Ridha Zahrouni, président de l'Association tunisienne des parents et des élèves, a affirmé aujourd'hui, mardi 5 août 2025, qu'il existe une forte volonté présidentielle d'accélérer la réforme du système éducatif. Il a souligné que la création du Conseil supérieur de l'éducation est une priorité absolue dans ce processus. Dans une déclaration à l'émission « Expresso », Zahrouni a expliqué que la réunion tenue hier entre le président de la République et plusieurs ministres s'inscrivait dans le cadre de la préparation de cette réforme globale. Le président a insisté sur la nécessité de couvrir toutes les étapes de l'éducation, du préscolaire à l'enseignement supérieur et à la formation professionnelle. Zahrouni a rappelé que l'idée d'un Conseil supérieur de l'éducation avait été lancée par le président de la République dès sa campagne électorale en 2019, et qu'elle avait ensuite été inscrite dans la Constitution de 2022. Cependant, sa mise en œuvre a connu des retards. Le décret de création du Conseil n'a été publié que deux ans et demi plus tard, suivi d'un décret d'organisation précisant ses aspects administratifs et financiers. Zahrouni a qualifié cette lenteur de « préoccupante », car elle impacte négativement la réforme. Il a également critiqué la multiplication des initiatives parlementaires en matière de réforme de l'éducation, alors que cela relève des compétences du Conseil supérieur de l'éducation. Selon lui, le Parlement est en train de prendre des mesures « parallèles à une loi existante ». Le président de l'association a insisté sur le fait que « chaque heure de retard dans la réforme du système éducatif est payée par l'élève, la famille et la société tout entière », affirmant que l'éducation est un pilier fondamental de la construction de la société. Zahrouni a appelé chaque ministre à assumer ses responsabilités dans ce dossier, à travailler de manière participative et selon des programmes clairs. « Le président de la République ne peut pas se substituer au travail des ministres, ils doivent collaborer et agir selon une vision unifiée », a-t-il déclaré. En conclusion, il a rejeté l'idée de justifier les retards par l'attente de la création du Conseil supérieur de l'éducation, estimant que « le sauvetage ne peut pas être reporté ». Concernant la rentrée scolaire, Ridha Zahrouni a indiqué qu'elle continue d'être un fardeau pour les parents en raison de la hausse constante du coût des fournitures. De plus, les mêmes problèmes chroniques persistent, tels que le temps scolaire inadapté et la dégradation des infrastructures des établissements éducatifs. Il a souligné que ces dossiers n'ont pas avancé depuis des années, malgré les appels répétés pour les résoudre.