La mosaïque des conseils ne serait pas pour créer une plateforme idoine pour la prise de décisions rapides et unanimes, tant les courants politiques sont divisés au sein de l'instance communale Après le scrutin du 6 mai dernier, relatif au renouvellement des conseils municipaux en sclérose depuis 2010, les yeux sont désormais rivés sur la constitution des nouveaux conseils des élus communaux et leur programme pour la prochaine étape, à un moment où l'état des lieux des finances publiques et de l'économie nationale est de nature à susciter bien d'inquiétudes chez la population, du moins une certaine interrogation sur la capacité réelle des élus à tenir leurs promesses électorales. Même si les résultats dégagés par le scrutin électoral ont consacré dans leur esprit une certaine démocratie au niveau de la composition des prochains conseils municipaux, il n'en demeure pas cependant vrai qu'une telle issue n'est pas pour leur faciliter les tâches, tant l'on assiste depuis le 6 mai, à des tractations, voire à des manigances qui laissent entendre que la partie ne sera pas facile ni pour les uns ni pour les autres. Passe-moi la rhubarbe, je te passerai le serré, donnant-donnant et bien d'autres expressions que l'on remarque chez les élus municipaux, lesquels ne semblent pas s'accorder sur les priorités en matière d'actions municipales et paraissent plus attachés à arracher des commissions comme celles des travaux publics, de l'administration et des finances ou encore le poste de chef d'arrondissement que sur une réelle volonté de transcender les clivages qui sous-tendent les listes électorales devant participer à la composition des nouveaux conseils ou des bureaux municipaux. Rares seront ainsi les conseils disposant de la majorité des élus pour siéger en toute quiétude. C'est ainsi que sur les 15 conseils que compte la circonscription du Kef par exemple une seule municipalité sera dirigée par un seul bloc électoral après avoir raflé plus des suffrages, alors que pour le reste des municipalités, il sera nécessaire de recourir à des alliances, à des compromis. Mais ce qui est à redouter c'est l'incapacité des municipalités à répondre aux attentes de la population en matière de préservation de l'environnement, d'amélioration du cadre de vie et de respect de l'hygiène, outre la réhabilitation de l'infrastructure de base, notamment en matière de voirie, d'éclairage public et d'esthétique urbaine. Pour un élu de la municipalité du Kef, la question des programmes électoraux et leur concrétisation sont tributaires de la capacité du conseil municipal à s'accorder autour d'un plan d'action qui répond aux attentes des citoyens estimant que la question des investissements municipaux est tributaire seulement des crédits que l'état va allouer aux collectivités locales mais aussi de la capacité à gérer le patrimoine immobilier et des marchés publics et autres pouces de financement du budget de la municipalité. Pour Samir un élu de la circonscription de Sakiet Sidi Youssef, ce qui va changer c'est le mode d'administration de la municipalité, avec plus de transparence au niveau de la gestion des affaires courantes et des projets à programmer, ces derniers dit-il, doivent tenir en ligne de couple les priorités de la population, mais cela risque d'être selon lui difficile car, avec l'extension des périmètres communaux aux zones rurales, il va être bien difficile de répondre aux attentes de plus en plus nombreuses de la population. Cela reposera ajoute-t-il sur les capacités nouvelles à servir toute le monde et à fournir des prestations de service égalitaires à tous les habitants, notamment au niveau de l'eau potable, la levée des ordures, l'éclairage public, le revêtement et l'entretien de la voirie, outre la création d'espaces verts ou de loisir, ce qui rend, aux yeux de si Mouldi un habitant de Dahmani bien difficile toute action communale future, était donné que les budgets seront largement suffisants pour réaliser les projets communaux et répondre favorablement aux requêtes de la population en matière d'amélioration de cadre de vie, d'emploi d'esthétique urbaine et surtout de préservation de l'environnement, compte tenu déjà de la destruction d'une grande partie des espaces verts et de l'accumulation des ordures un peu partout dans les villes et, tout particulièrement, en raison, constate-t-il, de l'extension des constructions anarchiques. Autant dire alors que d'autres questions, comme le préconique M. Taoufik un habitant du Kef, et ancien enseignant à la retraite, ne sont pas à négliger comme la promotion de la culture sous toutes ses formes et ses espaces attractifs ou sportifs qui, reconnaît-il, nécessitent beaucoup d'investissements qu'il semble, pour le moment, assez difficiles de trouver dans les tiroirs. Les comptes des instances municipales dont le budget, surtout pour les moins nanties, repose sur les aides de l'Etat. Faut-il alors aller chercher ça chez le contribuoble? C'est ce que rejette Si Noureddine, un ancien fonctionnaire, qui a roulé sa bosse dans l'administration régionale et connaît tous les passages par ses fourches candines et ses moyens matériels et financiers. Il faudra, selon lui, s'accorder d'abord sur les priorités, définir les plans d'action et ensuite aller chercher l'argent mais pas chez le contribulable car «il paie assez à ses yeux» martèle-t-il, l'air chagriné.