dossiers, la promotion de l'épargne, la maîtrise des coûts des ressources et la mise à la disposition de la centrale des risques et de la sécurité informatique de données actualisées. Les activités des banques non résidentes et du leasing ont également été discutées.