Le buteur de l'Etoile a, de nouveau, été décisif Stade Olympique de Sousse, temps chaud, public nombreux, prestation mitigée de l'arbitre algérien, Abid Charef Avertissements: ESS : Boughattas EST : Derbali, Machani, Aboud, Jouini Buts : ESS : Bounedjah 89' (s.p), 92' EST : Jouini 22' ESS : Z.Jebali, Neguez, Abderrazak, Boughattas, Jemal, B. Amor, Orkuma (Acosta 30'), Lahmar, Mouihbi (Omrani 75'), Tej (Saada59'), Bounedjah EST : B. Cherifia, Derbali, Nefzi, Yacoubi, Machani, Ragued, Aboud (Reguii 78'), Chaalali, Mhirsi (Naghmouchi 72'), Jouini, B. Youssef (Samti 86'). Le «classico» de samedi a mis en opposition une Etoile déjà qualifiée en demi-finale de cette Coupe de la CAF, mais aussi galvanisée par sa 3e Coupe d'affilée, donc sous le coup d'une euphorie «d'après-sacre» difficile à gérer mentalement, à une formation «sang et or» jouant sans pression et cherchant plutôt à sortir un «match-repère» afin de préparer les prochaines échéances avec un capital-confiance nettement meilleur. A cet effet, on a eu affaire à une Etoile plutôt crispée faisant preuve de saturation physique et mentale manifeste, accentuée par cette béatitude prolongée. En face, le nouveau coach de l'EST, Ammar Souayah, a mis en place un stratagème visant à repousser les manœuvres étoilées le plus loin possible de la cage de Ben Chérifia et à réduire les espaces devant les attaquants et les joueurs de la ligne médiane de l'Etoile. Il faut reconnaître que ce dispositif espérantiste a manifestement gêné les coéquipiers de Lahmar (l'homme du match) qui n'ont pas trouvé leur aisance habituelle, en parvenant même à ouvrir la marque à la 22'par Jouini dont la déviation de la tête a trompé la vigilance de Zied Jebali profitant d'une erreur de concentration du tandem Boughattas-Jemal. De ce fait, ce constat de manque d'espace et de jeu concentré au milieu du terrain n'a pas permis d'offrir au public présent des combinaisons intéressantes de part et d'autre. Pour preuve, la quasi-totalité des occasions de but a eu lieu suite à des coups de pied arrêtés. Même les trois buts de la rencontre ont été marqués suite à deux corners et un penalty. Le face-à-face Lahmar-Ben Chérifia Lors de la soirée de samedi, le public du stade olympique de Sousse a eu affaire à un match dans le match entre le désormais stratège incontournable de l'Etoile, Hamza Lahmar (quelle métamorphose pour ce gars!), et le keeper espérantiste Moëz Ben Chérifia. D'ailleurs, le face-à-face entre les deux joueurs en question a été derrière les occasions les plus franches de la rencontre. En effet, on a relevé pas moins de cinq séquences de jeu —sans compter les corners— où les deux protagonistes ont été directement aux prises. D'un côté, on a eu affaire à un Lahmar se profilant comme l'un des meilleurs spécialistes des coups de pied arrêtés de notre championnat alliant finesse, précision et force de frappe. De l'autre côté, on a vu à l'œuvre un Ben Chérifia auteur de pas moins que cinq parades devant le play-maker étoilé. De plus, il faut avouer que le dispositif préconisé par le coach de l'EST a eu pour effet d'éloigner le maximum possible le stratège étoilé de la surface de réparation «sang et or». Du coup, Lahmar n'a finalement pu inquiéter la défense de l'EST que par le biais des coups francs. Hormis, ce face-à-face Lahmar-Ben Chérifia, on a eu affaire à des occasions sporadiques de part et d'autre, œuvres de Jemal à la 22' dont la déviation de la tête a failli faire mouche, de Mouihbi à la 62' qui a raté l'égalisation à quelques mètres de la cage de Ben Chérifia ; avant de voir M'hirsi rater à la 67'le but du K.-O. en faveur de l'EST et dont le «heading» est passé légèrement au-dessus de la transversale. Une affaire de mental ! La piètre prestation des protégés de Benzarti lors de la première mi-temps sanctionnée par le but de Jouini a visiblement touché les joueurs et le staff technique étoilé, Benzarti essentiellement. Ce dernier n'a pas été tendre d'après nos échos avec ses joueurs lors de la pause, mais il a aussi essayé de les booster à sa manière. D'ailleurs, tout le monde a remarqué l'état d'esprit nettement plus accrocheur des coéquipiers de B. Amor lors de la seconde période et qui leur a permis de renverser la vapeur et sceller ainsi le sort de la rencontre lors des quatre dernières minutes. En parlant de Benzarti, ce dernier n'a pas à nous exprimer son étonnement du comportement de certains joueurs de l'Espérance «certains joueurs de l'EST ont abusé des simulations de blessures et des arrêts de jeu, ce qui est inadmissible et indigne pour des joueurs portant la casaque «sang et or !». Signalons, à la fin, qu'avant l'entame de la rencontre, le bureau directeur du club sahélien a tenu à honorer dans une ambiance festive les capitaines d'équipe qui ont remporté les dix Coupes de Tunisie avec l'Etoile, notamment Othmane Jenayeh, Chetali, Habacha, Beya, Bakaou. Ils ont dit : Jeddi : «Nous savions que l'après-sacre allait nous poser des problèmes sur le plan mental, d'ailleurs, nous avons beaucoup travaillé là-dessus durant la semaine. La fatigue mentale et physique a failli nous jouer de mauvais tours aujourd'hui. Je félicite les joueurs pour leur force de caractère». Souayah : «On a fourni une bonne prestation face à une coriace ESS. Je tiens à féliciter mes joueurs pour leur état d'esprit qui leur a permis de dominer par moments les débats. Pour nous, c'est un match-repère sur lequel on peut axer notre travail».