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La force de l'imagination et le courage politique
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 07 - 2015


Par Pr Moez LABIDI
Un pays en transition ne se gouverne pas par une main tremblante. Si l'audace n'est pas à l'ordre du jour, le déclin serait certainement au rendez-vous. L'audace est incontournable pour relever ce défi. Incontournable, aussi, pour inciter l'investisseur national à prendre le risque d'embaucher, pour déplomber l'hésitation des investisseurs étrangers, pour assainir les finances publiques et les actifs des banques, pour développer la culture de la performance et de la bonne gouvernance dans l'administration, pour donner des couleurs aux indices boursiers et au taux de change du dinar, pour rassurer les bailleurs de fonds étrangers, pour corriger les inégalités sociales et régionales, pour enclencher une dynamique vertueuse de réduction de dettes, ... Sinon, l'austérité aveugle et imbécile prendra le dessus. Que du kérosène pour les thèses extrémistes ! Réformons la Tunisie au plus vite, avant que la nébuleuse terroriste ne la déforme.
Cinq défis à relever pour étouffer la nébuleuse terroriste
Un défi de lutte contre les inégalités : une bataille de court terme pour inverser la courbe de l'inflation et garantir la justice fiscale. Et une autre de moyen et long termes pour opérer les réformes structurelles (système éducatif, développement régional, ...), nécessaires pour garantir une croissance inclusive, capable d'inverser la courbe du chômage des diplômés de l'enseignement supérieur. Eradiquer le chômage des jeunes et la pauvreté seront les meilleures réponses que les autorités tunisiennes puissent apporter et le moyen le plus sûr d'assécher le terreau sur lequel progressent les thèses véhiculées par les cellules terroristes.
Un défi de financement : comment mobiliser les ressources nécessaires pour moderniser l'appareil sécuritaire et militaire dans un contexte de dérapage de déficit budgétaire ? Dans une situation de guerre ouverte contre le terrorisme, tous ceux qui s'inscrivent dans une surenchère revendicative, étouffante pour les finances publiques, doivent prendre conscience que leurs actions empêchent la Tunisie de rénover son dispositif sécuritaire, indispensable pour contrecarrer efficacement les infiltrations terroristes.
Un défi de consensus : comment renforcer la culture du consensus au sein de la classe politique pour neutraliser les surenchères partisanes et, du coup, gagner la bataille contre le terrorisme ? Diabolisons l'extrémisme, l'intolérance, la corruption, la fainéantise et l'incivisme au lieu de dénigrer l'adversaire politique ! Assez de tiraillements politiques et de surenchères revendicatives. Le temps du parti unique est révolu, le temps du syndicat unique et d'organisation patronale unique, aussi. L'heure est au dialogue et au consensus pour réformer et bâtir la Tunisie de demain. Une Tunisie démocratique au niveau institutionnel, et moderne sur le plan économique.
Un défi d'ancrage à la culture de la tolérance et du respect des libertés : quelle réforme du système éducatif pour une meilleure imprégnation de la culture de la tolérance chez les jeunes ? L'efficacité de la politique de lutte contre le terrorisme est-elle soluble dans un climat de liberté ? N'en déplaise à ceux qui espèrent étouffer les libertés au nom de la lutte contre le terrorisme, le chemin de la lutte contre le terrorisme se situe à l'opposé de celui des restrictions sur les libertés. Certes, des mesures d'exception seront incontournables pour neutraliser les réseaux terroristes (plus de surveillance des internautes, des lois contre l'apologie du terrorisme, plus de contrôle sur les lieux publics, ...), car il est évident que le droit à la vie prime sur le droit à la liberté. Mais l'ingéniosité des autorités devrait s'orienter vers l'instauration d'organes de régulation performants permettant d'assurer la sécurité des citoyens sans pour autant sombrer dans des violations des droits de l'Homme. « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux », nous alertait Benjamin Franklin. La consolidation de la démocratie et l'ancrage de la culture de la tolérance seront la pierre angulaire d'un pays ouvert, attractif pour l'investissement étranger et pour un tourisme haut de gamme.
Un défi de bonne gouvernance dans l'administration : comment peut-on éliminer les foyers de corruption dans l'administration (police, douane, ...) et éviter que des fonctionnaires, en perte de pouvoir d'achat, ne succombent aux tentations financières juteuses des organisations terroristes ? L'efficacité de la politique de lutte contre le terrorisme se mesure à la capacité des autorités à déloger l' «industrie du bakchich » des services des douanes et du corps policier. C'est ce virus qui a facilité l'infiltration des réseaux terroristes au sein du corps sécuritaire et, du coup, il a permis la pénétration des armes et des terroristes en territoire tunisien.
Inverser la donne
L'homme politique ne devrait pas se contenter de comptabiliser les collatéraux des actions terroristes sur l'économie nationale. Il devrait plutôt être plus créatif et plus imaginatif pour trouver de nouvelles pistes pour rebondir. Arrêtons de socialiser les pertes des secteurs en détresse (tourisme, banques, ..) lorsque durant des décennies les bénéfices étaient privatisés. La Tunisie a besoin d'un gouvernement qui devrait être garant de la justice dans la répartition de l'effort. Un gouvernement qui dispose d'un projet clair, loin du show et des calculs électoralistes. Car, une politique non comprise est une politique non admise.
La Tunisie a besoin d'un syndicalisme responsable, qui intègre dans son radar les notions de productivité du facteur travail, de compétitivité, de déficit budgétaire, de marché financier, de crise de dette souveraine, ... et surtout les intérêts de ceux qui sont sur le banc du chômage. La Tunisie a besoin d'un discours politique lucide qui fait prendre conscience, à tous, de l'urgence et de la nécessité des réformes. L'avancement dans l'agenda des réformes sera déterminant pour que la Tunisie puisse vaincre la barbarie. Ainsi, la Tunisie a besoin d'un gouvernement courageux, qui ose engager les réformes. Et non pas d'un chef de gouvernement qui reste scotché au barycentre des forces politiques et syndicales, pour satisfaire tout le monde « sauf l'avenir de la Tunisie » sous prétexte de préserver la paix sociale. De quelle paix sociale parlons-nous ? S'agit-il de troquer le destin de notre société, l'avenir de notre jeunesse, .... , contre un ordre précaire, contre une paix sociale biaisée, voire minée ?!
(Professeur à la faculté des Sciences économiques et de Gestion de Mahdia, Conseiller économique auprès de MAC SA)


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