Auteur de l'égalisation à la 88e minute (1-1) puis du tir au but de la victoire (4-3), l'Ivoirien, en fin de contrat, a permis aux Blues de décrocher la Ligue des champions pour la première fois de leur histoire. Il est des finales qui se suivent entre puissants, à Camp David. Angela Merkel, la chancelière allemande, et David Cameron, le premier ministre britannique, devaient se retrouver ce samedi dans la salle de cinéma du président américain, Barack Obama. De l'ambiance studieuse d'un G8 à un dernier acte de la Ligue des champions angoissant. L'universalité du foot efface même les divergences sur l'Europe ou la finance mondiale le temps d'un Bayern-Chelsea. Et du Maryland à la Fussball Arena de Munich, le spectacle a dû s'accompagner de la même tension. De la même crainte, d'un côté puis de l'autre, quand Thomas Müller (83e) et Didier Drogba (88e) ont fait se lever les foules. Jusqu'à la délivrance ultime pour Chelsea, aux tirs au but (4-3), vainqueur de la Ligue des champions pour la première fois de son histoire. De quoi faire basculer un quartier de Londres dans l'euphorie et statufier l'Ivoirien, enfin victorieux dans une finale internationale et désormais légende vivante des Blues. Des Blues qui ont longtemps subi dans leur propre moitié de terrain. En première période, seul Salomon Kalou est parvenu à alerter Manuel Neuer (37e) à la conclusion d'un beau mouvement venu d'un centre du jeune Ryan Bertrand (22 ans), préféré à Florent Malouda au coup d'envoi, et relayé par Didier Drogba puis Frank Lampard. Chelsea copiait alors sa double prestation face au Barça en demi-finales (1-0, 2-2). Mais le Bayern, malgré une possession à son avantage (60/40 à la pause), n'a pas su punir l'équipe de Roberto Di Matteo pour sa timidité. Robben a raté la balle de match Arjen Robben a buté sur Petr Cech et le poteau (21e). Franck Ribéry (35e), Thomas Müller (36e) et Mario Gomez (42e) ont eux alerté les ramasseurs de balle, voire les oiseaux pour le dernier, sur leurs tentatives à l'intérieur de la surface. Une inefficacité qui coûte cher. Face à des Blues à peine plus mordants après le repos, c'est encore des ailes munichoises qu'est venu le danger. Mario Gomez (41 buts cette saison) étant muselé par Gary Cahill et David Luiz, Franck Ribéry (but refusé pour hors-jeu à la 54e, 64e, 76e) et Arjen Robben (72e) ont essayé de débloquer la situation. C'est finalement Thomas Müller, de la tête (83e), sur un centre au second poteau de Toni Kroos, qui y est parvenu. Munich se préparait à faire couler la bière à flots. Mais Didier Drogba en a décidé autrement, lui aussi de la tête, sur corner (88e). L'Ivoirien, pour sa deuxième finale continentale après celle perdue à Moscou en 2008 face à Manchester United (1-1, 6-5 aux tab), n'avait pas l'intention de rendre les armes avant l'ultime assaut. En prolongation, il a pourtant failli commettre l'irréparable en crochetant Franck Ribéry (sorti dans la foulée) dans la surface. Mais Arjen Robben a vu se détendre Petr Cech sur son penalty (95e). Et en héros immortel, l'attaquant des Blues, en fin de contrat, annoncé à Shanghai, a transformé le tir au but de la victoire au bout d'une soirée qui restera gravée dans sa mémoire. Et dans celle de tous les supporters de Chelsea.