Le président burundais Pierre Nkurunziza a été réélu sans surprise dès le premier tour pour un troisième mandat après avoir plongé, par sa candidature, ce petit pays des Grands lacs dans sa pire crise depuis la guerre civile. Elu en 2005 et réélu en 2010, M. Nkurunziza a obtenu 69,41% des suffrages exprimés lors du scrutin de mardi, selon les résultats proclamés hier par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Pierre-Claver Ndayicariye. Aussitôt dénoncés par l'opposition qui avait appelé à boycotter le scrutin, ces résultats n'ont suscité aucune réaction dans la capitale Bujumbura, théâtre de manifestations quasi quotidiennes jusqu'à la mi-juin et où continuent des violences politiques. La candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat, que ses adversaires jugent contraire à la Constitution, a plongé le Burundi dans une crise émaillée de violences, qui ont fait plus de 80 morts depuis fin avril et poussé plus de 160.000 Burundais à fuir dans les pays voisins.