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Les Municipalités, un an après: Beaucoup de questions, très peu de réponses
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 05 - 2019

Si les défis auxquels sont exposés les conseils municipaux sont importants, les attentes des citoyens le sont encore plus. Mais encore faut-il se demander sur l'état des lieux légué aux nouveaux élus. De quels moyens humains et matériels disposent les équipes municipales ? Quel endettement ? Quel budget ? Quels projets pour assurer des sources d'autofinancement ? Quelles relations avec les représentations locales de l'Etat, le gouvernorat, la délégation, les directions régionales issues des différents ministères et notamment avec le citoyen ? Beaucoup de questions, très peu de réponses
En dépit d'une forte abstention illustrée par un taux de participation estimé à environ 33%, le 7 mai 2018 les résultats des élections municipales ont été annoncés. On a, d'ailleurs, espéré un bond qualitatif au niveau des mécanismes du pouvoir local, notamment au vu des promesses électorales des candidats, devenus ultérieurement des élus. Mais la réalité finit-elle toujours par nous rattraper? Il y a un an, un million neuf cent mille Tunisiens ont pris la direction des urnes pour élire 7200 conseillers municipaux dans 350 communes en Tunisie. Un nouveau Code des collectivités locales a été promulgué, conformément aux dispositions prévues dans la Constitution, instaurant un nouveau système de décentralisation effective rompant avec l'ancien système qui se limitait à une décentralisation apparente ne répondant pas aux aspirations des habitants.
Voilà une année qui s'écoule, mais quels changements ont-ils été réellement opérés dans nos quartiers ? Avons-nous constaté une participation citoyenne effective dans les affaires de la commune ? Si certains conseils municipaux commencent à retrouver le bon chemin de la concrétisation de leur vision participative pour améliorer le quotidien des habitants, d'autres ont été, malheureusement, victimes de conflits internes injustifiés. D'ailleurs, les candidats au poste de conseillers municipaux de la ville du Bardo ont commencé à présenter leur candidature pour remplacer, déjà, le conseil municipal dissous le 23 avril après la démission de 18 de ses membres sur fond d'un conflit avec la maire. Même image à La Soukra, dans le gouvernorat de l'Ariana, ou à Sidi Bouzid où des conseillers municipaux ont démissionné protestant contre un manque de pratiques démocratiques au sein de leurs mairies. En effet, ces cas illustrent parfaitement la situation désolante et l'échec cuisant au sein de certains conseils municipaux, qui, sans vouloir généraliser le constat, ne parviennent pas à s'imposer comme locomotive d'une gouvernance locale effective.
Un an après, le défi est encore plus important pour nos élus compte tenu des grandes attentes des citoyens notamment en matière de propreté et d'amélioration de l'infrastructure, d'autant plus que des formes de développement local ou de changement n'ont pas été, jusqu'à présent, constatées.
Quels changements ?
«Mais tout début a ses contraintes». Pour l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (Atide), en vue d'établir un bilan du rendement de nos conseils municipaux après un an, il faut tenir en considération plusieurs aspects. En effet, Leila Chraibi, présidente de ladite association, explique à cet effet que les affinités et les appartenances politiques des élus ont nui à leur rendement. « Des mésententes sont à relever dans plusieurs municipalités, étant donné qu'elles sont composées de différents partis et courants politiques, ce qui explique la dissolution de certaines d'entre elles », nous a-t-elle expliqué.
Pour Leila Chraibi, qui affirme que son association est en train de parachever un rapport sur le rendement des municipalités un an après leur élection, le manque d'expérience de certains élus pourrait également expliquer ce bilan, rappelant que plus il y a d'élus municipaux indépendants, plus le rendement était meilleur.
Et parce que l'activité de ces conseils est en étroite liaison avec les besoins et les intérêts les plus proches des citoyens, nous avons donné la parole à certains d'entre eux pour exprimer leur évaluation du rendement de leurs municipalités. Pour Maher, 50 ans, fonctionnaire, aucun changement n'est à relever compte tenu de l'état des routes et de la propreté du quartier où il réside à El-Mnihla dans le gouvernorat de l'Ariana. « Ni les nouveaux projets annoncés durant la campagne électorale, ni une meilleure gestion des déchets sont à signaler et ça va de mal en pis, nous n'avons vu aucun progrès, aucune amélioration, ni promesses tenues. On nous a promis, par exemple, de libérer les trottoirs squattés par les commerces et les salons de thé, mais c'est de la poudre aux yeux, rien n'a été fait », a-t-il dénoncé.
Même constat à La Soukra, où Rym, 26 ans, étudiante, exprime son mécontentement du rendement de sa municipalité, notamment en ce qui concerne la question de la gestion et la collecte des déchets. Pour elle, les premières attentes des habitants concernent une bonne gestion des déchets domestiques. Or, aucun changement ou amélioration de la situation environnementale n'a été remarqué.
Un autre témoignage nous parvient du Kram, où toujours la situation environnementale dérange et ne plaît pas aux habitants. « Un an après l'installation du nouveau conseil, nous n'avons remarqué aucune avancée sur le plan de la propreté de la ville, ni en ce qui concerne la concrétisation de leurs promesses électorales », s'indigne Mohamed, 66 ans, retraité.
Le mécontentement de ces citoyens quant au rendement de leurs élus municipaux se confirme également par un dernier sondage ayant abordé la question. En effet, selon un sondage publié en décembre dernier, 60% des Tunisiens estiment que les conseils municipaux n'ont pas encore répondu à leurs attentes. Selon ce sondage les principales attentes des citoyens restent la propreté (47%) et l'amélioration de l'infrastructure (45%).
Et pour ne pas voir le verre qu'à moitié vide, il est certain que des conseils municipaux commencent à mettre en œuvre leurs programmes électoraux, notamment en ce qui concerne l'amélioration de l'infrastructure. D'ailleurs, l'activité de ces derniers ne passe pas inaperçue et fait sensation sur les réseaux sociaux.
Un problème de moyens ?
Si les défis, auxquels sont exposés ces conseils, sont importants, les attentes des citoyens le sont encore plus. Mais encore faut-il se demander sur l'état des lieux légué aux nouveaux élus. De quels moyens humains et matériels disposent les équipes municipales ? Quel endettement ? Quel budget ? Quels projets pour assurer des sources d'autofinancement? Quelles relations avec les représentations locales de l'Etat, le gouvernorat, la délégation, les directions régionales issues des différents ministères et notamment avec le citoyen ? Beaucoup de questions, très peu de réponses.
Une enveloppe de 852 millions de dinars avait été mobilisée, rappelons-le, dans des projets d'investissements au profit de 86 nouvelles municipalités et l'extension du domaine territoriale de 187 autres a été décidée. Selon le ministère des Affaires locales et de l'Environnement, l'allocation de ces fonds s'inscrit dans le cadre de plusieurs projets mis en œuvre par ce département.
Il faut rappeler également que 1.029 cadres ont intégré les nouvelles municipalités, en vue de renforcer leurs capacités humaines. Leur rémunération est prise en charge par le budget de l'Etat en attendant leur recrutement final.


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